Situé au sud-est du territoire communal, à proximité de la Vilaine, l’ancien bourg de Moigné,a utour de son ancienne église priorale remontant à l’époque romane, est aujourd'hui considéré comme un lieu-dit depuis la fusion du Rheu et de Moigné le 1er mars 1965. Malgré l’aménagement de zones résidentielles à partir des années 1970, il conserve un aspect très rural et agricole.
- inventaire topographique, Le Rheu
- (c) Collection particulière
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Rennes Métropole - Rennes Sud Ouest
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Commune
Le Rheu
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Lieu-dit
Moigné
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Dénominationsbourg
Des origines antiques
La présence d’un foyer de peuplement au niveau de l’ancien bourg de Moigné est attestée dès l’époque antique. Au milieu du 19e siècle des tuiles à rebord gallo-romaines (tegulae) sont découvertes dans le mur gouttereau nord de l’église Saint-Mélaine (1845) et dans le champ Bautier (1847). Selon Paul Banéat le suffixe « gné » indiquerait en outre une origine gallo-romaine. De part sa proximité avec la ville de Rennes, il est probable que le territoire a bénéficié de la politique d’évangélisation du monde rural de l’évêque Saint-Melaine (6e siècle), en effet patron de la paroisse.
L’époque des seigneurs
Dès le Haut Moyen-Âge des seigneuries sont mentionnées à proximité immédiate du prieuré. Cette particularité peut s’expliquer par une volonté de protection du bourg, en effet particulièrement exposé aux invasions normandes des 9e et 10e siècles du fait de sa proximité avec la Vilaine. Ainsi, les seigneurs de Moigné font construire leur manoir juste derrière l’église Saint-Melaine, sur la motte du champ Guillaume. Au 19e siècle le chanoine Guillotin de Corson identifie les ruines de cette ancienne demeure, aujourd’hui complètement disparue. Implantées en écart, les seigneuries de Cherville (détenue entre le 14e et le 17e siècle par la famille Lothodé) puis de Coutance, tentent d’imposer leur domination sur le territoire et dans la vie paroissiale du bourg. Les manoirs de Bautier et des Nouëttes, bien que « non nobles » ont de même une influence sur la vie du bourg.
La paroisse apparaît pour la première fois dans l’histoire en 1240. Elle est indiquée dans la charte de Geoffroy de Pouancé, seigneur de La Guerche qui constitue la dot de sa fille Thomasie en vue de son mariage avec André, baron de Vitré.
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Période(s)
- Principale : 11e siècle, 19e siècle, 20e siècle
Configuration du bourg
L’ancien bourg de Moigné se concentre autour de l’église paroissiale, l’église Saint-Melaine, et l’ancien manoir de la Motte situé sur le champ Guillaume. Le bâti s’implante le long des voies commerciales permettant de rejoindre les seigneuries de Cherville, des Nouëttes, de Coutance et de Bautier, et l’ancien presbytère.
Enserré par des parcelles agricoles qui freine son développement, le bourg conserve un aspect très rural jusqu’au milieu du 20e siècle. En effet en 1901 il compte 34 habitants et une dizaine de maisons seulement. Le peuplement est bien plus important dans des villages situés en écart, tels que Cherville (39 individus) ou Coutance (87 individus).
Le bâti de Moigné
L’essentiel du bâti est à vocation agricole et résidentielle.
Les anciennes fermes du Plessis, le l’Orme Robin, de la Fayelle et des Métairies de Moigné, datant des 18e et 19e siècles, sont implantées le long de la rue principale (rue François Bellay) et à proximité de l’église paroissiale et des anciennes demeures seigneuriales et manoriales.
