LES FERMES AU BOURG
Les fermes au bourg sont implantées au cœur ou à proximité immédiate du bourg et participent à la composition de l'espace public au même titre que les maisons par leur implantation en front de rue.
Ces fermes, composées d’un rez-de-chaussée, d’un étage carré et de combles, ont une volumétrie relativement imposante. Le rez-de-chaussée est le plus souvent destiné aux activités agricoles et présente une porte charretière. L'étage est habité et les combles, accessibles par des gerbières, servent au stockage.
Les fermes au bourg sont constituées d’un soubassement en moellons (schiste ou poudingue) et d’élévations en bauge. La composition des façades est relativement ordonnée, avec des encadrements de baies à carré de bois ou en brique à arc segmentaire à partir de 1900. Les toitures à croupe sont très courantes pour ces fermes.
Les fermes présentées ci-dessous ont été sélectionnées pour leur aspect représentatif. L’ampleur des remaniements est également un critère de sélection important ; les édifices les mieux préservés ayant été privilégiés.
- Ferme du 32 rue de Montfort :
L'édifice pourrait dater de la deuxième moitié du 18ème siècle. Aussi appelée “ferme des Ormeaux”, la ferme et des dépendances apparaissent déjà sur le cadastre napoléonien de 1829. L'aile de retour à l'ouest du bâtiment a aujourd'hui disparu. La ferme perd rapidement sa fonction agricole, et est occupée, dès 1907 par le cordonnier du bourg. La régularité des ouvertures à l'étage peut laisser supposer une surélévation des combles à cette époque.
La dépendance à l'ouest a longtemps été occupée par l'ancien boucher de campagne avant la Première Guerre mondiale.
Le bâtiment est en bauge et forme un ensemble remarquable avec la dépendance attenante. La façade principale est composée de quatre travées. L'élévation est composée d'un rez-de-chaussée, d'un étage carré et de combles. La volumétrie du bâtiment est préservée mais un enduit ciment masque le matériau de construction (terre).
La toiture à croupes se termine par une brisure (présence de coyaux). L'édifice a préservé une cheminée, tandis qu’à l'origine, une deuxième était située sur l'autre pignon.
Une dépendance en terre est présente à côté du bâtiment, elle a été rénovée avec des extensions en parpaings, visibles depuis la chaussée.
- Ferme du 55 rue de Montfort :
La ferme a été construite lors de la première moitié du 19ème siècle.
Le bâtiment de plain-pied est aligné sur le front bâti de la rue principale. La volumétrie est conservée. La façade sur rue est découpée en quatre travées. Deux portes cochères avec des linteaux en arc segmentaire rythment la façade principale. Une porte permettait de passer de la route aux champs. L’autre porte donnait sur un lieu de décharge pour le foin. De nos jours, une seule sert de lieu de circulation. Deux gerbières typiques des fermes de L'Hermitage sont encore en place. Un four à pain était présent sur le pignon ouest, mais est aujourd'hui détruit. A l'ouest, la toiture à croupes se termine par une cheminée.
LES FERMES ISOLÉES
Une ferme isolée est éloignée des bourgs et est entourée de terres cultivables. Elle est implantée sur des parcelles agricoles si bien que son orientation est indépendante des voies de communication. L'implantation des fermes isolées dépend de la course du soleil ; la façade principale est le plus souvent orientée plein sud.
Les bâtiments annexes sont le plus souvent accolés au corps principal et se développent dans la longueur. L’ensemble est aligné en façade mais présente des différences de niveaux et de hauteur de toiture. Ces corps de bâtiment sont parfois organisés autour d'une cour, avec des bâtiments de stockage semi-ouverts.
Une ferme est traditionnellement composée d’une unité d'habitation dotée d’une porte, d’une fenêtre et d’une cheminée, alignées suivant cet ordre pour des raisons de conservation de chaleur dans le bâtiment et de luminosité.
Les élévations sont en bauge et reposent sur un solin en moellons (très souvent de schiste).
La composition des façades est irrégulière car le percements des ouvertures est conditionnée par l’usage intérieur des pièces. Les encadrements d'ouverture sont à carrée de bois si les élévations sont en terre. Des gerbières permettent d’accéder aux combles.
Sur les bâtiments d'exploitation, on retrouve souvent de grandes portes sur rail. Dans les étables, pour éviter que les ouvertures soient au niveau des naseaux des bêtes, de petites ouvertures horizontales sont percées à une hauteur du sol importante.
- Ferme de la Musse :
Sur la carte de l’état-major, la ferme présente un plan en L et une dépendance située au sud du corps principal. C’est également le cas sur le cadastre de 1829, où l’on peut également lire un puits et une seconde dépendance.
