Aucune date n’est inscrite sur la maison mais certains éléments architecturaux anciens nous permettent de situer son époque de construction. Ainsi, la porte en anse de panier surmontée d’une accolade et entourée d’une moulure, de même que la fenêtre qui se trouve à sa droite, elle aussi ornée d’une accolade et présentant un appui saillant et une grille, sont des éléments courants en milieu rural dans les constructions de la fin du 16e siècle. D’autres éléments de cette époque complètent la liste : ouvertures aux bords chanfreinés ; cheminées massives en granite, surmontées d’une corniche et présentant des corbeaux à ressauts ; vaisselier avec pierre d’évier inscrit dans l’épaisseur du mur ; poutre de très forte section.
Cette maison a évolué au cours de son histoire. Les murs ont été en partie remontés. Quatre ouvertures et les deux cheminées remontent à la fin du 16e siècle. Les autres fenêtres ont été agrandies ou créées plus tardivement, ce qui se voit à l’absence de chanfrein et aux grandes dimensions des ouvertures.
Il semble que l’escalier extérieur soit un rajout. La forme des ouvertures en haut de cet escalier, nous apprend que la fenêtre n’existait pas à l’origine et que la porte est une ancienne fenêtre qui a été remaniée au moment de la construction de l’escalier. Celui-ci offre un accès indépendant à cette partie de la maison. Dans la pièce à feu au rez-de-chaussée, les traces d’une porte, aujourd’hui bouchée, nous rappellent que les deux parties de la maison communiquaient déjà autrefois.
Dans la chambre à l’étage, une forme convexe apparaît au niveau d’un angle. Sans pouvoir l’affirmer, il pourrait s’agir ici d’un vestige d’un escalier à vis qui aurait desservit l’étage et les combles. Hypothèse qui coïncide avec l’époque de construction.
La pente du toit a été adoucie et transformée sur sa partie ouest par la création d’une croupe.
En façade, la porte bénéficie d’un décor soigné laissant apparaître un calice. La présence d’un calice nous révèle que le commanditaire de cette maison était très probablement un prêtre. Les prêtres, relevant d’un statut particulier, faisaient construire des maisons de qualité dans lesquelles se retrouvent assez souvent les éléments de confort de leur époque, tels que des latrines, des étages chauffés, des coussièges, des lave-mains, …