Maison seigneuriale de la paroisse, Lanrigan avait un droit de haute-justice. Ses plus anciens possesseurs connus sont les familles de Lanrigan et de Langan, puis les de Vendel, par alliance vers 1501. Toujours par alliance, le domaine se transmit ensuite à la famille du Bois-le-Houx, de la Bellinaye et de Fontlebon qui le possédait au moment de la Révolution. Le château actuel se compose de deux corps de bâtiments. Le premier, orienté sur un axe est-ouest comporte trois niveaux et s'orne d'une tourelle polygonale sur la façade sud, percée d'une porte d'entrée et coiffée d'une poivrière à pans. Les ouvertures de cette tour sont de simples meurtrières chanfreinées, disposées suivant la montée de la vis d'escalier. La moitié orientale du logis a été abattue à la fin du 19e siècle, primitivement, le bâtiment offrait une longueur double de celle de son développement actuel et la tour marquait le centre de la façade. Cet édifice est construit sur un schéma gothique traditionnel. Les fenêtres en ayant été modifiées au 19e siècle, seules les meurtrières de la tourelle peuvent indiquer une date que l'on peut placer dans la première moitié du 15e siècle. Le second corps d'édifice, à une douzaine de mètres à l'ouest du précédent, possède une distribution analogue. Sa façade arrière, à l'ouest, est flanquée d'un pavillon central à deux tourelles édifié au 19e siècle avec les matériaux de la démolition de la moitié du logis de l'est. De la même époque datent les fenêtres et les lucarnes qui s'ouvrent dans cette façade, ainsi que le contrefort coiffé d'un tourillon factice qui garnit l'angle sud-ouest. La façade orientale en revanche, est restée intacte. Du sud au nord, nous pouvons y admirer une tourelle d'angle coiffée en poivrière, portée en encorbellement sur un cul-de-lampe mouluré qu'animent quatre larmiers qui cloisonnent son volume. Le mur de la façade porte ensuite deux travées d'ouvertures, composées de fenêtres à arêtes moulurées et archivoltes flamboyantes, que couronnent des lucarnes à gables triangulaires. Au 2/3 de la longueur du logis se voit une tour d'escalier polygonale, coiffée en poivrière à pans, cloisonnée de larmiers. Son pan coupé offre une travée de quatre fenêtres superposées à archivoltes, surmontées d'une lucarne. A la jonction de la tour et du mur de façade, une loggia portée obliquement sur un arc surbaissé, tendu en surplomb, surmonte la porte d'entrée. Au nord de la tour, l'autre partie du bâtiment fut refaite au 19e siècle. Ce beau logis est remarquable par la qualité de son décor sculpté : les archivoltes de la porte, des fenêtres et des ouvertures de la loggia s'épanouissent en bourgeons et en fleurons, tandis qu'une corniche à modillons, ornée de motifs gravés flamboyants et de trilobes, court le long de la façade et sous la toiture de la tour. Ces différents éléments de sculpture, bien caractéristiques, prouvent que la construction fut effectuée dans les toutes premières années du 16e siècle, sinon dans les dernières du 15e siècle. Un troisième bâtiment, qui ne fut pas réalisé, devait assurer la jonction entre les deux parties du château. A l'angle nord-est de la grosse tour des pierres d'attente montrent qu'un bâtiment était prévu à l'est du corps principal et perpendiculairement à lui, c'est-à-dire vers le petit logis. Il s'agissait sans doute d'une grande galerie.