La construction de ce bâtiment peut remonter à la première moitié du 16e siècle. Certains éléments de son architecture témoignent particulièrement de cette époque de construction. Il s'agit par exemple de la porte surmontée d'une accolade en façade ouest ou bien encore de la cheminée de l'une des pièces du rez-de-chaussée : corniche saillante, piédroit en forme de colonnettes. Le plan d'origine de ce bâtiment est encore lisible en façade. Ainsi, le rez-de-chaussée et le premier étage étaient divisés en deux pièces à feu. Au rez-de-chaussée, la présence de la salle est décelable en façade ; en effet, en partie nord, il existe une porte décorée d'une accolade et une fenêtre aux dimensions imposantes qui signalent l'emplacement de l'ancienne salle. A l'intérieur, cette fonction est confirmée par le décor de cheminée qui correspond tout à fait à celui d'un espace d'apparat. Ainsi, le décor de la cheminée est très soigné : piédroits en forme de colonnes, linteau orné de blasons. Bien que ce décor ait été martelé, sans doute pendant la Révolution, on distingue encore la présence de deux blasons latéraux et d'un blason central, tenu par deux formes évoquant celles de lions rampants. Une porte est percée dans la façade est de cette pièce ; il s'agit d'une percement postérieur à la construction qui porte d'ailleurs la date de sa réalisation : 1786. Au sud de cette pièce, au rez-de-chaussée, se trouve une seconde pièce à feu, il s'agit selon toute vraisemblance de l'ancienne cuisine du logis. La cheminée est adossée à celle de la salle et elle ne porte aucun décor particulier, ce qui confirme bien l'usage de pièce de service de cette partie du bâtiment. A l'étage, se trouvent deux anciennes chambres, possédant toutes deux une cheminée. A l'instar du rez-de-chaussée, la poutraison de l'étage est de forte section. L'escalier d'origine a disparu, aujourd'hui, l'accès à l'étage se fait par un escalier droit parallèle au pignon nord. L'escalier d'origine était très probablement un escalier en vis ; il pouvait être logé dans l'oeuvre c'est-à-dire dans l'un des angles d'une des pièces, vraisemblablement la salle mais, il pouvait également se trouver dans une tour. En effet, sur le cadastre de 1834, il existe une partie circulaire accolée en partie sud de la façade est qui pourrait peut-être correspondre à une ancienne tour d'escalier. Fait curieux, ce lieu n'est pas mentionné comme un des lieux nobles de la commune et pourtant, le soin accordé à l'architecture de ce bâtiment, le nombre de pièce à feu, le fait que le bâtiment possède un étage habité et par dessus tout le fait qu'il existe d'anciennes armoiries sur le linteau de la cheminée de la salle prouvent que ce bâtiment était un lieu noble. Le bâtiment situé au nord-ouest était peut-être la métairie de cet ancien manoir. Comme de nombreux autres manoirs, celui-ci a probablement été déclassé en ferme au cours de la période révolutionnaire. Ainsi, en 1834, lors de la réalisation du premier cadastre communal, le bâtiment ainsi que son voisin du nord-ouest étaient désignés sous l'expression "Fermes de la Porte".