Un décret du 21 avril 1899 déclare d’utilité publique l’exécution de la deuxième partie du réseau rayonnant de Rennes de la Compagnie des tramways à vapeur d’Ille-et-Vilaine. Le projet est appuyé par de nombreuses pétitions et le Conseil Général d’Ille-et-Vilaine. Le but principal est de desservir le bourg de Saint-Aubain-d’-Aubigné, chef lieu d’un canton très étendu. On prévoit pour ce projet 4 locomotives, 12 voitures de voyageurs, 24 wagons à marchandises et 3 fourgons. Les trains faisaient environ 60 mètres de longueur et 2,20 mètres de large et roulaient à maximum 20 kilomètres à l’heure. Une gare est donc construite entre le domaine de l’abbaye et le lieu-dit « La Loge » en 1905.Le trajet durait 1 heure 50 minutes de temps entre Mi-Forêt et Antrain, et 2 heures 45 minutes entre Rennes et Antrain. Les marchandises n’étant pas acceptées aux haltes, il fut demandé, à la suite d’une délibération du conseil municipal de Saint-Sulpice-la-Forêt, de créer une halte à 750 mètres de la station au lieu-dit « La Loge ». Le projet fut immédiatement rejeté afin de ne pas créer de précédent. En effet, d’autres localités auraient alors pu faire des demandes semblables. Après une interruption de fonctionnement pendant la Première Guerre mondiale, la ligne recommence à fonctionner après 1918. Cette ligne s’arrête définitivement de fonctionner en 1937, et à partir de 1950, les rails sont progressivement démontés. L’édifice actuel, ne garde que peu des caractéristiques architecturales du premier bâtiment.La ligne prend son origine à la gare de Mi-Forêt sur la ligne de Rennes à Fougères. Elle s’en écarte vers la gauche pour pénétrer dans la forêt de Rennes qu’elle traverse sur un parcours de trois kilomètres pour aller rejoindre l’ancien Chemin de Grande Communication n° 28 de la Quinte à Saint-Sulpice-la-Forêt. Après avoir tenu quelque temps, l’accotement gauche, elle la traverse après le lieu-dit « La Loge » et le suit latéralement de l’autre côté près de l’abbaye où se trouve la station de Saint-Sulpice.Elle oblique ensuite vers la droite et reste en dérivation jusqu’à la station de Chasné en traversant l’ancien domaine de l’abbaye, en passant à l’est de la Corbière et en longeant sur une grande partie l’ancien Chemin de Grande Communication n°97 de Saint-Sulpice-la-Forêt à Chasné. Sur les routes, quand elles sont assez larges, on pose la voie sur un des accotements sans modifier les chaussées réservées au passage de voitures ordinaires. Quand il est nécessaire de la reporter sur la chaussée, on utilise un autre profil de voie, et la chaussée reste accessible aux voitures et est munie de passages à niveau quand elle est traversante. Les haltes, au milieu des hameaux, et les stations, situées à proximité des bourgs, sont placées de manière à desservir d’une façon «aussi parfaite que possible les populations groupées sur le parcours» comme l’explique le mémoire de l’Ingénieur en chef. Cependant, la gare se trouve relativement excentrée du bourg. Effectivement, les ingénieurs en charge du projet insistent sur le fait que le minimum de rayon des courbes (50m) n’est atteint nulle part. Au contraire, les ingénieurs se sont attachés à s’éloigner le plus possible afin de pouvoir faire marcher les trains à une bonne allure. De même, le maximum de déclivité (0,30m) n’est atteint nulle part pour plus de facilité dans les montées. Le total de voies kilométriques sur la commune de Saint-Sulpice-la-Forêt atteint 2,718 kilomètres.
Rémy Janin, Enquête topographique, 2018.