Historique : En 1161, le pape Alexandre III confirme l'abbaye du Nid-au-Merle dans sa possession de Sainte-Marie-des-Sablons, au diocèse de Saint-Malo. On ignore la date exacte de la fondation de ce prieuré ainsi que le nom des seigneurs fondateurs. Les moniales nous rapportent les abbés Guillotin de Corson et Auffret élevèrent leur couvent à proximité du Vaudoré. Il comprenait plusieurs bâtiments importants. La chapelle de onze mètres de longueur sur six de largeur, au sud-est les cellules dont a retrouvé les traces lors de la construction de l'église. A leur suite, vers l'est, se prolongeaient les autres bâtiments : salle du chapitre, parloir, réfectoire, cuisine, dépendances. La maison aux nonnes encore appelée aujourd'hui la métairie des abbesses, serait selon l'abbé Auffret la maison des Dîmes. Une tradition nous dit-il erronée veut que sa cour, dite la cour aux Nonnes, fût le cimetière des moniales, en raison de la découverte de nombreux ossements. Lors de la construction de la nouvelle église d'autres ossements ont été découverts à l'ouest de la chapelle qui correspondraient à l'implantation d'un cimetière. Le prieuré jouissait de prérogatives féodales et possédait le droit de basse et moyenne justice et juridiction en son fief. Le domaine de la prieure comprenait la chapelle priorale, les maisons, jardins et pourpris joignant cette chapelle, le clos appelé Domaine de la Prieure, un pré, un moulin à vent nommé Moulin des Masses, un baillage appelé fief à la prieure, s'étendant à la Ville-es-Nonnais et aux alentours. Les noms connus des prieures de Sainte-Marie-des-Sablons : soeur Guillemette Génevel, nommée en 1397, soeur Gervaise de La Chapelle en 1411, soeur Guyonne Rabault en 1560, soeur Françoise de Froulay en 1581, soeur Jeanne Bouan en 1599, soeur Marguerite Le Marchand, alliée à la famille Gruel en 1615, soeur Thérèse-Jeanne Freslon de Saint-Aubin en 1708, soeur Pélagie d'Espinaye de Vaucouleurs en 1712. Les bâtiments : La proximité de l'église paroissiale, l'implantation des bâtiments autour d'une vaste cour, la présence de plusieurs logis mitoyens avec chambres à l'étage, l'inscription qui porte le nom d'une femme BERTRAME BOURDELAS sont autant d'indices qui indiquent qu'il peut s'agir ici des logis des nonnes. Chaque logis possède sa propre distribution, si celle-ci a été en partie remaniée, les différentes pièces conservent toutefois leurs cheminées. La date de 1600 portée sur un des logis correspond à la période de construction des différents bâtiments. Un des logis dont la porte a été murée n'a pas été vu, celui-ci n'a pas été remanié et les dispositions originelles peuvent être encore maintenues. Cet ensemble constitue vraisemblablement les logis des nonnes. Cette disposition datable de la fin du 16e siècle ou du début du 17e siècle, n'est pas sans rappeler les maisons canoniales de Champeaux. Une étude plus approfondie sera à mener en raison de la rareté des maisons priorales ou moniales sur le département.