Ces ensembles sont élevés selon la technique de la bauge, une maçonnerie de terre crue reposant sur un solin en schiste. Les encadrements des baies sont constitués de carrées de bois. La plupart des logis sont orientés selon un axe nord-sud, les façades nord étant faiblement percées. Les logis disposent d’un rez-de-chaussée surmonté d’un étage de combles couvert d’une toiture à longs pans. On note la singularité de l’ancienne métairie, qui dispose d’un logis au plan massé avec un étage carré, une typologie peu courante pour ce type de bâti.
Les dépendances agricoles et domestiques sont accolées au corps de logis principal ou indépendantes. Elles sont généralement implantées de façon à créer une cour.
Un ancien four communal (source orale) se trouve à proximité de la place Saint-Melaine. Elevé en moellons de schiste, il a été quelque peu remanié. Aujourd’hui transformé en fontaine, un ancien puits se situait de même le long de la rue François Bellay, à proximité de l’ancien presbytère.
Au cours du 19e siècle le développement du bourg passe notamment par la construction de deux édifices, l’un religieux (le presbytère) et l’autre public (la maison communale ou mairie-école). Compte tenu de l’éloignement de l’ancien presbytère (au lieu-dit Le Presbytère, à près de 400m du bourg) une nouvelle maison religieuse est construite à l’emplacement de l’ancien manoir de la Motte, et est donnée à la paroisse par Sœur Elogie (née Perrine Julien). Maçonné en moellons de schiste pourpre originellement enduits, il dispose d’un plan massé s’élevant sur un rez-de-chaussée, un étage carré et un niveau de combles. Sa toiture à quatre pans à larmier retroussé est interrompue par deux souches de cheminées sur chacune des croupes latérales. Ses façades principale et arrières sont ordonnancées en travées régulières (trois) rythmée par la superposition des baies en arc en plein-cintre (en rez-de-chaussée) et à linteau droit (premier étage).
Une école privée est construite le long de la rue de l'Orme Robin dans le courant des années 1860. Ses locaux sont mis à disposition par la marquise de Bizien, propriétaire du manoir de Cherville, et dirigés par les religieuses de Notre-Dame des Chênes de Paramé. De même élevée en moellons de schiste, elle dispose d’encadrements très remaniés et d’une souche de cheminée en briques. En 1908, en vertu de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, un architecte est désigné pour la construction d’une maison communale devant accueillir les élus municipaux et une école publique. Ce bâtiment aujourd’hui détruit se trouvait en face de l’église paroissiale, de l’autre côté de la route de Chavagne. De plan rectangulaire, elle s’élevait sur un rez-de-chaussée, un étage carré et un niveau de combles coiffé d’un toit à quatre pans. Trois souches de cheminées était situées le long des murs refends.
Selon ces modèles, des maisons de bourgs sont construites le long de la rue François Bellay à partir de la fin du 19e siècle et dans la première moitié du 20e siècle. Elevées en moellons de schiste ou en ciment, elles sont souvent enduites. Leur plan est massé, de forme rectangulaire ou carrée.
Suite à son intégration à la commune du Rheu, le bourg entre dans une dynamique de densification urbaine passant par la définition de zones pavillonnaires. A partir de 1973 un lotissement est créé afin d’accueillir de nouveaux ménages (une petite trentaine) à l’emplacement de l’ancienne maison communale, au croisement entre la route de Chavagne (D21) et la rue de l’Orme Robin. L’ancienne école est agrandie (deux nouvelles classes entre la fin des années 1970 et le début des années 1980), ce qui induit l’animation de cette petite bourgade. Le développement de Moigné s’amplifie à partir des années 1990, par la construction de maisons individuelles (notamment à l’est du bourg), la réhabilitation de l’ancienne école privée en logement collectif (2011) et la construction d’un nouveau lotissement à Bon Air (2012). Une nouvelle école et des terrains sportifs sont construits juste derrière le lotissement de l’Orme Robin et au sud de l’ancien presbytère.
- (c) Archives départementales d'Ille-et-Vilaine
- (c) Archives départementales d'Ille-et-Vilaine
- (c) Collection particulière