Observations générales

Dénombrement et emplacement

L´enquête sur le terrain a permis de repérer neuf ponts, parmi lesquels cinq ont été sélectionnés pour étude. On remarquera qu´à l´exception de deux d´entre eux (pont près de Kerdaniel et pont de Guervaud), situés sur le territoire communal, tous les autres enjambant le Blavet ou l´Evel sont en limite communale et appartiennent également soit à Bieuzy, soit à Guénin, soit au canton voisin de Locminé (pont de Saint-Claude).

Trois d´entre eux, à et près de Saint-Nicolas, sont des ponts de chemin de fer.

Datation, historique, auteurs

Seul le pont de Saint-Claude est antérieur à la Révolution. Mis à mal par les restaurations successives de son tablier, il conserve cependant arches et piles anciennes. Les autres ponts sont tous construits au milieu ou à la fin du 19e siècle, à l´occasion de la mise en place des nouveaux réseaux routiers ou ferrés. Il s´agit d´une architecture d´ingénieurs, selon des modèles issus de recueils pour les ponts de voie ferrée.

Matériaux

A l´exception du pont ancien de Saint-Claude, construit en moellon de schiste, tous les autres ponts routiers et de voie ferrée sont construits en granite. La pierre de taille est la règle, parfois à bossage rustique pour les ponts de chemin de fer et celui du Manéguen. Seul le pont routier près de Kerdaniel est en moellon de granite.

Enfin, le tablier du pont de chemin de fer de Saint-Nicolas est en barre de fer riveté, y compris les parapets. C´était également le cas des parapets du pont routier de Saint-Nicolas avant l‘élargissement de la route.

On rappellera pour mémoire l´ancien pont de Saint-Nicolas en bois à sept arches cité dans les actes anciens.

Structure

La structure des différents ponts du 19e siècle, issues du crayon d´ingénieur des Ponts-et-Chaussées est toujours régulière ; aussi celle du pont de Saint-Claude apparaît étonnante. Il est en effet le seul à adopter une structure mixte avec partie à arches en plein cintre et partie avec tablier sans doute initialement en bois, aujourd´hui en béton, reposant sur des piles à bec.

Les autres ponts sont donc soit du 1er type à arche, soit du second à tablier métallique sur piles : seul le pont de chemin de fer de Saint-Nicolas relève de ce type. Le premier type, largement majoritaire, va du plus simple, le pont de Guervaud à une arche en plein cintre, au pont routier de Saint-Nicolas à sept arches en arc segmentaire. Les ponts de chemin de fer du Strat et de Gueltas associent à leurs arches principales une arche latérale secondaire en plein cintre qui enjambe le chemin de halage.

Enfin, pour le pont près de Kerdaniel, l'ouverture carrée est simplement limitée par un linteau droit.

Conclusion

Malgré le remplacement du tablier et des parapets, le pont de Saint-Claude reste un témoin majeur des ponts antérieurs à la Révolution, aujourd´hui tous disparus. Il le doit probablement au déclassement de la voie sur laquelle il était établi.