Dossier collectif IA35132489 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Laillé
Les maisons du 19e siècle de Laillé
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  • (c) Conseil départemental d'Ille-et-Vilaine

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Rennes Métropole
  • Adresse
    • Commune : Laillé

Les maisons du 19e siècle sont relativement nombreuses sur le territoire de Laillé, puisque 82 édifices de cette époque ont été recensés. Ce siècle est le siècle de l'industrialisation. De ce fait, les nouvelles technologies de construction, telle que le béton, étaient de plus en plus utilisées. La brique fait également son apparition au niveau des encadrements de baies et des souches cheminées. Les façades de ces maisons du 19e siècle sont marquées par une certaine recherche de symétrie et d'esthétisme. Les façades sont alors percées régulièrement et les tailles de ces ouvertures s'homogénéisent. Cette volonté vient en réalité de l'influence urbaine qu'ont subie les petites communes à cette époque mais aussi des manoirs qui pouvaient être dans les alentours.

À Laillé, les maisons qui datent de la première moitié du 19e siècle sont surtout concentrées autour de l'église, place Andrée Récipon, cours du Chapellier ou encore au début des rues de la Halte ou du Courtil du Bois. Autour de la place de l'église, les maisons étaient relativement proches les unes des autres formant ainsi une sorte de front urbain. Ceci est accentué par le fait que les maisons comportent généralement un rez-de-chaussée et un étage carré. Ces maisons sont typiques de cette époque et présentent des murs construits en appareil mixte. Toutefois, il est important de souligner que l'influence urbaine a bien évidemment façonnée les façades mais elle a également apporté le fait d'enduire presque systématiquement les façades. Ainsi, beaucoup de maisons qui se trouvent autour de l'église de Laillé sont recouvertes d'un enduit qui empêche la lecture des matériaux de construction. En plus des enduits, on voit l'utilisation du béton moulé pour les encadrements des ouvertures afin de donner une impression de pierre de taille comme au 10 place Andrée Récipon. Ces encadrements sont donc rectilignes, mais il existe toutefois quelques exemples d'encadrements en forme d'anse de panier en brique comme il est possible de le voir au 6 place Andrée Récipon. Comme dit précédemment, la brique est de plus en plus utilisée à la fin du 19e siècle. Ce phénomène est nettement visible sur la maison au 18 place Andrée Récipon où la façade entière est en brique. Outre les maisons du centre-bourg, d'autres constructions de la même époque ont été construites dans la campagne de la commune. En revanche, celles-ci ont moins subi l'influence urbaine et de ce fait ont davantage conservées leur aspect rural.

Dans la seconde moitié du 19e siècle, les maisons construites à Laillé continuent l'urbanisation du centre-bourg avec des édifices construits rue de la Cale de Chancors, impasse du Tonnelier, rue du Courtil du Bois ou encore rue de la Halte. La majorité de ces maisons sont en grès mais il est parfois possible d'observer une recherche esthétique des façades par le biais d'alternance de lits de grès et de schiste. Cette alternance est observable au numéro 5 rue du Coutil du bois. Malgré cette recherche esthétique, beaucoup de maisons de cette époque sont encore une fois enduites, masquant les matériaux de construction. Les façades sont de plus en plus symétriques grâce à l'utilisation de travées comme au 3 rue de la Cale de Chancors. Les constructions de la seconde moitié du 19e siècle qui ont été construites dans la campagne de la commune ont à peu près gardé la même élévation que celle des maisons des siècles passés, c’est-à-dire un rez-de-chaussée surmonté de combles accessibles par des gerbières. Les combles n'étaient que rarement habitables, or aujourd'hui ce n'est plus le cas. Ceci se traduit par un rehaussement des gerbières afin d'apporter un meilleur éclairage.

Les maisons à boutique du 19e siècle de la commune, au nombre de 10, sont rassemblées autour de l'église. Ceci montre la volonté de faire de la place un lieu de rencontre et de commerce. Ces maisons sont facilement identifiables par la présence de grandes fenêtres au rez-de-chaussée qui était lui-même surmonté d'un étage carré servant de logement aux commerçants. L'influence urbaine fut encore une fois forte dans la commune. Ainsi, beaucoup de façades sont aujourd'hui enduites. Néanmoins, il est possible d'observer les caractéristiques de cette typologie grâce au numéro 14 place Andrée Récipon. Cette maison est faite d'un appareil mixte par le biais d'une alternance de lits de grès et de schiste. Les encadrements sont en brique et en forme d'anse de panier. Il y a donc un soin particulier apporté à la façade grâce à l'utilisation de brique pour les angles ou pour le bandeau qui souligne le premier étage.

Enfin, le 19e siècle est aussi l'époque où se répand le plan en longère qui se développe aussi bien dans le bourg que dans les campagnes. Cette disposition en longueur des bâtiments permettait de limiter des déperditions et les besoins en matériaux. Il existe en réalité deux plans de longères. Le premier où les logis sont tous sous le même toit. Dans le second, le regroupement se faisait avec des bâtiments de différentes hauteurs accolés les uns aux autres, ce qui traduisait une évolution du bâti devenu nécessaire suite par exemple à l'agrandissement du nombre des membres d'une famille. Le premier schéma est surtout visible dans le bourg de Laillé et s'accompagne de l'influence urbaine. Ainsi, les étages carrés s'ajoutent au plan initial en longueur, comme il est possible de l'observer au 13-13bis—13ter rue de Point du Jour. À l'inverse, les longères constituées selon le deuxième schéma sont davantage en campagne et moins hautes mais marquent tout de même une certaine recherche de symétrie. Tout comme les maisons individuelles de la commune, les alignements sont constitués des mêmes matériaux de construction (grès, schiste ou appareil mixte). Comme dans le bourg, la brique apparait au niveau des encadrements ou des cheminées mais également au niveau des gerbières. En effet, lors de rehaussement de ces dernières il était fréquent que la brique soit utilisée, comme on peut le voir au 4-6 La Bougrais.

Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2016