La volonté publique d'aménagement du territoire est apparue dans le Coglais avec la Troisième République. C'est en effet à partir de la fin du 19e siècle qu'on a assisté aux premiers grands projets de développement et d'aménagement, notamment par la création de lignes de chemin de fer. Mais c'est aussi par l'affirmation de la République, symbolisée par les constructions de mairies et d'écoles nouvelles, qu'une réelle architecture publique est née. Cependant, au niveau communal, certains bâtiments (halles) symbolisaient déjà la communauté villageoise et exprimaient les solidarités et pratiques socio-économiques de la campagne.
La fin du 19e siècle ammene donc son lot de modernité. Avec l'ouverture de la ligne de chemin de fer de Fougères à Pontorson en 1872, on assiste aux premières constructions de bâtiments typologiquement différents de ceux que l'on pouvait rencontrer jusqu'alors dans la région. Ces nouveaux bâtiments, comme les gares, présentent une organisation fonctionnelle répondant à leur mission d'accueil des voyageurs et de logement des employés. Ils présentent aussi, souvent pour la première fois, une mise en oeuvre nouvelle (pierre de taille, appareillage particulier...) et des matériaux pas ou peu connus dans le Coglais, en particulier la brique ou la tuile plate en couverture.
Les mairies et écoles furent souvent construites dans ces mêmes années. Il en fut ainsi à Saint-Hilaire-des-Landes, au Tiercent, à Saint-Marc-le-Blanc (1891), à Baillé, à Saint-Germain-en-Coglès (1873 et 1887)... Tous ces bâtiments avaient une caractéristique commune, celle de présenter un corps de bâtiment proche esthétiquement de la maison de village, associé à une partie, sous forme de galerie, abritant les classes. Le matériau utilisé était le granite bleu, taillé industriellement, que l'on couplait parfois à de la brique comme à Saint-Marc-le-Blanc. Les bâtiments étaient sobres, mais pas dénués d'un certain sens de la monumentalité, souvent dotés d'un clocheton et d'une horloge.
La commune de Saint-Brice-en-Coglès, par son statut de chef-lieu-de-canton, fut dotée d'équipements publics communautaires. Ainsi, on construisit un hospice en 1904, considérablement agrandi et modifié depuis, ainsi qu'un collège dans la première moitié du 20e siècle.
Photographe à l'Inventaire