La construction du logis de cet ancien manoir remonte vraisemblablement au milieu du 16e siècle. Ainsi, bien que le logis ait été remanié, il subsiste certains éléments d'origine qui permettent de dater la construction. Ainsi, par exemple, une des pièces de l'étage a conservé la quasi totalité de ses dispositions d'origine. En effet, la pièce située à l'ouest à l'étage conserve une cheminée dont le décor est propre à la première moitié du 16e siècle. Cette cheminée possède une hotte pyramidale qui évoque la première moitié du 16e siècle, toutefois, il faut rester prudent quant à la datation car, dans certains logis modestes, le modèle de la hotte pyramidale a perduré jusqu'à la fin du 16e siècle. La corniche saillante ainsi que les piédroits en forme de colonnes témoignent également d'une époque proche du milieu du 16e siècle. Par ailleurs, cette pièce a également conservé d'autres éléments d'origine, il s'agit par exemple de la menuiserie à décor de plis de serviette qui ferme le placard mural situé à gauche de la cheminée ou encore d'une fenêtre à coussièges percée dans la façade nord. Les fenêtres à coussièges étaient des aménagements de confort destinés majoritairement aux femmes, le but était de pouvoir observer ce qui se passe à l'extérieur tout en étant à l'intérieur du bâtiment. Au rez-de-chaussée, en partie ouest, subsistent les vestiges d'une cheminée dans laquelle se trouvait un four puisque la gueule de ce dernier, aujourd'hui murée, est encore visible. Le décor de cette cheminée est intéressant, en effet, sous les corbeaux disparus, se trouvent deux visages humains, un féminin à gauche et l'autre masculin à droite. Ils représentent sans doute les propriétaires des lieux. Ce type de décor est fréquent sur les cheminées du début du 17e siècle, cette partie aurait donc vraisemblablement été ajoutée après la construction du logis primitif. La pièce dans laquelle se trouve cette cheminée pouvait abriter la cuisine du manoir, en effet, il était fréquent que les cheminées des cuisines soient équipées de fours. Cette partie a donc probablement été ajoutée après la construction du logis principal ; elle est d'ailleurs moins élevée que ce dernier. Au regard des transformations subies, le plan et la distribution intérieure du manoir sont assez difficiles à identifier. Le plan d'origine était probablement composé de deux pièces à feu par niveau. La partie est du rez-de-chaussée abritait probablement la salle, la présence de la porte à décor d'accolade et d'une fenêtre de dimensions importantes en témoigne. Cette fenêtre a été remaniée au 20e siècle, toutefois, son linteau composé de claveaux de granite formant un arc segmentaire atteste déjà d'un précédent remaniement qui semble, au vu de la forme de la baie, dater de la seconde moitié du 18e siècle. Par ailleurs, au-dessus de la porte, se trouve une petite fenêtre murée, celle-ci semble avoir été créée après la construction, son encadrement ne possède en effet pas de chanfrein. Elle a peut-être été créée à une époque où la salle a été cloisonnée dans le but d'éclairer l'espace situé derrière la porte. L'escalier d'origine devait être un escalier en vis logé dans l'oeuvre, il n'existe en effet pas de trace de tour d'escalier. L'emplacement de l'escalier dans le bâtiment correspond vraisemblablement à la partie de la façade où se trouve aujourd'hui un petit jour à l'étage. Ce dernier était probablement destiné à l'éclairage de la montée de l'escalier. Cet ancien manoir appartenait à la famille Berthault, sieurs de Pontpierre en 1673. Il fut vendu en 1748 aux de la Marzelle, sieurs de Beaumesnil. Le nom "Melleraye" évoque un lieu où se trouvent des néfliers, petit arbre de la famille des rosacées. Victor-Marie de Lesquen, curé de la Bazouge-du-Désert dans les années 1780-1790, fut exécuté dans le village de la Mellerais après avoir été capturé au presbytère de la Bazouge-du-Désert. En 1834, lors de la réalisation du premier cadastre communal, il existait au sud-ouest du logis, un alignement de deux autres bâtiments.
