Synthèse rédigée à partir des travaux de recherches menés par M. Marcel Hodebert

Les fermes construites à l'initiative du comte Ferdinand de la Riboisière sont au nombre de 15 (14 fermes et 1 ancienne laiterie) sur le territoire actuel de la commune de Javené. Il possédait en effet une grande partie de la portion Est de la commune ; son lieu de résidence se trouvait à Monthorin à Louvigné-du-Désert, secteur dans lequel il possédait également une trentaine de fermes du même type. En 1892, le domaine de Monthorin s'étendait sur 1600 hectares, dont 951 étaient exploités par des fermiers.

Passionné d’agriculture, Ferdinand de Lariboisière est à l'origine de nouvelles pratiques à la fin du 19e siècle : récupération du purin pour engraisser les terres, usage de nouveaux engrais, nouvelles méthodes de culture...

Dans les années 1890, l'élevage d'animaux n'étant plus rentable, il décide de réorganiser son domaine en augmentant la production laitière. Cette production est en effet rémunératrice puisqu’en 1880, la valeur du beurre produit dans ses fermes est de 1622.2 francs et cette valeur passe à 9346.35 francs 8 ans plus tard. Le beurre produit est d'ailleurs vendu jusqu’à Paris à cette époque.

Ces fermes se caractérisent par une grande modernité eu égard à leur époque de construction (fin 19e et début 20e siècle). Ainsi, elles sont composées d'équipements d'hygiène et de confort et le comte y fait appliquer des principes de salubrité et de propreté, éléments relativement nouveaux à la fin du 19e siècle. Les étables pavées possèdent de nombreuses ouvertures destinées à l'aération ; il existe une fosse à purin attenante sur laquelle sont élevés des cabinets d'aisance pour les fermiers.

A l'image de la laiterie de Monthorin à Louvigné-du-Désert, à Javené, il installe une laiterie qui fonctionne à la vapeur à la Grande Marche. Le lait produit par les vaches de race jersaise dans les fermes Lariboisière de Javené est apporté quotidiennement à la laiterie de la Grande Marche. Les vaches de race jersaise avaient en effet été choisies par le propriétaire pour ses exploitations car elles fournissent un lait très riche en matière grasse et donc propice à la fabrication du beurre. Les jeunes javenéens avaient donc régulièrement l'opportunité de se rendre à Jersey pour y choisir et ramener ces vaches dans la commune.

La tenue d'un bilan comparatif mensuel et annuel de l'exploitation agricole du domaine de Monthorin permettait une gestion rigoureuse de chacune de ces fermes (revenus, production...). Les exploitants touchaient un pourcentage de la production et bénéficiaient d'une retraite à 55 ans grâce à une participation aux bénéfices. Ils ne payaient pas de location et tous les produits de la ferme leur étaient attribués, exception faite des produits de l'étable qui étaient eux partagés. Ferdinand de Lariboisière fournissait les troupeaux, toutefois, il demeurait le propriétaire de tous les animaux y compris ceux à naitre.

Liste des fermes Lariboisière de Javené