Le moulin, élément essentiel de l'industrie traditionnelle du monde rural, constitue le moteur de l'économie médiévale.
La meunerie a par ailleurs pleinement participé à l'essor de l'industrie agro-alimentaire, en témoignent les nombreuses transformations de moulins en minoteries industrielles dans la seconde moitié du 19e siècle. La statistique impériale de 1809 dénombre sept cent vingt-cinq moulins à eau et cent soixante-seize moulins à vent, soit un total de neuf cent un établissements en Ille-et-Vilaine. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, ils ne sont plus que trois cent deux dont vingt-et-un moulins à vent.
La diminution progressive du nombre des moulins au cours du 19e siècle est due à la mutation de certains d'entre eux en minoteries et à leur adaptation à un système industriel de production de masse au détriment des petits moulins qui n'ont pas su ou pas pu évoluer par manque de crédits. L'apparition des broyeurs à cylindre et le développement des moteurs énergétiques sont autant de facteurs qui expliquent la disparition des moulins artisanaux, également tributaires du réseau hydraulique. Bien souvent établis sur de modestes cours d'eau à faible débit, les moulins souffrent régulièrement des périodes d'étiage, comme celui de la Roche à Mézières-sur-Couesnon par exemple. Le moulin ne fonctionne donc que quelques mois par an et, dès lors, ne peut en aucune façon concurrencer les minoteries qui, dotées de machines à vapeur puis de moteurs à gaz pauvre, produisent en continu et vers lesquelles se tourne progressivement la clientèle.
Ce territoire est marqué par la présence de cours d'eau, par conséquent, de nombreux moulins couvrent encore le territoire puisqu'ils utilisaient la force hydraulique pour réaliser deux actions principales : moudre le grain et broyer des chiffons afin de fabriquer du papier. Les moulins sont donc de véritables machines à broyer, piller...
Le Couesnon, qui traverse plusieurs communes de ce territoire (Vendel, Saint-Jean-sur-Couesnon, Saint-Marc-sur-Couesnon, Mézières-sur-Couesnon), est une rivière sur laquelle de nombreux moulins étaient implantés.
L'autre cours d'eau sur les bords duquel il existait de nombreux moulins est la Minette, qui forme la limite nord du territoire de la commune de Saint-Christophe-de-Valains. Dans cette petite commune, il n'existait pas moins de six moulins au 18e siècle, dont cinq étaient des moulins à papier. Dans ces cas, l'énergie hydraulique servait à défibrer des chiffons mouillés grâce à une pile à maillets afin de les transformer en pâte à papier.
Dans de nombreux cas, l'implantation de moulins est très ancienne et remonte souvent à la fin du Moyen-Age, bien qu'il soit fréquent que les bâtiments aient été reconstruits au cours des siècles et particulièrement à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle avec la transformation de nombreux moulins en minoteries. Le moulin de Saint-Jean-sur-Couesnon est un exemple de moulin construit à la charnière des 19e et 20e siècles. Au contraire, les moulins de Blot à Vendel ou encore du Général à Saint-Jean-sur-Couesnon témoignent de bâtiments dont la construction remonte au 16e siècle ou au 17e siècle.