Commandée par Napoléon III en 1859 dans sa volonté de la Bretagne à la capita capitale, la ligne Paris-Brest a pour vocation de desservir l’ouest de la France. La ligne Paris-Rennes est dans un premier temps conçue puis elle est allongée sur la section Rennes-Brest. En partance de Rennes, la ligne commence par un tracé nord-ouest et rencontre la gare de L’Hermitage-Mordelles suivie par celle de Montfort-sur-Meu. Située à onze kilomètres de Rennes, elle est mise en service par la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest en 1863. La Compagnie naît en 1855 de la fusion des compagnies de Paris à Rouen avant d'être dissoute en 1908. Le gouvernement est alors obligé de la reprendre et de créer la nouvelle société : « Ouest-Etat ».L’implantation de la voie ferrée marque le renouveau de la commune de L’Hermitage et de ses environs après une perte de sa population dans les années 1850. Elle permet de relancer l’activité industrielle de la commune et offre de nouvelles opportunités. Les typologies des gares rurales reprennent certains éléments des gares monumentales des grandes villes. Elles sont également influencées par l'architecture industrielle du XIXe siècle. La plus connue est la gare de Vitré, créée en 1857 et inscrite au titre des monuments historiques en 1975. Les gares bretonnes sont conçues à partir d’un modèle unique en brique et tuffeau. Les variations ne sont visibles que dans les détails de la façade. La typologie est reconnaissable et se retrouve par exemple à Montauban-de-Bretagne, à la Guerche-de-Bretagne, au Theil-de-Bretagne ou encore à Loudéac.
- inventaire topographique, L'Hermitage
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Rennes Métropole - Mordelles
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Commune
L'Hermitage
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Lieu-dit
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Adresse
1 place de la Gare
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Dénominationsgare
La gare est conçue dans l’optique de transporter des marchandises et voyageurs afin d’alimenter l’industrie Hermitageoise. De par son quai de décharge de marchandises, elle attire notamment l’implantation de la laiterie Bridel en 1911. L’établissement de l’usine laitière engendre la création d’un nouvel embranchement permettant d’alimenter directement les entrepôts. Un embranchement ferroviaire est également aménagé afin d’alimenter la Distillerie de L’Hermitage « Savidan et Cie » en 1923. Un pont à bascule de 40-60 tonnes a été ajouté en 1933 afin de peser les wagons. Durant la Seconde Guerre Mondiale, la gare de L’Hermitage-Mordelles n’a pas été épargnée. En effet la ligne Paris-Brest, alimentant l’ouest de la France est un lien stratégique pour relier la capitale aux côtes de la Manche et de l’Atlantique. De nombreux bombardements et fusillades ont eu lieu sur les habitations et infrastructures alentour comme sur la distillerie en 1944. En 1943, les Francs-Tireurs et Partisans Français font dérailler un train de marchandises et sabotent les lignes téléphoniques de la commune. Le Commissariat à la Reconstruction intervient sur plusieurs habitations situées dans le rayonnement de la gare.Deux pavillons en marquises servant pour le stockage des marchandises ont aujourd’hui disparu du site. La voie ferrée a été rénovée en 2011.
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Période(s)
- Principale : 3e quart 19e siècle
On retrouve à L’Hermitage, une gare classique, reprenant les caractéristiques des gares de la ligne Paris-Brest. Lors de son inauguration, la gare comprend un bâtiment de voyageurs dû à la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest. Un soin particulier est accordé au bâtiment d’entrée où les voyageurs viennent prendre le train plutôt que la gare d’arrivée, où ils ne font que passer. La façade principale est exposée nord tandis que l’accès au quai, au sud, donne directement sur la voie. La gare est construite sur un plan-type ternaire, comprenant un corps de bâtiment principal massé à étage. Le soubassement est en pierre de taille de granite avec une élévation en moellons de schiste recouverte d’un enduit clair. L’encadrement des baies est en brique avec un arc segmentaire. L’utilisation ponctuelle de la brique rythme les deux élévations de la façade en marquant les chaînages d’angles, les baies, la corniche ainsi qu’un bandeau entre le soubassement et l’élévation. Deux souches de cheminée, se répondant par un léger écart, sont présentes sur les murs pignons. Les façades nord et sud sont identiques et conservent leurs trois travées régulières. Sur la façade principale au nord, une ouverture a été transformée de porte à fenêtre avec une allège en ciment. Une horloge monumentale sur fronton était présente sur la façade principale. On retrouve encore ce détail ornemental sur plusieurs gares comme à Dol-de-Bretagne ou à Loudéac. Le toit, à faible pente à croupe, est couvert en zinc.
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Murs
- granite moellon enduit
- brique
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Toitstôle galvanisée
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Plansensemble régulier
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Étages1 étage carré
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Élévations extérieuresélévation ordonnancée
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État de conservationbon état
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Statut de la propriétépropriété publique
- (c) Région Bretagne
- (c) Rennes Métropole
- (c) Région Bretagne
- (c) Rennes Métropole
- (c) Université de Rennes 2
Bibliographie
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RIGOUARD Jean-Pierre, L’Ille-et-Vilaine de gare en gare, Mémoire en Images.
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La construction des grandes gares de la ligne Rennes-Brest [Texte imprimé] : (1842-1937) / Christophe Le Bollan. [S.l.] : [s.n.], 2003 (5 vol., (624, 169, 298, 493p.)).
Périodiques
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GUERNIOU, Jean. "La ligne de chemin de fer Paris-Brest dans le Trégor et la gare de Belle-Isle-Bégard". Les cahiers du Trégor, n° 14, mars 1986, p. 23-33.