Les bâtiments de cet ancien manoir ont été construits en 1630 comme l'indique la date gravée sur la porte piétonne. En effet, on retrouve des éléments caractéristiques de cette période : toit à forte pente, présence d'un coyau, portes jumelées à arc en plein cintre chanfreiné. La grange et la remise ont vraisemblablement été remaniées au cours du 2e quart du 20e siècle. Le bâtiment, situé au nord du logis, semble se composer d'une pièce à feu et d'une dépendance. La pièce à feu servait peut-être de logis aux fermiers. Sur le cadastre de 1809 est représenté un colombier. Paul Banéat en mentionne un carré à toit aigu et ressemblant à un clocher. D'après la tradition orale, le logis principal a servi de retenue au début du 20e siècle. Ce terme désigne une ou plusieurs pièces du logis, réservées par le propriétaire pour un usage épisodique, voire exceptionnel. Le propriétaire peut ainsi contrôler si nécessaire, la tenue de l'exploitation, ou fuir les miasmes urbains à l'occasion d'un accouchement par exemple. Dans son ouvrage sur la commune de Saint-Père-Marc-en-Poulet, datant du début du 20e siècle, Théodore Chalmel décrit Cléris en ces termes : Cléris renfermaient autrefois deux métairies nobles qui furent reconstruites en 1630 avec des matériaux provenant d'un édifice important. On le constate en examinant les restes d'un chapiteau qui supportent les montants du Portillon. (...) Sa tourelle au toit aigu, contient un escalier en spirale montant aux combles. Les portes cintrées sont en granit massif. Une armature en fer forgé défend la principale fenêtre. A l'intérieur, cheminée à montants, corbeaux et manteau de pierre. Deux chambres au premier étage tenaient lieu de logement aux anciens propriétaires qui venaient y passer la saison estivale. A l'orient, cellier, pressoir, grange, colombier, étable, écurie. A l'occident, le jardin aux murs chaperonnés de lierre. Au midi, la cour close que ferment porte-cochère et portillon. Autour de la métairie s'étendent les rabines, futaies, vergers, chenevières, landes, pâtis et terres labourables contenant environ 27 hectares.. Le logis décrit ci-dessus est celui qui existe encore actuellement. Il précise également que le manoir et la terre appartenaient en 1600, à N. H. François Gravé et en 1643, à N. H. Gesfray Mesnaige.