Aujourd’hui, le retour d’angle s’étendant du nord au sud est détruit, le bâtiment principal s’étendant d’est en ouest est flanqué de nouvelles constructions, datant du 19e ou du 20e siècle. La volumétrie a été respectée mais les ouvertures en façade sont très remaniées. Leurs dimensions sont très variées et ne respectent pas les proportions anciennes, ni la logique selon laquelle les gerbières ne sont pas plus larges que les portes.
Le tracé de la voirie au 19ème siècle, postérieur à l’implantation de la ferme, explique pourquoi celle-ci n’est pas alignée par rapport à la route.
La ferme était auparavant entourée de parcelles agricoles, cependant elle a été rattrapée par l’extension urbaine. De plus, suite à la vente progressive des terrains lui appartenant, la ferme s’est vue progressivement entourée par différents types de pavillons. Aujourd’hui, les constructions étant très rapprochées les unes des autres, la ferme est quasiment masquée depuis la rue et les autres côtés.
La ferme est aujourd’hui composée d’un corps central possédant un rez-de-chaussée et un niveau de comble. Il compte trois pièces à feu, c’est-à-dire des pièces habitables dotées d’une cheminée, lisible grâce à la toiture à deux pans qui présente trois souches de cheminée. Les gerbières sont situées sous le chéneau de la toiture. Deux appentis, de grande dimension et sur deux niveaux, ont été construits au nord et servaient sûrement de cellier. Les deux pièces ont été construites à des époques différentes. A l’est des cellier se trouve un hangar contemporain en tôle.
Le bâtiment s’est ensuite étendu vers l’ouest, puis vers l’est. Accolé du côté ouest, se trouve un bâtiment de même volumétrie qui servait probablement d’étable. A l’extrémité ouest se trouve un appentis qui servait sûrement de soue à cochon.
Du côté est a été construit un second corps de bâtiment, dont la façade n’est pas parfaitement alignée avec le bâti principal. Il se compose d’un rez-de-chaussée et d’un niveau de comble, plus bas que le corps principal. Les gerbières sont ici partiellement intégrées dans la toiture. A l’extrémité est est construit un appentis semi-ouvert.
Les bâtiments sont construits avec les matériaux et techniques de construction traditionnels : soubassement en schiste et élévation en bauge, pignons compris. Les encadrements d’ouverture sont dotés de carrées de bois. Le soubassement en schiste du bâtiment est monte jusqu'à 2 mètres environ. Les soubassements ont été mis à nu et les façades ont été recouvertes d’un enduit à la chaux lors d’un ravalement de façade en 1999. Au nord, des fenêtres aux encadrements de béton ont été ajoutées sur un cellier. Les aménagements intérieurs contemporains constituent essentiellement en l’addition de cloisons fines et le percement des murs de refend pour créer une circulation intérieure.
Au sud de cet alignement de bâtiments est construite une dépendance ouverte. Sa façade ouest est maçonnée en moellons de schiste apparents, la face à l’est est enduite et soutenue par un contrefort en schiste. Sa couverture est en tôles nervurées.
- Ferme de la Meslais :
La ferme de la Meslais est l’une des plus anciennes construction de L’Hermitage d’après les témoignages oraux. Représentés sur la carte de l’état major (élaborée entre 1820 et 1866), elle pourrait être bien plus ancienne (16e). En effet, ses caractéristiques architecturales rappellent celles de la ferme rue de Montfort, communément appelée “commanderie”.
La carte de l’état major présente un bâtiment principal avec un retour d’équerre le long de la voirie, détruit depuis. Au sud-est se trouve un second bâtiment, qui constitue aujourd’hui le numéro 7, rue de la Meslais. Les constructions sont implantées le long de la voie royale, reliant Rennes à Montfort.
Le cadastre napoléonien présente les deux logis principaux. Le retour d’angle est remplacé par un bâtiment plus petit. Le second bâtiment est toujours présent et on lit également deux fours à pain.
L’ensemble des bâtiments est aujourd’hui transformé en habitations.
La ferme était composée de deux logis, abritant plusieurs familles. La plupart des propriétaires étaient cultivateurs, mais on y retrouve également un tanneur corroyeur. Souvent les propriétaires étaient des cultivateurs qui résidaient dans des fermes ou communes alentours (la Cochois, la Tertrais, Pacé, Saint Gilles, etc.) ou des propriétaires d’autres bâtiments : un aubergiste au bourg ou une veuve par exemple. La ferme ne semble donc pas être le siège d’une famille en particulier et les terrains sont très souvent revendus (tous les 5, 10 ou 20 ans).
Cette ancienne ferme est composée de deux logis alignés, ainsi que d’un appentis au nord. La soue à cochon le jouxtant à l’est.
Les logis sont composés d’un rez-de-chaussée avec solin et bauge, surmonté d’un étage carré en pan-de-bois avec un encorbellement sur la façade sud, et d’un niveau de comble. Sur la façade principale, les abouts de poutres maîtresses, les sablières sculptées et certains poteaux sont apparents. Le motif en épis du pan-de-bois est masqué par un enduit. Une panne sablière de forte section est également visible sur la façade nord.
