Guipel a compté un grand nombre de manoirs. Paul Banéat en a recensé quatorze dans son ouvrage Le Département d'Ille-et-Vilaine, histoire, archéologie, monuments. La grande majorité de ces manoirs a disparu, cependant un ouvrage remarquable est encore présent sur la commune, il s'agit du château du Chesnay-Piguelais. Des vestiges de manoirs sont également visibles au Chauchix et à la Beaubouchère. Par contre de belles maisons de maître, bien conservées, se distinguent à la Ville Neuve, à la Rochelle et à la Guéhardière.
Le château du Chesnay-Piguelais :
Dès 1400, le château était la propriété de Jean de la Piguelaye.
La juridiction seigneuriale du Chesnay gouvernait la plus grande partie du territoire de la paroisse.
Le château a appartenu à Philippote de Maillechat en 1427 qui l'habite avec Alain le Provost son mari, à titre de juvigneurs de Maillechat. Leurs descendants l'occuperont pendant trois générations, (seigneurs du Plessix-Queslier), jusqu'à ce qu'il passe par alliance à écuyer Raoul Ferron, par suite de son mariage avec Jacqueline Le Provost, fille de Pierre et Bertranne de Ponbriand qui le possédaient en 1513.
Raoul Ferron, qui possédait déjà beaucoup de terres aux environs, ne garda pas l'héritage de sa femme, qui fut acquis en 1540, par Thomas de la Piguelaye, tuteur de son fils Jean, et duquel la terre pris le nom et devint le Chesnay-Piguelaye, que ses héritiers conservèrent pendant plus de cent cinquante ans.
Le château fut érigé en vicomté en 1570. Il relevait directement du roi et possédait un droit de haute justice et un droit de quintaine.
La demeure fortifiée a été remaniée plusieurs fois au cours des siècles. Elle appartint successivement :
En 1593, à François seigneur de la Piguelaye, membre des états de Bretagne. Son blason sert de clef de voûte à la porte du transept sud de l'église actuelle.
En 1668, à Jeanne de la Piguelaye. Le blason sculpté de Jeanne de la Piguelais (Parti au premier de la Piguelaye, au 2ème d'argent au lion de sable, armé, lampassé et couronné de gueules, qui est des Nos.), a été replacé sur la clef de voûte de la porte nord du transept de l'église actuelle de Guipel.
L'autre entrée porte le blason des seigneurs de la Piguelaye (d'argent à l'épervier au naturel, armé et becqué d'or, longé, grilleté et perché de gueules).
En 1677, à François Brécheu, conseiller au Parlement et à Jeanne de la Piguelaye, seigneur et dame du Chesnay.
Le Chesnay a été érigé en vicomté en faveur de Messire François de la Piguelaye, capitaine de 50 hommes d'armes, chevalier de l'ordre du Roi, conseiller en ses conseils d'état et privé. La seigneurie du Chesnay jouit dans l'église de Guipel de tous droits de fondation, de supériorité et de prééminences : lisière avec armoiries à l'intérieur et à l'extérieur. Il y a son enfeu, « voultes et charniers », recouverts de pierres tombales armoyées, situées proche du grand autel, du côté de l'évangile, son banc armorié et sa litre en pierre de taille sculptée en dehors de l'édifice.
La terre du Chesnay relevait directement, au moins pour moitié des terres qui en faisaient partie, du Roi en son domaine de Hédé et sa haute justice, reconnue au seigneur vicomte du Chesnay s'exerçait sans doute au château et au bourg de Guipel, mais utilisait pour les délinquants les services du geôlier des prisons royales.
Le vicomte François de la Piguelaye mourut en 1722. Le château fut vendu aux de Kéraly seigneurs des Nos.
Les Rolland, seigneurs du Roscouët l'acquièrent en 1757.
Depuis 1776, le Chesnay-Piguelaye a appartenu à la famille de Langle. Le marquis de Langle a vendu le Chesnay-Piguelais en 1877 à François Lemoine, armateur à Saint Malo.
Le 5 octobre 1885, cette propriété de 52 hectares de terres et prairies est attribuée à l'un de ses fils Auguste Lemoine qui la fit restaurer.
Photographe à l'Inventaire