Le premier cadastre de Rimou, réalisé en 1823, nous fait part d´un village construit essentiellement autour de l´église. Depuis, les constructions se sont étendues sur sa partie ouest, laissant la partie nord assez agricole. Le cimetière, qui était situé autour de l´église a été déplacé sur la route de Rimou à Saint-Rémy-du-Plain au début du 20e siècle, il fut inauguré en 1914. Le déménagement des cimetières à l'écart des bourgs est courant à cette époque où le souci de l'hygiène se développe. Le bourg est situé à l’extrémité nord-est de la commune et conserve un certain nombre de constructions anciennes datant du 16e siècle et du 17e siècle. Ces maisons et fermes, souvent disposées en alignements, sont reconnaissables à leurs toits à longs pans, portes en plein cintre, ouvertures chanfreinées, décors d´accolades au niveau des linteaux de fenêtres, appuis des fenêtres saillants...
Au sud de l´église se trouve une des plus anciennes maisons de la commune, elle est daté 1530, ce que confirment les décors sculptés de la façade. Quant à l'ancien manoir presbytéral, il se trouvait à droite de la ruelle de la pompe. Les maisons ont été construites sans ordre autour de la butte du Châtel sur laquelle s'élevait autrefois le château de Rimou qui relevait directement des seigneurs de Fougères et où se trouvent aujourd’hui une ancienne ferme et l’ancien presbytère. On peut encore y voir un mur et des restes de la grange aux dîmes.
Les parties du village les plus visibles, situées en évidence le long des voies de circulation, datent principalement de la deuxième moitié du 19e siècle et du début du 20e siècle. La deuxième moitié du 19e siècle a en effet vu la réalisation de plusieurs gros chantiers qui ont modifié l´aspect du village et engagé pour certains des financements importants de la part de la commune : restauration de l’église, construction de l’école. Au bas du bourg, à l'intersection des routes de Rimou à Saint-Rémy-du-Plain et de Rimou à Bazouges-la-Pérouse, a été construite l'école des garçons qui abrite également la mairie.
Dès le 24 mai 1790 les autorités rimoises demandèrent à leur prêtres de faire appliquer le décret donné à Paris le 28 mars concernant l’abolition de « toutes distinctions honorifiques et puissance du régime féodal » dans l’église. La constitution civile du clergé n’ébranla pas leur conviction, pas plus que le parti pris par leur évêque et le pape. Lorsque leur prêtre, qui a prêté serment se rétracta, ils réclamèrent au district un pasteur citoyen et les conflits ne s’apaisèrent que lorsque « Sieur Macé rétracta sa rétraction » et que le vicaire prêta serment (22 avril 1792).
En 1884, c’est une de premières célébrations spectaculaires de la fête nationale dans une petite commune rurale. La commune qui votait massivement pour les républicains reçut en hommage à sa fidélité républicaine un drapeau d’honneur offert par le comité républicain de l’arrondissement. A cet effet une souscription avait été lancée par la Chronique de Fougères et reprise par des journaux rennais, la cérémonie eut lieu le dimanche 20 juillet et un chêne de la Liberté fut planté. Il remplaça celui que le second empire avait fait abattre. Lui aussi sera victime, mais de la tempête du 31 décembre 1999.
Contrairement aux communes voisines, Rimou s'est toujours distingué par un attachement indéfectible à la République. Les événements de la Révolution permettent d'exprimer cette singularité et cette homogénéité de la mentalité rimoise. Pour honorer les rimois qui votaient régulièrement à plus de 95% pour les républicains, le comité d’union républicaine de l’arrondissement de Rennes présidé par M. Janvier, se constitua pour offrir à la commune un monument portant statue de la République en 1906.
Photographe à l'Inventaire