Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    château, manoir
  • Aires d'études
    Rennes Métropole
  • Adresse
    • Commune : Le Rheu

Le territoire du Rheu compte un nombre important d’anciens manoirs (22) et châteaux (5), dont les constructions s'échelonnent de l’époque féodale au 19e siècle : château fort d’Apigné, ; château de Méjusseaume ; château de la Motte-au-Vicomte ; château de la Freslonnière ; château de Monvoisin ; manoir du Grand-Verrière ; manoir de la Heuzardière ; manoir de Touche Nogue ; manoir de Cherville ; manoir du Plessis ; manoir de Bautier ; manoir de Coutance ; manoir de la Rivière-Hacmard ; manoir de la Jaunais ; manoir du Petit-Verrière ; manoir de la Haye-du-Rheu ; manoir de la Motte-du-Rheu ; manoir de la Moisonnais ; manoir de la Chaussée : manoir du Bois-Briand ; manoir du Tertres ; manoir du Chardonnay ; manoir du Clos-Renault ; manoir des Nouëttes ; manoir du Mesnil ; manoir du Tertres ; manoir de la Motte.

Critères de sélection et ensembles étudiés

Ce dossier d’étude collectif a été réalisé à partir de 6 manoirs et 3 châteaux. Représentatifs de l’impact de l’histoire seigneuriale sur le territoire communal, ils témoignent d’une certaine logique d’occupation et de domination allant du Haut Moyen Age (11e siècle) à la fin de l’Ancien Régime (18e et début du 19e siècles). Ils ont de mêmes été choisis pour leur qualité architecturale et leur état de conservation. Les ensembles totalement disparus et non documentés ont ainsi été écartés de cette sélection. Celle-ci comprend ainsi : les anciens châteaux d’Apigné et de Méjusseaume et les anciens manoirs de Cherville, de la Heuzardière, de la Motte-au-Vicomte, du Bautier, de Coutance, de la Rivière-Hacmard, et du Plessis. Les ensembles ayant eu un impact plus décisif sur l’histoire du Rheu et de Moigné, et de plus belle facture d’un point de vue architectural et stylistique, font l’objet d’une étude individuelle (anciens Châteaux de la Freslonnière et de Monvoisin ; ancien Manoir du Grand-Verrière).

Après une longue période d’insécurité de près de 6 siècles (4e au 10e siècles), un puissant système féodale se met en place sur le territoire rheusois. De grandes familles seigneuriales s’installent dans de nouveaux domaines. Parmis elles se distinguent notamment les seigneuries d’Apigné, à l’est le long de la Vilaine, au nord, de la Freslonnière, de Méjusseaume et de la Motte-au-Vicomte, et de Coutance et de Cherville aux alentours de l’ancien bourg de Moigné. Les premiers ensembles sont ainsi fortifiés, tels que l’ancien château-fort d’Apigné (11e siècle), l’ancien château de Méjusseaume (13e siècle, fortifié au 15e siècle) ou encore le manoir de la Motte-au-Vicomte (14e siècle). Dans le courant du 16e siècle les seigneuries d’Apigné et de Méjusseaume sont érigées en vicomté (1567 et une nouvelle fois en 1585 pour Apigné).

A partir des 16e-17e siècles les seigneurs bâtissent des demeures plus confortables et ouvertes sur l’extérieur, qui s’apparentent peu à peu à des maisons de maîtres, comme à Coutance et la Rivière-Hacmard (1ere moitié du 16e), à Cherville (fin du 17e), à Bautier (début 18e) et le Plessis (4eme quart du 18e), ou à la Heuzardière (19e siècle).

Au fil des siècles, ces constructions connaissent de nombreuses transformations et de destructions qui témoignent d’une mise au goût du jour ou d’un changement d’usage. Un certain nombre d’entre eux font l’objet de destruction, comme le château de Méjusseaum ou le château-fort d’Apigné, disparus après la Ligue (16e siècle). Certains laissent place à des constructions récentes, comme l’ ancien château de la Motte-au-Vicomte remplacé par un château moderne lui-même détruit dans la seconde moitié du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Secondaire : 17e siècle, 18e siècle, 19e siècle

Implantation

Les demeures reprennent des sites d’implantation anciens (château moderne de la Motte-au-Vicomte) ou sont construites ex-nihilo.

En raison du caractère seigneurial ou noble de ces édifices, ces derniers sont majoritairement isolés. Les sites fortifiés constituent en eux-mêmes des centres d’attractions pour les populations. Le château-fort d’Apigné est ainsi entouré au cours des siècles de plusieurs manoirs et fermes à proximité immédiate de son domaine, tels que les manoirs du Plessis et de la Jaunais édifiés au 18e siècle. Au nord de la commune, la concentration de domaines seigneuriaux est importante. En effet, autour des châteaux de la Freslonnière et de Méjusseaume sont implantés le château de Monvoisin, et les manoirs de la Motte-au-Vicomte, du Tertre, du Bois Briand, de la Moissonnais, du Grand-Verrière, du Petit-Verrière, et de la Chaussée ainsi qu’un certain nombres de métairies. Moigné se distingue par la présence d'un manoir en plein bourg, le manoir de la Motte (14e siècle), aujourd’hui disparu et anciennement implanté sur les Champs Guillaume, à proximité immédiate de l’église paroissiale Saint-Melaine. S’ils ne sont pas situés dans le centre, les manoirs de Bautier, de la Rivière-Hacmard, de Coutance et de Cherville sont eux-même situés dans les alentours du bourg.

