Dans la seconde moitié du 19e siècle, la volonté de développer l’économie de la région de Fougères donne lieu à la mise en place de deux lignes de chemin de fer qui traversent la commune de Luitré : la première inaugurée en 1867 relie Fougères à Vitré jusqu’en 1972 ; la seconde assure à partir de 1881 la liaison entre Fougères et Mayenne. Fermée en 1938, cette ligne sert de nouveau au trafic de marchandises pendant la Seconde guerre mondiale. Outre les portions de voie ferrée, ponts et barrières conservés, quelques constructions en rappellent encore l’existence.
Les maisons de garde-barrière
Plusieurs maisons de garde-barrière ont été conservées à L’Alleu, La Brébitière, Rouillon et Les Grands Houx. Ces habitations modestes et très simples dans leurs volumes adoptent un style très courant à l'époque et partagent les mêmes caractéristiques architecturales : de plan allongé, elles comptent un étage habitable surmonté d’un toit à longs pans couvert de tuiles mécaniques. Un appentis est parfois adossé à l’un des pignons. Les moellons de granite employés à l’élévation des murs sont couverts d’un enduit blanc qui contraste avec la brique rouge réservée au traitement des ouvertures (arcs segmentaires), des chaînages d’angles et des bandeaux qui distinguent parfois rez-de-chaussée et étage. La maison de Rouillon semble être la seule à avoir conservé son puits.
La "Halte de Luitré"
Située sur la ligne qui relie Fougères à Mayenne, la petite gare de la Pommeraye (appelée « Halte de Luitré ») présente les mêmes caractéristiques architecturales. Un soin particulier a été apporté à sa toiture en tuile mécanique, équipée de rives et ornée d’antéfixes (dans les angles des versants et aux extrémités du faîtage).
La gare du Clairay
Cette gare située sur l’ancienne ligne reliant Fougères à Vitré (à l’ouest du bourg de la Selle-en-Luitré) adopte un schéma classique. De plan allongé, l’important bâtiment est composé d’un corps central à étage flanqué de deux extensions sans étage. Le rez-de-chaussée abritait la salle d'attente des voyageurs et la billetterie alors que l'étage servait de logement au chef de gare. Avec une ordonnance d’une symétrie rigoureuse dont l’axe est donné par la porte d’entrée et le fronton du comble, la façade se trouve rythmée en travées marquées d’importantes ouvertures en arc segmentaire. Ce souci d’ordre est accentué par la présence de bandeaux qui marquent chacun des niveaux. Encadrements de portes, de fenêtres, chaînages d’angles et bandeaux sont traités en brique alors que l’essentiel des murs est enduit (seul le soubassement en granite est laissé apparent).
