A l'exception de l'ancienne croix du cimetière au bourg, les croix recensées sont des croix de chemin érigées pour la plupart d'entre elles au 17e siècle. Ainsi, les dates suivantes ont été relevées : 1601, 1655, 1699, 1854. Elles sont un témoignage de la piété populaire qu'il faut préserver.
Le cimetière ayant été déplacé, la croix de l'ancien cimetière se trouve maintenant au milieu de la place de l'église, au sud. La croix ne porte ni date ni inscription. Bloc cubique à angles supérieurs biseautés, le socle est analogue à celui de la croix de la Fosse daté 1655. Il supporte un fût et une croix de section octogonale.
La croix de la Fosse, près du cimetière, désignée sous le nom "Croix des Mariés" sur le cadastre de 1833, est plus connu sous sa dénomination locale de "Croix de Main de Jacques". Le socle constitué d'un bloc cubique à angles supérieurs biseautés, s'inscrit dans le style du 18e siècle. Ses faces sud et est sont couvertes d'inscriptions en relief, aujourd'hui illisibles, parmi lesquelles se détache cependant la date 1655. Le fût et la croix, de section carrée, appartiennent vraisemblablement au milieu du 19e siècle. Un Christ très schématisé est gravé sur les faces est et ouest de la croix, avec sur la première face en-dessous une petite niche ovale.
La croix de Gelle est plantée sur un talus bordant le chemin menant à ce hameau. Elle date de 1601 comme l'indique une inscription gravée sur la traverse. Le fût en deux blocs et la croix, de section carrée, sont fixés sur un socle monolithique grossièrement équarri.
La croix dite de l'Union est placée au bord de la route départementale 105, entre les deux ponts qui enjambent le Couesnon et son canal de dérivation, la croix de l'Union marquait jadis la frontière entre la baronnie de Fougères au nord, et celle de Vitré au sud. Outre la date 1699, le socle porte sur ses quatre faces des inscriptions en haut-relief : les noms des baronnies de Fougères (face nord) et de Vitré (face sud), les noms des maîtres d'œuvre : LES. PONTS FAICT. PAR. M L. ALANDE. MACON. A. FOU (face est), et le monogramme du Christ IHS (face ouest). Le socle, monolithe et de plan carré, est l'élément le plus intéressant du monument. La croix latine qui le surmonte, monolithe et de section carrée est vraisemblablement du milieu du 19e siècle comme celle de la Fosse et de la Jeussais. Le double gradin sur lequel repose l'ensemble fut maçonné en 1932. Avant cette date, la croix se trouvait au ras de l'eau, de l'autre côté de la route.
La croix de la Jeussais est située en bordure de la route départementale 22. Elle fut édifiée en 1854 à la suite d'un vœu comme l'indique une inscription gravée sur la face sud du socle : EX VOTO - Jre-Rr 1854. Le soubassement est formé d'un emmarchement à trois degrés et d'un socle cubique couronné d'une plateforme. Le fût et la croix sont de section carrée. Un cœur en relief orne la face sud du croisillon. On trouve une croix semblable au Manoir en Vendel datée 1841, elle porte le même ornement sur le croisillon, mais en incision et est érigée sur la même route à 2300 mètres à l'est.
La croix du Pont-Notre-Dame, aujourd'hui tombée, est érigée à quelques mètres au sud-ouest de la chapelle Notre-Dame-du-Pont, à la limite de l'ancien cimetière qui bordait la route. Fixée sur un support moderne, elle présentait un fût orné de trois plates-bandes, un montant et une traverse à arêtes supérieures chanfreinées. Leur section est carrée. La simplicité du traitement rend difficile toute datation ; l'œuvre néanmoins ne remonte pas au-delà du 17e siècle.