La construction de ce bâtiment remonte à la première moitié du 18e siècle. Ses caractéristiques architecturales sont celles des malouinières construites à cette époque. Ainsi, les murs sont réalisés en moellon de pierre locale et enduits, alors que les éléments apparents tels que les encadrements de baies, les chaînages d'angle et les bandeaux sont réalisés en pierre de taille de granite. Cette demeure possède un plan caractéristique des malouinières ; elle correspond, en l'occurrence, au plan le plus simple qui est le plan ramassé, quadrangulaire, hérité des demeures de la fin du 17e siècle. Ce plan se décline en façades à trois, cinq ou bien sept travées ; dans ce cas, la façade du corps central présente trois travées seulement. Parfois, ce plan simple est complété d'un avant-corps central, dans d'autres cas, comme ici à la Bréhaudais, le corps de logis central est prolongé d'ailes latérales ; toutefois, ce plan est plus rare. A l'intérieur des malouinières, le plus souvent, un vestibule axial contient un escalier. Cet escalier, toujours réalisé en bois, se trouve sur un des côtés de l'entrée ; c'est le cas dans cette demeure. Les balustres de ces escaliers sont de section rectangulaire, à une seule panse, bagués en haut et en bas. Dans les malouinières tardives, comme dans celle-ci, les balustres sont plus plats. En ce qui concerne le type de pièces présent dans ces demeures, il existe, la plupart du temps, un salon offrant une perspective sur le jardin, face à l'entrée. L'originalité de la Bréhaudais réside dans le fait qu'il n'y existe pas de salon et que l'espace réservé à l'entrée et à l'escalier occupe toute la profondeur de la demeure. Habituellement, d'un côté, se trouvent la salle à manger (nouveauté à l'époque) et la cuisine et, de l'autre côté, une autre salle d'assemblée et des chambres. L'étage est occupé par des chambres desservies par un couloir. Ce plan typique des malouinières correspond à celui de la Bréhaudais. Les baies possèdent généralement des linteaux en arcs segmentaires, c'est le cas de la porte seulement dans ce cas. Les cheminées sont majoritairement en bois et intégrées au lambris. Certaines cheminées de cette demeure correspondent à ce type, toutefois, la cheminée en marbre située dans la pièce du sud ne semble pas être d'origine, elle daterait plutôt du milieu du 19e siècle. Au contraire, dans ces demeures, les cheminées des cuisines sont réalisées en granite ; elles possèdent des consoles arrondies et un linteau monolithe. La cheminée de la cuisine de la Bréhaudais correspond à ce type. Ce lieu, la Bréhaudais, est mentionné dès la fin du 16e siècle ; à cette époque, il appartenait à Alain Magon (en 1570 exactement). De plus, au début du 18e siècle, la Bréhaudais appartenait à Josselin-Pierre Hamon, orfèvre à Saint-Malo. Cet orfèvre est né en 1705 à Saint-Jouan-des-Guérets et décédé en 1742. Son poinçon était le suivant J L avec fleur de lys couronnée au-dessus escrit au milieu des dittes lettres et au-dessous de la ditte fleur de lys est gravé le lettre H. En 1732, Josselin-Pierre Hamon épouse Etiennette Julien qui reprend son activité et fait graver un poinçon particulier l'année suivant le décès de ce dernier (1742). Josselin Pierre Hamon est peut-être le commanditaire de cette demeure. L'architecture de ce lieu est assez proche, toutes proportions gardées, de celle de la malouinière de la Mettrie-aux-Houets à Saint-Coulomb qui date de 1725 environ. De plus, l'architecture de la Bréhaudais est également stylistiquement proche de celle de la malouinière de la Janaie à Saint-Méloir-des-Ondes, qui date de 1745. Cette malouinière est, comme la Bréhaudais, couverte d'un comble à la Mansart. De plus, dans ces trois lieux, le corps de logis principal est accolé d'ailes latérales moins élevées. La Bréhaudais est donc une malouinière de la première moitié du 18e siècle, vraisemblablement du second quart de ce siècle, qui a subi quelques remaniements vers le milieu du 19e siècle. Une cheminée en marbre du rez-de chaussée date en effet de cette époque, ainsi que les lucarnes percées dans le comble à la Mansart.
- inventaire préliminaire, Saint-Jouan-des-Guérets
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Ille-et-Vilaine - Saint-Malo Nord
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Commune
Saint-Jouan-des-Guérets
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Lieu-dit
la Bréhaudais
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Dénominationsdemeure
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Parties constituantes non étudiéeschenil, dépendance
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Période(s)
- Principale : 1ère moitié 18e siècle
- Principale : 19e siècle
La maçonnerie de ce bâtiment est enduite. Le corps central est couvert d'un comble à la Mansart et possède des façades rythmées par trois travées, composées de baies à encadrements de pierre de taille de granite. Les baies qui forment ces travées sont quadrangulaires, seule la porte possède un linteau en arc segmentaire. Les ailes latérales, moins élevées, sont couvertes de toits à longs pans ; les pignons sont débordants. Le rez-de-chaussée du corps central est divisé en trois parties distinctes : un vestibule central contenant l'escalier est accolé d'une pièce au nord ainsi que d'une pièce au sud. L'aile latérale nord abrite l'ancienne cuisine de la demeure. Le jardin est clos de murs composés de moellon de granite ; il se trouve à l'ouest. Les dépendances de l'ancienne ferme se trouvent au sud ; elles sont composées de maçonnerie de moellon de granite et possèdent des toitures d'ardoise. Les baies présentent des encadrements de brique.
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Murs
- granite
- enduit
- moellon
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Toitsardoise
Données complémentaires architecture IP35
- DENO
- HYPOI sans objet
- HYPOE éclaté
- PHYPO
- STYL
- NOTA
- MURS1 enduit ; granite ; moellon
- MURS2
- SCLE1 1ère moitié 18e siècle ; 19e siècle
- IMPA
- CBATI
- IMBATI
- PERP
- ESPAL
- PASSAGE
- ESPAP
- DISTRIB
- ORDO
- ELEV
- ETAG
- COMBLE
- MOUV
- RDC
- ACCESA
- ACCESP
- NATUA
- FACCES
- FAXE
- FETAG
- FOUV
- IAUT sans objet
- ICHR typicum
- IESP typicum
- ICONTX intégré
- PINTE
- SEL sélection possible
- TYPVIL
- TYPECA
- POSECA
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Statut de la propriétépropriété privée
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
Bibliographie
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INVENTAIRE GÉNÉRAL DES MONUMENTS ET DES RICHESSES ARTISTIQUES DE LA France, BARRIE, Roger, RIOULT, Jean-Jacques. Région Bretagne. Les malouinières - Ille-et-Vilaine. Rennes : Association pour l'Inventaire Bretagne, 1997, (Images du patrimoine, n°8).
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RIOULT, Jean-Jacques, VERGNE, Sophie, ARMINJON, Catherine (dir.), MUEL, Francis (dir.). Les orfèvres de haute Bretagne. Rennes : Presses Universitaires de Rennes, 2006.
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SECRETARIAT D'ETAT A LA CULTURE. COMMISSION D'INVENTAIRE BRETAGNE. Les Malouinières. Vannes, Presses de l'Imprimerie Ouvrière Vannetaise, 1975.
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YVON, Pierre-Jean. Malouinières, manoirs et demeures du Clos-Poulet. Brest : Editions Le Télégramme, 2005.
Photographe à l'Inventaire