Cette maison se démarque du reste des constructions du village par son ancienneté. Celle-ci est datée de la deuxième moitié du 17e siècle alors que la plupart des constructions du village de Saint-Rémy datent du 19e siècle.
Cette maison est présente sur le premier cadastre de la commune datant de 1824, où on la voit dans des proportions plus réduites qu’aujourd’hui et accompagnée, dans la cour, d’un fournil. La partie ancienne était constituée à l’origine de deux pièces à feu superposées : une pièce de vie au rez-de-chaussée et une chambre à l’étage. Un linteau de porte de la façade Sud, disparu lors des derniers travaux du début du 21e siècle, portait la date 1668. Cette date correspond tout à fait aux éléments architecturaux anciens qui nous sont parvenus, à savoir la forte pente du toit se terminant par un coyau et qui, d’après la tradition orale était couverte de chaume jusqu’au milieu du 20e siècle ; les ouvertures qui sont pour certaines pourvues de chanfreins ou portant une grille ; le décor des cheminées, et notamment celle du rez-de-chaussée, en granite, portant des corbeaux à un ressaut et ornée de deux visages en haut des piédroits. Ces visages représentent le maître et la maîtresse de maison. Dans le prolongement Est, un agrandissement a été réalisé, probablement à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle. Construite en gros blocs de granite et grès blanc, cette partie se démarque nettement du reste de la construction par la mise en œuvre de la maçonnerie et la hauteur du toit. Une autre extension, côté Sud, pourrait dater également de la fin du 19e siècle et a été fortement remaniée au début du 21e siècle. A l’Ouest, un appentis, probablement à usage de cellier peut dater également du 19e siècle. Enfin, un fournil se tient dans la cour. Il est déjà présent sur le cadastre napoléonien de 1824. Cette maison n’est pas mentionnée comme un lieu appartenant à la noblesse de Saint-Rémy. Pourtant on voit sur la façade Sud des trous de boulin qui témoignent de l’importance de ses fondateurs. L’élevage de pigeons était réservé aux nobles sous l’ancien régime. La présence d’un étage chauffé traduit de même une appartenance à un rang élevé.
Photographe à l'Inventaire