Sur le corps de logis est, un massif de maçonnerie au sud comprend deux portes. L'encadrement de la porte principale est en poudingue. L’arc est en plein cintre et les piédroits sont chanfreinés. Le pignon est a été maçonné en parpaings. Dans les intérieurs se trouvent une cheminée par étage et une cloison en pan-de-bois.
On retrouve des appentis au nord (en terre et parpaings). Les ouvertures, fortement remaniées dans leur dimension, possèdent des carrées de bois neuves ou des appuis en bois ou en ciment. L'asymétrie des ouvertures persiste. La ferme de la Meslais à connu des travaux de réhabilitation en 2004.
- Ferme du Vieux-Four :
Le bâtiment pourrait dater de la première moitié du 17ème siècle. Il apparaît sur le cadastre napoléonien (1839). A l'origine, cette ferme s'implantent le long d'un chemin, au nord d'une grande parcelle agricole aujourd'hui traversée par la création de la route départementale reliant L'Hermitage à Mordelles.
Cet ancien corps de ferme présente les trois entités traditionnelles : pièce à vivre, dépendance et étable.
Le bâtiment d'habitation est en pan-de-bois reposant sur un solin de schiste. L'édifice a préservé sa volumétrie et son plan rectangulaire.
La façade est rythmée par trois travées ; seule une ouverture a été agrandie. Les autres baies et portes ont gardé leurs proportions et leurs carrées doubles. La façade du logis est enduite avec un mortier de ciment. La toiture possède un degré de pente important et se termine par des coyaux. Le pignon est en terre, rehaussé d'un pans de bois (forme ferme pignon).
La cheminée est encore en place à l'intérieur du bâtiment, ses piédroits sont monolithes en pierre de poudingue. Le manteau est en bois sculpté et chantourné. Un blason lisse vient orner le centre du manteau.
Les dépendances sont en terre et ont conservé leurs pentes de toiture à 55°.
La première s'ouvre sur une travée composée d'une porte, surplombée d'une gerbière.
L'étable possède une simple porte en bois à double vantaux.
Une ancienne soue à cochons et un poulailler sont greffés sur le pignon ouest du bâtiment. Ils sont tous les deux en terre.
- Ferme_n°2 Vaujouan :
Cette ferme s'implante à l'est de la commune dans le lieu-dit de Vaujouan, qui constituait le premier foyer d’implantation de L'Hermitage.
Cette ferme date du premier quart du 19ème siècle. A l'origine, elle s'implante le long de la voie qui reliait L'Hermitage et Le Rheu, sur une parcelle de plus de 30 hectares. C’était un bâtiment d'exploitation conséquent on l’où produisait du lait et du cidre en quantité importante.
Le bâtiment possède un soubassement en schiste et pierre de Paimpont. Il présente une plan en L qui se termine par un appentis du côté de l'entrée (à l'est).
Les deux corps de bâtiments formant le L sont pourvus de baies donnant sur ce qui était un grenier. L’édifice est couronné d’une toiture à croupe rehaussée de coyaux, d’où émerge trois souches de cheminées.
A l’ouest, une grande dépendance agricole en terre fait face au corps de bâtiment principal (celui en L), et servait de pressoir à cidre.
On retrouve le toit à croupe et à coyau. Présence de deux travées dont chacune se définit par une ouverture au rez-de-chaussée et une gerbière donnant sur le grenier. Chaque baie possède une carrée de bois.
Au centre de la cour, on peut aussi remarquer la présence d’un puits.
La ferme sert actuellement de logement.
- Ferme_La Touche :
L'édifice est situé dans un écart au sud-ouest de la commune de L'Hermitage sur le lieu-dit de la Touche. Cette ferme s'implante le long de l'ancienne route menant au Rheu.
Ferme datant probablement du début du 19ème siècle.
L'ancienne ferme est composé d'un corps principale et d'une dépendance au sud. Il n'est plus habité aujourd'hui mais semble avoir conservé son état originel.
La façade principale est composée d'un soubassement en moellons et une élévation en terre. Le rez-de-chaussée comporte deux travées à carrée de bois tout comme l'étage carré. Des reprises de maçonneries en moellons et briques sont présentes.
Une extension en parpaings de béton et terre prolonge le bâtiment à l'ouest.
Une souche de cheminée en briques abîmées est présente sur le mur pignon ouest.
La toiture est à longs pans avec coyaux.
Présence d'un puits et d'un four à pain en schiste et briques avec ardoises en couverture.
La dépendance a un solin en moellons et une élévation en terre. Toutes les ouvertures ont une carrée de bois. Une souche de cheminée est présente sur le pignon sud.