Dossier d’œuvre architecture IA35048907 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Coglais Communauté
Manoir, la Vieuville (Le Châtellier)
Œuvre étudiée
Auteur
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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Fougères - Saint-Brice-en-Coglès
  • Commune Le Châtellier
  • Lieu-dit la Vieuville
  • Cadastre 1833

L´ancien manoir de la Vieuvillle est situé au sud-ouest du château actuel. Il est composé d´un logis-porte à l´est et d´un autre corps de logis partiellement détruit à l´ouest. Le logis-porte est accolé d´une tour circulaire couverte d´un toit à l´impériale ; cette dernière abritait un escalier en vis. Cet escalier a disparu depuis de nombreuses années puisque dans un document d'archives de 1825, il est fait mention du fait qu'il n'existait déjà plus. Le logis-porte correspond vraisemblablement à la partie la plus ancienne, le logis ayant été agrandi par la construction d´un autre corps de bâtiment à l´ouest au milieu du 17e siècle. En effet, cette partie est datée de 1655 ainsi qu´en atteste une date portée sur l´une des lucarnes. La comparaison du cadastre de 1833 avec le bâtiment actuel témoigne clairement de la disparition d´une partie du bâtiment, en l´occurrence, la partie ouest du logis. Les matériaux récupérés lors de cette « démolition » ont d´ailleurs servi à la construction du château voisin dans les années 1860. Ces réemplois sont particulièrement visibles sur les dépendances du château neuf. Les lucarnes de ces dépendances proviennent ainsi de l´aile ouest détruite de l´ancien manoir. Mais également à l'intérieur du château, où de nombreuses tapisseries et boiseries ainsi que des parquets proviennent de cet ancien manoir. Un document d'archives datant de 1825 permet de connaître la composition exacte ainsi que le plan du bâtiment avant sa destruction partielle (cf. annexe 1). Le bâtiment principal faisait donc 37, 60 mètres de long sur 7, 70 mètres de profondeur, excepté le pavillon ouest qui était plus profond puisqu'il faisait 9, 10 mètres de large. L'aile nord, perpendiculaire au corps de bâtiment principal, mesurait 6, 90 mètres de long, du nord au sud. Les bâtiments étaient couverts d'ardoise, de tuile et d'essente. A l'ouest de la cour, se trouvait un bâtiment de 25, 40 mètres de long sur 9, 50 mètres de large qui abritait le prêche, le cellier, l´étable... Au nord de la cour, un bâtiment de 16, 20 mètres de long sur 7 mètres de large abritait quant à lui une écurie, une étable et un fenil. Enfin, à l'est de la cour, se trouvaient un poulailler et des latrines. Quant au logis, l'aile orientée nord-sud était composée d'une partie centrale moins élevée que les deux parties latérales qui formaient des pavillons, en effet, il existait également un pavillon à l'ouest, qui faisait pendant à celui de l'est qui, contrairement au premier, a survécu à la démolition partielle du bâtiment. Dans ce corps de bâtiment, se trouvaient au rez-de-chaussée, d'est en ouest, une remise dans le pavillon est, une cuisine possédant une cheminée sur le mur ouest et un potager sous la fenêtre sud, un vestibule, un office et une seconde remise dans le pavillon ouest. L'étage de cette partie du bâtiment était composé, d'est en ouest, d'une chambre au-dessus de la remise avec une cheminée sur le mur ouest, d'une seconde chambre au-dessus de la cuisine avec cheminée sur le mur ouest, d'une salle à manger et d'une autre chambre au-dessus de la remise dans le pavillon ouest. Au second étage, il existait des greniers, excepté dans le pavillon est, qui abritait une chambre à ce niveau, desservie par l'escalier en vis en pierre logé dans la tour circulaire. Le corps de bâtiment perpendiculaire au premier, situé au nord, abritait une salle avec cheminée au nord au rez-de-chaussée et un salon au premier étage. Les pièces du rez-de-chaussée étaient dallées de granite alors que celles de l'étage possédaient un sol en terre cuite. Ce document d'archives mentionne l'existence de nombreuses boiseries et tapisseries dans les pièces de l'étage à cette époque. La Vieuville appartenait aux seigneurs du même nom au 13e siècle. En 1603, en épousant Judith de la Musse, fille du gouverneur huguenot de Vitré, César de la Vieuville introduisit le protestantisme à la Vieuville pour quelques années, jusqu´à la révocation de l´Édit de Nantes (1685). La Vieuville passe ensuite par alliance aux Michel, seigneurs de Cambernon en 1732 ; elle appartenait aux Patard de la Mellinière en 1789. Elle appartenait toujours à cette famille en 1825. Un document d'archives daté de 1825 correspond en effet au partage en deux lots des immeubles provenant de la succession de M. Yves-Pierre Patard de la Mélinières. A cette date, la fille aînée de M. Patard de la Mélinières, Sophie Charlotte Thérèse Patard de la Mélinières, épouse de M. Saturnin-Julien-Marie Lemercier des Alleux, hérite du manoir de la Vieuville, faisant partie du premier lot.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 17e siècle
  • Dates
    • 1665, porte la date

Le bâtiment actuel ne correspond que partiellement au manoir de la Vieuville tel qu'il existait jusqu'au début du 19e siècle. En effet, le premier cadastre de la commune, daté de 1833, ainsi qu'un document d'archives de 1825 décrivent un bâtiment beaucoup plus important que le bâtiment actuel. Le bâtiment actuel est construit en moellon de granite et couvert d'ardoise. La partie ouest est moins élevée que la partie est, couverte d'une toiture à croupes. Au sud-est, se trouve une tour circulaire couverte d'un toit à l'impériale surmonté d'un clocheton. La partie est du bâtiment possède une corniche à modillons en granite. Le grenier de la partie ouest est éclairé par des lucarnes surmontées de frontons triangulaires ; l'une d'elles porte la date de 1655. Le bâtiment actuel est composé, au rez-de-chaussée, d'ouest en est, d'un vestibule dans lequel se trouve un escalier droit en granite et d'une cuisine. La cuisine possède encore une cheminée sur le mur ouest ainsi qu'un potager sous la fenêtre donnant au sud. Les potagers ou chauffe-plats sont des systèmes qui permettaient de garder les plats chauds ; le plus souvent, ils se trouvent sous les fenêtres et sont composés d'une dalle de pierre percée de plusieurs orifices sur lesquels on posait les plats. Sous cette dalle de pierre, existent des niches dans lesquelles des braises étaient stockées. La partie est du rez-de-chaussée est occupée par un porche au sud-est duquel se trouve une tour circulaire qui abritait un escalier en vis en pierre. A l'étage, il existe plusieurs chambres dont l'une au dessus de la cuisine et l'autre au dessus du porche. La partie centrale ne possède pas de second étage, il s'agit simplement d'un grenier, contrairement à la partie Est, plus élevée, dans laquelle une chambre existe au second étage.

  • Murs
    • granite
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

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    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
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    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel) : USU sur pl. (v)
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    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
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  • Le patrimoine des communes d'Ille-et-Vilaine. Paris : Flohic éditions 2000, 2 tomes, (Le patrimoine des communes de France).

Documents figurés

  • Le Châtellier. Section C dite du Chatellier, en 4 feuilles, 3ème feuille. [1833], échelle 1/2500 e. (A.D. Ille-et-Vilaine).

    Archives départementales d'Ille-et-Vilaine

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010