Les grilles théâtralisent les entrées du parc, leur monumentalité est accentuée par les municipalités qui se succèdent et désirent toutes embellir et donner toute sa splendeur au parc du Thabor.
La grille monumentale de la place Saint-Melaine (anciennement place Notre-Dame)
Au cours de la première moitié du XIXe siècle, la place de l'Évêché ou de Notre-Dame (qui prend par la suite le nom de place Saint-Melaine) est aménagée. En 1822, l'église paroissiale Saint-Jean, désaffectée, et son cimetière disparaissent et les maisons de la rue de Fougères (devenue rue du Général Maurice-Guillaudot) sont démolies. L'église abbatiale Notre-Dame en Saint-Melaine devient alors la cathédrale de Rennes, et le reste jusqu'en 1844 ; un mur de clôture et un portail monumental sont également construits pour fermer la cour du palais épiscopal au nord de la place.
Ouvert à partir de 1824, l'accès au jardin par la place Saint-Melaine revêt alors une importance particulière. Une grille entourée de deux piliers sur lesquels reposent des vases en fonte devient l'entrée principale du parc. Dès le milieu du XIXe siècle, cet accès restreint ne suffit plus à la fréquentation du parc : la ville de Rennes l'agrandit et le théâtralise par une entrée majestueuse. Jusqu'en 1873, Jean-Baptiste Martenot, architecte de la Ville, se rend plusieurs fois à Paris, et notamment au parc Monceau, pour étudier les réalisations de Davioud qui, à l'époque, avaient valeur de modèle et la reconnaissance d'un style officiel susceptible de satisfaire la demande municipale. La grille monumentale en fer forgé, avec une porte centrale surmontée des armes de la Ville et de branches de lauriers, est exécutée en 1876 par l'entreprise de serrurerie Allard de Nantes et la maison parisienne Barbezat qui conçoit pour le Thabor une version simplifiée de celles du parc Monceau. Martenot fait toutefois appel au sculpteur Jean-Baptiste Barré afin que ce dernier simplifie les chapiteaux prévus initialement.
En 2018, à l'occasion des travaux liés à la réfection de l'entrée Saint-Melaine, la grille est modifiée pour permettre l'ouverture sur toute la hauteur de l'une des grilles latérales (afin de permettre l'accès des camions et faciliter le montage-démontage des matériels pour les manifestations qui ont lieu sur le Carré Du Guesclin).
La grille monumentale de la rue de Paris
En 1902, la démolition de l'ancien hospice des Catherinettes et l'agrandissement qui en résulte permet l'ouverture d'une entrée du parc sur la rue de Paris.
En 1913, une grille monumentale en fer forgé, créée par Emmanuel Le Ray, architecte de la Ville, est installée à l'entrée du parc, sur cette rue. Il s'agit d'une grille élégante mais assez sobre dont la hauteur est calculée pour se pas nuire à l'ensemble architectural placé au second plan (l'escalier-cascade de l'architecte Charles Millardet).
La grille du square Lucien-Rose
Le déménagement des anciennes serres municipales (dit jardin de cultures) situées au sud du jardin botanique, à partir de 2002, permet l'aménagement du square Lucien-Rose et l'ouverture d'une nouvelle entrée pour le parc du Thabor. En 2008, y est installé un portail réalisé au XIXe siècle lors de la construction des imprimeries Oberthür. Cette ferronnerie réalisée et posée en même temps que la grande halle de la place des Lices est conçue par l'architecte de la Ville Jean-Baptiste Martenot, en 1869-1870.
Anciennement situé au 74 de la rue de Paris, le portail est démonté en 1985. A cause d'un long stockage, ses jambes de force et ses volutes sont cassées et un vantail est tordu ; il fait l'objet d'une importante restauration assurée par l'entreprise Crezé. Durant deux mois et demi, les montages sont reproduits à l'identique, l'ensemble est riveté et goupillé comme cela se pratiquait au XIXe siècle.
Direction de la Culture de Rennes (Ville et Métropole) - Service patrimoine