La source Saint-Avit :
La source ou fontaine Saint-Avit est un élément fondateur de la légende de saint Avit à l'origine de l'histoire de la commune de L'Hermitage. Rien n'indiquait son emplacement sur le cadastre napoléonien et de de nos jours elle est seulement délimitée par une buse non loin de l'espace multiculturel.
Elle a une importance historique mais également pratique puisqu'il semblerait qu'elle ai alimenté les différents lavoirs qui se sont succédé rue du Lavoir (sur le bord de la rue permettant l'accès aux salles de sport et à l'espace multiculturel). La source alimentait un premier lavoir comblé en 1923 du fait de sa trop grande proximité avec la laiterie (pour éviter l'infiltration des eaux de lavage dans le puits de l'usine). La municipalité décide, à partir de 1924, d'en construire un autre, plus éloigné et aux parois et fond cimentés afin d'éviter les infiltrations. Il est démoli lors de la construction des salles de sport et de l'espace multiculturel afin de permettre l'ouverture du parking qui longe actuellement la laiterie. Sa démolition s'explique, en plus du fait qu’il est perdu son usage, par le fait qu'il était difficilement ré-aménageable en raison de sa structure béton mais également parce qu'il ne possédait pas de qualité architecturale particulière.
Ancien relais de poste :
Cet ancien relais de poste situé au 9 rue de Rennes est aujourd'hui un domicile privé. Son emplacement était particulièrement stratégique pour sa fonction puisqu'il se trouve au centre bourg de la commune sur le grand axe routier menant à Rennes.
Ce bâtiment du XIXe siècle possède un solin de schiste et poudingue sur lequel s’élèvent des murs en terre. Le tout étant enduit, il est difficile de comprendre la présence de ces matériaux typiques pour la commune de L'Hermitage. Le bâtiment est de plan rectangulaire et il s'élève sur un rez-de-chaussée suivis d'un étage carré puis d'un étage de combles. Sa façade principale est ordonnancée. Elle se compose de trois travées régulières dont la centrale se compose d'une porte d'entrée en rez-de-chaussée, une fenêtre munie d'un balcon au premier étage et une petite lucarne au niveau de l'étage de combles. La toiture est à croupes et le faîtage est surmonté de deux épis. On constate également la présence d'une dépendance en bauge (sauf le pignon sur rue qui est en parpaings) de plan rectangulaire s'élevant sur un rez-de-chaussée suivis d'un étage de combles. La façade possède trois travées dont deux présentent une gerbière sur le niveau de combles. Ces éléments amènent à penser que la fonction de la dépendance était sûrement liée au stockage des denrées. Sa proximité avec le logis principal fait que leur implantation forme un plan en L dans lequel vient s'inscrire le jardin.
Nouveau bureau de poste :
Suite à la perte de fonction de l’ancien relais de poste et au développement démographique, la ville de L’Hermitage s’est dotée d’un véritable bureau de poste en 1956. Ce dernier s’est implanté le long de la rue éponyme (actuellement au numéro 19), entre la gare et l’église. Elle est l’œuvre de l’architecte Edme-Pierre Derrouch (1904-1978), qui a notamment réalisé l’église Saint-Luc du quartier Villejean à Rennes.
L’architecture de la nouvelle poste est représentative de l'après-guerre. Le bâtiment, de volumétrie simple, se développe en R+1 plus combles. Le parvis de la façade principale, à l’ouest, est traité avec un jeu de rampe et d’emmarchement en béton. La structure du bâtiment, en béton préfabriqué est enduite en partie nord. La partie sud est traitée avec un parement de moellons de grès. On remarque une souche de cheminée en applique sur le pignon sud. Une extension en béton à été construite ultérieurement à l'est du bâtiment, afin de répondre au développement de son activité.
L'école en France. Un point sur L'Hermitage :
Les écoles sont des lieux porteurs de sens pour une commune et son histoire. Elles marquent chaque être qui y est entré et a qui il fut offert le droit à l'éducation. À L'Hermitage il est difficile de savoir quand la première « école » a été créée. En effet, à ses débuts, l'éducation des enfants en cette commune ne se faisait pas à l'école mais dans tout lieu approprié tel que le presbytère, une grange, etc.
On constate que l'éducation pour tous n'est pas une réelle priorité en France avant le XIXe siècle. Avant que cette période n'arrive, la volonté d'offrir une éducation transparaît au travers de quelques dates comme celle du 13 décembre 1698 où une déclaration royale est créée dans le but d'inciter chaque commune à trouver un maître ou une maîtresse, si elle n'en a pas déjà, afin de pouvoir offrir une instruction aux enfants. Elle appelle également à ce que chaque parent envoie ses enfants à l'école afin qu'ils reçoivent une éducation. Cependant, si les conditions font qu'il est impossible à l'enfant d'aller à l'école, il faut que celui-ci soit instruit à la maison par des percepteurs informés sur la religion.
