Les châteaux et manoirs correspondent à des ensembles composés de plusieurs bâtiments : le logis qui constitue l'élément principal ainsi que les dépendances. Il existe des bâtiments annexes qui sont propres aux châteaux et manoirs et qui représentent les privilèges qui étaient accordés à leurs propriétaires nobles car, seuls ces derniers étaient autorisés à les faire ériger. Ces bâtiments annexes sont entre autres les pigeonniers, les chapelles et les moulins. Toutefois, ces bâtiments ont fréquemment disparus ou bien on été déclassés pendant la période révolutionnaire car ils représentaient les privilèges accordés à la noblesse. Il subsiste d'assez nombreuses chapelles de châteaux ou de manoirs sur ce territoire : au château de la Dobiaye à Saint-Jean-sur-Couesnon, au château de la Bélinaye à Saint-Christophe-de-Valains, aux châteaux de la Sécardais et de la Giraudais à Mézières-sur-Couesnon ou encore au manoir du Pont-Notre-Dame à La Chapelle-Saint-Aubert.

De nombreux châteaux et manoirs de ce territoire ont été construits au cours des 16e et 17e siècles. Les châteaux de Saint-Aubin-du-Cormier (13e siècle), de Saint-Marc-sur-Couesnon (15e siècle) et de la Dobiaye (charnière des 15e et 16e siècles) à Saint-Jean-sur-Couesnon sont probablement ceux qui présentent les vestiges les plus anciens. En effet, certaines parties du château de la Dobiaye, porche d'entrée dans la cour, partie est du logis, datent de la fin du 15e ou du début du 16e siècle.

Parmi les châteaux étudiés, plusieurs ont été reconstruits au cours des 17e et 18e siècles, voire même au début du 19e siècle comme le château de la Ville Olivier à Mézières-sur-Couesnon (vers 1820). Ainsi, les châteaux de la Sécardais et de la Giraudais ont-ils été reconstruits au cours de la seconde moitié du 18e siècle, respectivement en 1760 et en 1780.

La maçonnerie des logis et dépendances qui composent les châteaux et les manoirs est majoritairement réalisée en granite, sous la forme de moellon et de pierre de taille.

La majorité des châteaux et manoirs étudiés est localisée en milieu isolé et non dans des hameaux ou des villages. Cette implantation est caractéristique de ce type de bâtiment puisque, sur un même site, se trouvent un logis noble, une ferme, des dépendances, une chapelle... qui constituent autant d'éléments permettant de vivre en "autarcie". Le site d'implantation de ce type de bâtiment n'est par ailleurs jamais choisi de manière aléatoire. Ces bâtiments sont très souvent implantés dans des sites adaptés à l'installation humaine et à ses besoins, à proximité d'un point d'eau et d'un bois.

Les logis de châteaux et de manoirs se distinguent d'une part par leurs dimensions imposantes et par le soin accordé au traitement de l'architecture du bâtiment, mais également par des éléments qui relèvent du confort, comme par exemple un nombre de pièces de vie important, ce qui n'était pas le cas des simples fermes, dans lesquelles, jusqu'au 19e siècle, il n'existait bien souvent qu'une pièce de vie unique servant de salle de cuisine et de chambre à la fois. D'autres équipements de confort tels que la présence de latrines, de vaisseliers ou de lave-mains sont propres à ce type de bâtiment. Il existe encore par exemple une tour de latrines au manoir de la Roche à Saint-Marc-sur-Couesnon qui date du 16e siècle.

Par ailleurs, dans certains de ces bâtiments, l'escalier qui dessert les différents niveaux est traité avec un grand soin, comme un élément central et majeur de la construction. Son emplacement est d'ailleurs visible de l'extérieur puisque la partie dans laquelle il se trouve est traitée de manière différente par rapport au reste de la construction, c'est le cas au manoir de la Célinais à Saint-Jean-sur-Couesnon ou encore au château de la Bélinaye à Saint-Christophe-de-Valains.

29 châteaux et manoirs ont été étudiés dans la communauté de communes, 7 châteaux et 22 manoirs.