Les fermes peuvent être divisées en deux types principaux : des constructions avec le logis isolé des bâtiments agricoles et des bâtiments au plan allongé, présentant les différents éléments de la ferme dans un même alignement.
Le premier type se rencontre dès le 16e ou 17e siècle. Il s'agit de bâtiments aux volumes modestes, comptant une porte d'entrée, souvent sur rez-de-chaussée surélevé, une fenêtre de petite taille au rez-de-chaussée ainsi qu'une gerbière au niveau du grenier. Le second type existe également à cette époque. A la cellule de base, on a ajouté de manière contiguë une nouvelle cellule, si bien que dans le même bâtiment, on compte deux cellules familiales. La façade est alors agrémentée d'une nouvelle porte d'entrée. Une variante existe, par le remplacement de la seconde cellule familiale par une partie utilitaire qui peut être un cellier ou bien une petite étable. Dans les deux cas, on retrouve des éléments en commun, en particulier au niveau des décors. Ces derniers apparaissent essentiellement au niveau des ouvertures, des encadrements pour être plus précis. Les piédroits des portes et fenêtres sont moulurés ou chanfreinés, souvent en biseau ; les linteaux, pour les plus anciens, sont ouvragés, portent une accolade sculptée, ou sont même délardés, en anse de panier ou en accolade. La façade principale fait l'objet d'un traitement particulier dans sa mise en oeuvre. La pierre de taille, de grand appareil, remplace souvent le moellon, ou lorsqu'il sert à la construction, sa mise en oeuvre est soignée, assisée.
Le siècle suivant voit surtout le développement des logis isolés. Les volumes augmentent notablement, en particulier par l'adjonction quasi systématique d'un véritable étage. On observe également une recherche d'harmonie dans la façade, les premières travées de fenêtres apparaissent et certaines façades sont mêmes ordonnancées. De plus, on trouve de plus en plus régulièrement un équilibre dans le positionnement et le gabarit des ouvertures. A l'inverse du siècle précédent, les linteaux sont disposés à un même niveau et la largeur des portes et fenêtres tend à s'harmoniser, on observe donc des constructions élevées avec plus de rigueur. La pierre de taille est encore utilisée en façade principale.
A partir de la seconde moitié du 19e siècle jusqu'à la première moitié du 20e siècle, c'est la forme allongée qui se développe le plus. Le logis est intégré au centre de l'alignement, il compte une ou deux portes d'entrée et des fenêtres au rez-de-chaussée, formant des travées avec les fenêtres de l'étage. Il est flanqué d'une grange, d'un hangar et/ou d'une étable, identifiables par la taille des ouvertures. La taille des ouvertures s'adapte aux nouvelles donnes de la mécanisation des pratiques agricoles. Les portes charretières deviennent parfois très imposantes, on les retrouve tant en façade principale que sur les murs pignons. Les étables quant à elles sont dotées de petites ouvertures rectangulaires, plus larges que hautes.
La modernité dans les logis de fermes apparaît à partir de la deuxième moitié du 19e siècle. Il ne faut sans doute pas sous-estimer le rôle des hygiénistes qui se battent contre l´insalubrité des habitations rurales.
Les exploitations de moins de 5 hectares sont toutes des exploitations d'appoint pour des salariés agricoles, des ouvriers ; souvent la femme s'occupe de la ferme. Par contre la plupart des exploitants de 5 à 10 hectares vivent uniquement des revenus de leurs terres. Les grandes exploitations dépendent des anciennes propriétés seigneuriales : la Motte, le Rocher Portail, la Villette, Vieuville. Celles-ci se trouvent pour la majorité dans le nord de la commune. Au contraire, les petites et les moyennes exploitations se concentrent dans le nord ouest et le sud, sur les terres les plus humides.
Peu de fermes sont isolées ; la plupart est groupé par deux ou trois. L'habitat est semi-dispersé ; les hameaux sont éloignés les uns des autres, deux à trois kilomètres en moyenne mais bien desservis par les chemins vicinaux, et les routes.
Certaines caractéristiques découlent de l'étude du cadastre. La forme des parcelles est trapue, carrée, rectangle, trapèze, elles sont plus ou moins régulières. La forme s'allonge pour les parcelles qui bordent la voie ferrée ; elles sont disposées perpendiculairement à la voie. Les parcelles sont en général de superficie moyenne et morcelées.
Photographe à l'Inventaire