Les constructions sont souvent situées à proximité de cours d’eau (fleuve, rivière, étang, ruisseau). A l’est du territoire communal, un certain nombre d’entre elles sont alignées le long de la Vilaine en direction de Rennes, tels que ceux de Coutance, de la Rivière-Hacmard, du Plessis ou de la Heuzardière. Implanté sur une île de la Vilaine et relié au rivage par un pont-levis, l'ancien donjon (disparu) du château-fort d’Apigné etait implanté de façon à contrôler les cheminements fluviaux. Par conséquent, ces demeures sont souvent situées sur des coteaux ou des pentes douces descendant vers les voies fluviales. Les sites fortifiés se traduisent parfois par des mottes castrales ou des enceintes formées de levées de terre et de larges fossés , tels que les châteaux de Méjusseaume et d’Apigné et le château de la Motte-au-Vicomte.L'enceinte de Méjusseaume est la seule encore visible aujourd’hui.

Traitement du paysage

Durant la période féodale, les mottes castrales et châteaux-forts sont entourés de douves (châteaux de Méjusseaume et de la Motte-au-Vicomte).

A partir de l'époque moderne un parc ou un jardin participe à l'environnement des demeures, comme aux manoirs de la Heuzardière, de Coutance et du Plessis. Pour ce dernier, son jardin à la française présente une organisation rigoureuse des espaces des jardins avecune recherche des perspectives par rapport à la dmeurer. Pour l’agrément des propriétaires, des arbres sont plantés et délimitent des allées pour la promenade. Le chêne est très apprécié, même si l’on compte quelques résineux décoratifs, encore présents à Apigné. Les jardins sont souvent ceinturés d’un mur de clôture en terre, tels qu’aux manoirs du Plessis et de Cherville, qui dispose de deux porches d’entrée.

Plan et élévations

Ces demeures sont très différentes quant à leur importance et leur architecture. Dans la majorité des cas, ces manoirs et châteaux sont de plan rectangulaire selon un axe nord-sud, à l’exception de celui de Coutance qui présentait une forme en équerre. Le logis du château de la Motte-au-Vicomte était composé d’un sous-sol, d’un rez-de-chaussée surélevé et d’un étage carré avec une toiture en croupe et en pavillon. Le manoir de Coutance était composé d’un rez-de-chaussée, d’un seul étage carré et un étage de comble. Le manoir de Cherville est un cas unique car le logis est divisé en deux bâtiments accolés. En effet, le premier se compose d’un rez-de-chaussée et de trois étages carrés surmontés d’un toit à la Mansart. Le second présente un rez-de-chaussée, deux étages carrés, un étage de comble et est couronné d’un toit à longs pans présentant des coyaux. Les manoirs du Plessis, de la Heuzardière et de Bautier comportent un rez-de-chaussée, un étage carré et un étage de comble.

Les vestiges du manoir de la Rivière-Hacmard, d'un grand intérêt sur le plan archéologique, sont les restes d'un anciens logis-porte du XVe siècle dont l'étage, disparu était en pan de bois ainsi que le montrent les corps de sablières et d'entretoises moulurées encore présents au sommet des murs de la ruine actuelle.

Composition des élévations (décors, style, esthétique, matériaux)

La façade principale est souvent mise en valeur, et plus particulièrement la travée centrale (ou d’entrée) nettement plus travaillée et ouvragée et répondant à un souci d'ostentation. Le manoir de la Heuzardière comporte une travée centrale soulignée par une porte en plein cintre, un garde-corps en métal à l’étage et une lucarne ouvragée dans les combles avec un fronton triangulaire.Le style de la toiture n’est pas non plus à négliger dans une architecture, elle participe à l’esthétisme mais aussi à la démonstration de pouvoir de ses occupants.

Tandis que la terre sous forme de bauge est utilisée dans la majorité des simples habitations, la pierre, en l'occurrence le schiste local est utilisé pour les constructions les plus riches comme le manoir de Coutance. La pierre calcaire est également utilisée sur certaines bâtisses, mais comme le granite, elle est plus couramment utilisée pour les architectures des riches propriétaires. C’est le cas notamment du porche sud du manoir de la Rivière-Hacmard qui est en calcaire, schiste gréseux et granite dont la mise en oeuvre est très travaillée. L’utilisation du pan-de-bois est plus rare pour les manoirs et les châteaux et se retrouve davantage sur les architectures annexes comme la soue à cochon du manoir du Plessis.

  • Toits
    ardoise
  • Murs
    • bauge enduit
    • schiste moellon

Documents d'archives

  • Dossier de pré-inventaire, Service de l'inventaire du Patrimoine de Bretagne, 1975

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)

Bibliographie

  • RENOULT, Michel. Le Rheu au pays de Rennes en Bretagne. 1998.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
  • RENOULT, Michel. Le Rheu, chronique d'une commune du pays de Rennes. 1977.

    Archives départementales d'Ille-et-Vilaine

Annexes

  • Dépendances
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2017