- inventaire topographique, Louvigné Communauté
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Pays de Fougères - Louvigné-du-Désert
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Commune
Villamée
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Lieu-dit
la Haute Meslerais
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Dénominationsmanoir
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Destinationsferme
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Période(s)
- Principale : 16e siècle
- Secondaire : 2e moitié 20e siècle
Le logis de cet ancien manoir présente une maçonnerie composée de moellon de granite. Les parties les plus soignées, chaînages d'angles et encadrements de baies, sont traitées en pierre de taille. La toiture à longs pans est couverte d'ardoise. Elle présente une pente très forte et possède encore un léger coyau (égout du toit). Les baies de la façade ont été remaniées, toutefois, la porte d'origine subsiste. Il s'agit d'une porte en anse de panier surmontée d'un décor d'accolade sous laquelle se trouve un coeur. Deux cheminées anciennes demeurent présentes dans le bâtiment. La première est située au rez-de-chaussée dans la partie ouest ; il n'en subsiste que des vestiges. Les corbeaux de cette cheminée ont disparu mais pas le décor qui se trouvait dessous. Ainsi, sous les corbeaux, il existe encore deux visages humains, une femme à gauche et un homme à droite. Sous le visage féminin, il existe un motif végétal évoquant un rinceau et sous le visage masculin, se trouve un coeur. La seconde cheminée d'origine est située à l'étage, en partie ouest du logis ; cette pièce a conservé ses dispositions d'origine. Il s'agit d'une ancienne chambre qui possède une cheminée à hotte pyramidale, une corniche saillante et des piédroits en forme de colonnes. A gauche de la cheminée, se trouve un placard mural qui a conservé sa menuiserie à décor de plis de serviette. Au nord de cette pièce, il existe encore une ancienne fenêtre à coussièges. Les autres bâtiments du lieu sont également construits en moellon de granite et couverts d'ardoise.
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Murs
- granite
- moellon
- pierre de taille
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Toitsardoise
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Statut de la propriétépropriété publique
- (c) Conseil général d'Ille-et-Vilaine
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
Bibliographie
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BANEAT, Paul. Le département d'Ille-et-Vilaine, Histoire, Archéologie, Monuments. Rennes : J. Larcher, 1929.
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CHATENET Monique, MIGNOT, Claude (dir.). Le manoir en Bretagne. 1380-1600. Paris, Caisse nationale des monuments historiques et des sites/Editions du patrimoine/Imprimerie nationale Editions, 1999.
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DUCOURET, Jean-Pierre, LAISIS C., HAMON Françoise, TOSCER Catherine. L'habitat rural en Pays de Fougères.
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FROTIER DE LA MESSELIERE, Henri. Le guide de l'Ille-et-Vilaine. Plouagat : GP Impressions-Kervaux, 1994.
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GUILLOTIN DE CORSON, Amédée, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Rennes : Fougeray, Paris : René Haton, 1884.
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MAUPILLE, M., L. Louvigné-du-Désert et ses environs. Reproduction en fac-similé de l'édition de Rennes : Imprimerie C. Catel, 1877, Paris : Res Universis, 1992.
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OGÉE, Jean-Baptiste. Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne. Nlle éd. [1778-1780] rev. et augm. Rennes : Molliex, 1845.
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ORAIN, Adolphe. Petite géographie pittoresque du département d'Ille-et-Vilaine pour servir de guide aux voyageurs dans Rennes et le Département. Rennes : P. Dubois Libraire-éditeur, 1884.
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PEROUSE DE MONTCLOS, Jean-Marie. Architecture, méthode et vocabulaire. Paris : Inventaire Général des monuments et des richesses artistiques de la France, Centre des monuments nationaux/Editions du patrimoine, 2000.
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Le patrimoine des communes d'Ille-et-Vilaine. Paris : Flohic éditions 2000, 2 tomes, (Le patrimoine des communes de France).
Documents figurés
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Villamée. Section A dite de Lillèle, en deux feuilles, 2e feuille, du n°558 au n°1099. Levée par Demay géomètre secondaire de Maudet, [1834], échelle 1/2500 e. (A.D. Ille-et-Vilaine).
Photographe à l'Inventaire