Le XIXe siècle commence à prendre lentement les choses en mains. Par exemple, sous la monarchie de juillet, la loi Guizot du 28 juin 1833 est appliquée. Elle permet aux instituteurs d'obtenir un salaire minimum ainsi qu'un local pour se loger et accueillir les enfants. L'enseignement qui y est favorisé est celui des religieux, elle rejette le principe de gratuité et n'appelle pas à l'obligation scolaire. Si l'école telle qu'on l'a connaît ne transparaît pas encore au travers de cette loi elle oblige néanmoins chaque commune de plus de 500 habitants à avoir une école de garçon. Malheureusement, à cette date à L'Hermitage on ne décompte que 445 habitants et très peu d'enfants pouvant aller à l'école. Il n'est donc pas envisagé d'ouvrir une école mais plutôt d'offrir à l'instituteur la possibilité d'instruire dans le presbytère qui fut certainement restauré à cet effet.
C'est en 1851 pour que la commune œuvre en la faveur de l'ouverture d'une école de garçon (école-mairie) qui ouvrira ses portes 10 ans plus tard.
La mairie / école de garçons :
L’école de garçons se situe au sud du centre-bourg, rue de la poste. Celle-ci s’implante parallèlement à la rue, avec un léger retrait permettant l’arrivée des élèves. À l’arrière de la parcelle se développait la cours de récréation. L’école a été construite en 1860 par l’architecte Charles Langlois. On lui doit notamment de nombreux bâtiments d’enseignements du département, comme le Lycée Jean Macé de Rennes, l’ancienne école des filles de Saint-Aubin d’Aubigné ou encore l’ancienne école de garçons de Bréal-sous-Montfort. Ce dernier est également intervenu dans la restauration de nombreuses églises dont celle de L’Hermitage.
Le bâtiment se développe en R+1 plus combles. La façade sur la rue de la Poste est composée de cinq travées régulières avec encadrements de baies en granit. Toiture en croupes avec deux souches de cheminées en brique de modénatures différentes. Le bâtiment était à l'origine composé de trois travées. Les deux travées au sud résultent d’un agrandissement de 1911 par l’architecte J-M. Laloy (1851-1927). On peut encore lire ces modifications en toiture aujourd’hui.
Au rez-de-chaussée se trouvaient les deux classes primaires de l’école publique pour garçons. En 1948, une pièce accolée au mur de l’école fut construite dans la cour afin de servir d’espace d’accueil pour la mairie, qui se trouvait au premier étage. L’existence d'une ancienne sirène sur la toiture témoigne de la présence de l’ancienne mairie.
En 2010, l'ensemble de l'édifice a été réhabilité en logements collectifs. Le bâtiment est lié par une passerelle à des logements collectifs contemporains construits à l’est de la parcelle.
Il faut attendre 1867 et la loi Duruy pour que soit imposée à toutes les communes de plus de 500 habitants l'ouverture d'une école de filles. Avant cela, en 1850, la loi Falloux ne faisait que le proposer aux communes qui en avaient les moyens. À L'Hermitage les filles sont scolarisées à partir de 1859 dans une école privée qui se trouvait à l'emplacement de l'actuel hôtel le Baron au 5 rue de Cintré.
C'est avec la loi Ferry de 1881 que l'école devient gratuite, obligatoire (de 6 à 13 ans) et laïque. Ce passage induit des réactions mitigées. Il est cependant confirmé avec la loi de 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État.
À L'Hermitage, le premier instituteur de l'école publique laïque, obligatoire et gratuite est Monsieur François Deshommes.
Enfin, il faut attendre l'année 1972 pour qu'à L'Hermitage on décide de rassembler filles et garçons dans une même école.
Nouvelle mairie :
L’association mairie/école dans un même bâtiment s’est révélée inappropriée au développement de la commune, d’où la nécessité d’en bâtir une nouvelle. L’actuelle mairie de L'Hermitage vient s'implanter au nord du centre bourg de L'Hermitage, dans le lotissement du rocher. La mairie délimite à l'est une place éponyme qui sert d'espace de stationnement. Le bâtiment a été construit au début des années 1970 ce qui le rend contemporain de la création du lotissement du Rocher. Il est l’œuvre de l'architecte L. Pommereuil.
L’architecture du bâtiment répond aux codes du mouvement moderne. Le bâtiment est de plan rectangulaire et se développe en R+1 plus combles. La construction en béton, est peinte en blanc là où les ouvertures sont présentes. Ailleurs, un parement de granit gris viens habillé les façades. La composition des façades est régulière entre le rez-de-chaussée et l'étage, avec fenêtres en bandes au R+1. L'entrée principale, côté place, est centrale et se fait par un escalier droit à palier. Une corniche saillante vient délimiter les élévations d’une toiture à croupes recouverte d'ardoise, présentant deux lucarnes en longueur et deux souches de cheminées dans les murs de refends centraux. On peut remarquer le travail de vitrail sur la fente verticale de la façade sud.
Marine Devillers a réalisé le recensement du bâti et l'étude des communes de Lanmérin et Trézény (22) dans le cadre de son stage de Master 2 restauration et réhabilitation du patrimoine bâti à l'Université Rennes 2 en 2017 (9 mai - 9 novembre).