Plusieurs maisons de la commune de Bazouges-la-Pérouse présentent des marques professionnelles sur leur façade, ces décors sont généralement situés sur les linteaux de portes et de fenêtres. Ce phénomène a permis de recenser un nombre important de maisons d'artisans. Ainsi, dans la partie nord ouest du territoire, on en trouve beaucoup, par exemple sur les maisons de Bois Vien, la Noë, la Chaufetais, le Haut Vrigné, la Perrière ou le Grand Bois. Ceci s'explique par la proximité de la forêt de Villecartier qui était notamment le siège des sabotiers.

A la belle saison, les sabotiers se répandaient en forêt domaniale de Villecartier. Cette activité familiale faisait vivre avant 1914, plus de cinq cents personnes. Elle constituait un revenu complémentaire indispensable pour de nombreuses familles modestes. L'activité se déployait au milieu d'une coupe de bois. La plupart du temps, celle-ci était adjugée à un grossiste qui sous-traitait à un ouvrier sabotier et se chargeait ensuite de sa production. Le sabot était alors livré brut et fini dans les ateliers d'une fabrique. Dans d'autres cas, l'activité avait un caractère artisanal plus affirmé, le sabotier se chargeant avec sa famille de tous les stades de la fabrication, finition comprise, les sabots étaient écoulés directement sur les marchés de Bazouges, d'Antrain et même sur le marché des Lices à Rennes. Les loges, consistaient en des huttes de bois ou de torchis couvertes de pailles ou de roseaux, elles servaient d'atelier, d'habitation et de lieu de stockage pour les outils et les sabots. Parmi les éléments sculptés, surtout sur des linteaux de portes ou de fenêtres, on peut voir des haches et des planes, deux outils servant aux sabotiers. Il s'agit des éléments le plus souvent rencontrés.

Cependant, d'autres métiers sont également représentés ainsi on a pu recenser des tenailles, des ciseaux, des marteaux mais aussi des enseignes artisanales sculptées : comme le lapin qui symbolise le charpentier, et le singe le patron de l'atelier.

La commune de Bazouges-la-Pérouse, qui dans sa partie nord-est, possède une belle terre friable, argileuse, fut également le siège d'une industrie de potiers prit un essor rapide.

En dehors de cet artisanat, on trouve beaucoup d'autres métiers présents dans cette commune. Ainsi, les ouvriers en fer, forgerons, cloutiers formèrent la rue des Forges et constituèrent cette petite industrie du fer qui fut très prospère à Bazouges-la-Pérouse jusqu'à la Révolution. On cultivait également beaucoup le chanvre et le lin et l'on fabriquait de la toile. Nombre de femmes en dehors des travaux agricoles, brochaient également des bas et des tricots de laine.