Dossier d’œuvre architecture IA35132735 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Projet de Parc naturel régional Rance-Côte d'Emeraude
Maison de villégiature dite Chalet des Bruyères, avenue Cézembre, Pointe de la Malouine (Dinard)
Œuvre étudiée
Auteur
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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Côte d'Emeraude
  • Commune Dinard
  • Lieu-dit Pointe de la Malouine
  • Adresse avenue Cézembre
  • Dénominations
    maison
  • Précision dénomination
    maison de villégiature
  • Appellations
    chalet des bruyères
  • Parties constituantes non étudiées
    enclos, jardin, communs, escalier indépendant

Une étonnante appellation

Voici une étonnante appellation : le Chalet des Bruyères pour une maison construite en 1885 tout de pierres. Son apparence évoque davantage un petit castel qu’un simple chalet de bois. Les multiples volumes qui correspondent à des pièces de vie sont différenciés par des toitures d’inégales hauteurs. Pavillon, flèche polygonale, comble brisé (…) donnent à l’ensemble une allure plutôt éclectique. Les débords du toit étaient garnis de lambrequins en bois découpés qui apportaient une fantaisie supplémentaire ainsi que les épis de faitage, en zinc, placés au sommet du toit. La grande hauteur du soubassement permettait de voir les allers et venues par-dessus la grille et l’enclos du jardin, et de capter ainsi le paysage maritime.

Une maison de famille

Il y a comme une tromperie entre ce que les façades donnent à voir et la distribution des pièces. La grande façade d’apparat, parallèle, à l’avenue Cézembre correspond à des pièces arrière et de service. Le grand escalier extérieur en pierre de granite et ferronnerie mène à une entrée protégée par un porche. A l’intérieur, le vestibule est divisé en deux parties distinctes, la première mène curieusement à la salle à manger tandis que la deuxième donne accès à l’unique escalier qui permet de monter dans les chambres et à une porte, presque cachée, vers le grand salon. Une autre distribution par l’extérieur, qui nécessite de contourner la façade, mène au salon et à sa terrasse, qui a été fermée depuis, en raison de son exposition nord. C’est là toutefois que se découvre la magnificence du paysage de la Côte d’Émeraude.

Une maison d’architecte

Le commanditaire Henri Carlier, d’une famille de grands industriels du Nord connait la station de Dinard et fait appel à un architecte de renom, ayant vraisemblablement déjà travaillé sur la Côte d’Émeraude. De qui s’agit-il ? A ce jour, il n’y a pas de certitude, seulement des présomptions dues à la manière de faire et de concevoir l’architecture comme une petite folie. Les quatre façades sont différentes, la mise en œuvre est très élaborée et soignée. La brique se mêle parcimonieusement à la pierre aux linteaux et appuis des baies. Le bois utilisé pour tous les espaces de transition ou d’ornement apporte une note chaleureuse. Il manque juste, à l’extérieur, des aplats colorés de céramique qui sont chers à l’architecte Aimé Louis Sauffroy. Ce dernier construit, en 1883, dans la station voisine de Saint-Lunaire le Castel Sauffroy (aujourd’hui la mairie de Saint-Lunaire) et la grande villa château du Port-Riou, située en front de mer, sur un terrain proche de la Malouine. Le décès prématuré d’Henri Carlier, en est peut-être la raison, à moins que le désir de végétaliser les façades ait été une option originelle, comme en témoignent les photos du début du siècle où chaque façade est habillée par un écran de verdure comme dans une résidence à la campagne. Cet aspect pittoresque ainsi que le jardin de fleurs donnaient beaucoup de chic à cette grande propriété familiale.

En 1883, Henri Carlier, manufacturier à Wignehies, achète à Auguste Poussineau une parcelle sur la Malouine afin d'y construire une maison de villégiature. Il semblerait que celui-ci ne put véritablement en profiter puisqu'il décède en 1886, à l'âge de 41 ans. Étant célibataire et sans enfant, la propriété revient par héritage à sa mère Véronique Carlier puis à sa nièce Elise Boussus, épouse de Paul Legros qui a racheté l'entreprise familiale des Carlier, deux usines de peignage et filature de laine, lors du décès du père Auguste Carlier.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1883, daté par source
    • 1885, daté par source

La villa est édifiée en cœur de parcelle. Elle est orientée sur quatre faces. Le socle de la construction est traité en 'opus incertum' et les élévations et chainages sont constitués de pierre de taille enduite de ciment. La frise sous le toit ou certains linteaux semblent conçus pour recevoir des décors de céramique colorée.

  • Murs
    • granite pierre de taille
    • enduit
    • moellon (incertitude)
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    étage de soubassement, 1 étage carré, étage de comble
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Annexes

  • Description de la villa en 1933
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
Articulation des dossiers