• liste immeubles protégés MH
  • étude d'inventaire, Projet de Parc naturel régional Rance-Côte d'Emeraude
Malouinière Le Puits Sauvage, Saint-Etienne (Saint-Malo)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Saint-Malo
  • Commune Saint-Malo
  • Lieu-dit Saint-Etienne
  • Dénominations
    demeure
  • Genre
    d'armateur
  • Précision dénomination
    demeure de villégiature

Construire une maison de plaisance, à la campagne, mais à la fois proche de Saint-Malo permet aux riches négociants et aux armateurs malouins de s’échapper de la ville sans y être trop éloigné. Ainsi s’explique, à partir de la fin du 17e siècle, une floraison de « malouinières » dont le parti architectural bientôt semblable va refléter l’art de bâtir des ingénieurs militaires.

Si on ne connaît pas encore les dates précises, aux alentours de 1700, de la première installation de la famille Vient au Puits Sauvage, d’autres travaux sont attestés entre 1740 et 1760 pour Catherine Nouel qui hérite de la propriété.

Les communs (1755), sur la cour, parallèles à l’habitation sont attribués à l’ingénieur Michel Marion, disciple de Siméon Garengeau. Ils sont composés d’un grand corps rectangulaire, en rez-de-chaussée avec comble au-dessus, flanqués de deux avant-corps recouverts d’une toiture à croupe. La composition d’ensemble est symétrique et les lucarnes reprennent celles des nouveaux hôtels malouins avec des linteaux légèrement incurvés. Les murs sont enduits de chaux, sauf pour les angles et les encadrements des baies qui laissent apparaître la pierre de taille de granite. Le logis, à deux travées, est rénové et les deux ailes latérales sont surélevées d’un étage. La « malouinière » conserve ses ouvertures antérieures à linteaux droits, mais la façade est habillée à la mode du moment, selon l’esthétique des Ingénieurs. À savoir une parfaite symétrie, une élégance donnée par la haute toiture en pavillon aux proportions harmonieuses et de hautes souches de cheminée traitées avec le même soin que les deux façades. Celles-ci, dépourvues d’ornement sont ordonnées par des bandeaux horizontaux qui séparent les niveaux et les encadrements d’angles suggèrent des pilastres.

 Ici, à côté de l’ancien portail, une terrasse qui surplombe la rue est aménagée de petits canons (aujourd’hui restitués) qui servaient, selon des sources anciennes à initier les enfants à l’art de la guerre.  

[Véronique Orain, étude d'inventaire topographique, 2022]

Chronologie des bâtiments

 1600 :

 Antoine Vient, sieur du Puits Sauvage épouse en 1600 en Saint-Servan, Gilette Moynet, dame des Longrais

 Entre 1682-1706 :

La famille Vient arme 12 navires marchands et corsaires : le grand Prieur, la marie Précieuse (capitaine Julien Vient), la Paix (capitaine Antoine Vient), le lion, le saint Nicolas, la Rose, la Roue de la Fortune, le saint Aaron (capitaine Julien Vient), le Trequintin, le Falluere, la Grande Couronne, le Saint Louis.

Epoque vraisemblable de la construction de la première malouinière, un corps central à deux travées et deux ailes basses uniquement en rez-de-chaussée.

 1740 -1760

4 novembre 1740, Catherine Nouel, née Trublet, hérite de la terre du Puits Sauvage. Elle surhausse d’un étage les deux ailes basses et aménage les intérieurs.

1746 : déplacement du puits situé anciennement dans la cour, construction d’un fournil, création d’un jardin à la française (date portée sur le puits)

1752 : Agrandissement des terres de la propriété

1754 : transformation d’un ancien lavoir e piscine à chevaux

1755 : Communs (date portée), attribution : Michel Marion, propriétaire de la parcelle d’à côté Beauregard

1756 : Les pavillons du jardin

1760 : Elle ravale la façade, chaînes d’angle, corniche et bandeau de pierres.

Décors

18e siècle

Menuiseries du 18e siècle. A l’étage conservation en haut de l’escalier de fragments de décors peints sur lattes

Gypseries, fin 18e siècle de même style que le château de Bagatelle, dont le décor intérieur est dû  aux ornemanistes Lhuillier, Dusseaux et Dugourc.

 Vers 1940

Chambre à l’étage remploi d’une toile peinte provenant de l’hôtel le Pavillon à Saint-Malo, actuellement le Cunningham

[Véronique Orain, étude d'inventaire topographique, 2022]

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle

La Malouinière a conservé l’intégralité de sa parcelle close de murs. Son portail primitif a été déplacé vers la cour antérieure dans la première moitié du 18e siècle.  Elle est aménagée d’une terrasse originale sur la rue avec de petits canons qui servaient, selon des sources anciennes conservées par le propriétaire, de terrain de jeux pour les enfants afin de les initier à l’art de la guerre. 

A l’arrière des communs un abreuvoir- pédiluve pour les chevaux est resté en place.

[Véronique Orain, étude d'inventaire topographique, 2022]

La rigoureuse symétrie, les hautes souches de cheminée, les jambages et les bandeaux en pierre de taille du Puits Sauvage l'inscrivent bien dans la production des ingénieurs actifs autour de Saint-Malo au 18e siècle.

L'un des salons du rez-de-chaussée maintient des boiseries rehaussées dans les impostes de porte de gypseries aux sujets mythologiques caractéristiques de la seconde moitié du 18e siècle. Enfin, l'une des salles conserve des toiles marouflées de 1942 provenant d'un hôtel de Saint-Servan, le Pavillon (aujourd'hui le Cunningham) et représentant le débarquement de Bougainville à Tahiti, par le peintre de marine malouin Etienne Blandin (1903-1991).

[Lionel Besnard, étude d'inventaire topographique, 2023]

  • Murs
    • moellon enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Protections
    inscrit MH, 1990/10/09
  • Référence MH

Bibliographie

  • GAUTIER Jean. L'histoire d'une restauration : la malouinière du Puits Sauvage. Livret de visite, décembre 2016

  • INVENTAIRE GÉNÉRAL DES MONUMENTS ET DES RICHESSES ARTISTIQUES DE LA France, BARRIE, Roger, RIOULT, Jean-Jacques. Région Bretagne. Les malouinières - Ille-et-Vilaine. Rennes : Association pour l'Inventaire Bretagne, 1997, (Images du patrimoine, n°8).

Périodiques

  • D. Allanie-Costa. Le peintre de la Marine Gustave Alaux et l'aventure de Borgnefesse. Revue Neptunia n°224, décembre 2001.

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 1993, 2022, 2023