• inventaire topographique, ville de Vannes
Manoir de Botcouarc'h (Vannes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vannes
  • Commune Vannes
  • Lieu-dit Bot-Couarc'h
  • Cadastre 1809 H1 241, 242, 244;1844 I1;1980 DN 404, 405, 403, 87, 67 à 68, 89, 324, 326
  • Dénominations
    manoir
  • Appellations
    de Botcouarc'h
  • Parties constituantes non étudiées
    enclos, jardin, puits, ferme, dépendance

Le mesurage et prisage réalisé en 1684 à la demande du seigneur Julien Gibon du Grisso nous éclaire sur la physionomie d´origine du manoir. Celui-ci était composé de deux parties de hauteurs différentes, bien que ni l´une ni l´autre n´ait d´étage. Ces deux parties n´étaient sans doute pas contemporaines.

La première se compose de deux pièces en rez-de-chaussée, sans doute la salle et la cuisine, séparées par une cloison en terrasse tandis que dans le comble habitable il n´y a qu´une cheminée à l´est, sans doute dans la chambre. La tour d´escalier en pierre de taille encore en place dessert cette partie : les deux cheminées conservées aujourd´hui correspondent à celles du pignon oriental, pourtant il est douteux que la hauteur actuelle des deux niveaux soit le même que celle mesurée en 1684.

De la seconde partie, il ne reste pas grand-chose d´identifiable, sinon la structure de deux salles superposées, alors carrelées de terre cuite : lucarne à croisée et cheminées ont disparu ou sont masquées sous le décor du début du 19e siècle. De même le pavillon de latrines avec pigeonnier et la galerie qui joignait ce pavillon à la tour d´escalier ont été remplacé par l´appentis. C´est cependant l´emplacement en hors-oeuvre du pavillon des latrines qui peut expliquer le 'débordement' vers l´est de l´appentis actuel dans lequel la salle de bains remplace les latrines.

Ecuries et boulangerie (c´est-à-dire le fournil) occupent l´emplacement des communs actuels et séparent la cour du verger qui est noté parcelle 249 sur le plan cadastral de 1809

Malgré les transformations intervenues au cours du 19e siècle, la structure ancienne du manoir est en partie sensible avec la conservation de la tour d´escalier desservant le premier logis et les deux cheminées en place sur le pignon est devenu refends. L´importance donnée à la tour d´escalier qui surplombe le premier logis, de même que les deux cheminées en pierre superposées différencie cet habitat du simple logis paysan. Cette structure est à rapprocher du manoir du Petit Rulliac à Saint-Ave et de la maison rurale du grand Moustoir à Plescop, mais peut-être aussi du manoir de Kerbourbon à Vannes : les uns comme les autres associent deux parties de hauteur différentes, bien qu´à Botcouarc´h aucune ne possède d´étage. C´est justement cette particularité de logis sans étage et cependant avec deux niveaux habitables qui fait de Botcouarc´h un manoir particulier dont la famille reste à identifier.

On peut regretter l´absence de témoin de la galerie de circulation postérieure mentionnée, remplacée par un appentis qui masque les portes d´accès dans le mur nord. Les galeries sont un élément architectural de distribution très fréquent dans l´architecture manoriale bretonne du 15e siècle.

Une première mention du manoir apparaît dans la réformation de 1513, où il est déclaré dans les manoirs, métairies et tenues annoblis depuis 60 ans. Le manoir et métairie de Botcourc'h appartient alors à Jean de Kerboutier, puissante famille de l'entourage ducal. De la 2e moitié du 15e siècle, il subsiste la structure générale du logis, à deux pièces en rez-de-chaussée (ou 3) avec tour d'escalier postérieure distribuant l'étage à partir de la salle. En 1826, date portée sur la façade postérieure, le manoir est considérablement modifié : la façade est régularisée en travées, enduite, la toiture est brisée pour créer un étage de comble : c'est peut-être à cette date que la surélévation d'un étage se fait, si l'on en croit le texte de 1684. L'appentis postérieur au nord de la tour, qui remploie une porte de la fin du 15e siècle, est ajouté (absent sur le plan cadastral de 1809, il apparaît sur le plan de 1844) ; d'après le prisage de 1684, il prendrait la place de la galerie qui reliait la tour au corps de latrines d'angle avec pigeonnier, déjà disparus en 1809. Le puits et une partie des communs datent également de cette époque. A la fin du 19e siècle, à la faveur d'un changement de propriété (vente du manoir au négociant Renaudin en 1867), on ajoute un appentis à l'extrémité nord et la pièce médiane du rez-de-chaussée est reprise, la cheminée adoptant un décor néo-gothique. La ferme est construite entre 1809 et 1844, probablement en 1820, date portée deux fois sur la porte sud et sur la lucarne médiane.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 15e siècle
    • Secondaire : 17e siècle
    • Secondaire : 19e siècle
  • Dates
    • 1826, porte la date
    • 1820, porte la date

Le manoir occupe le fond d'une cour enclose avec piliers à laquelle on accède par une rabine bordée d'arbres, au sud de laquelle est édifiée la ferme. Les communs sont construits au nord de la cour. Plus au nord est un enclos qui abritait le vivier : on voit sur le plan cadastral de 1844 un double passage d'eau, dont subsiste le cours central en partie maçonné avec trace de vannes. Le logis de plan allongé est constitué de trois niveaux distribués par un escalier en vis en granite dans une tourelle postérieure. Le rez-de-chaussée et l'étage se composent de trois pièces principales dont les deux pièces médianes (une dans la salle au rez-de-chaussée, une dans une chambre à l'étage) ont conservé leur cheminée du 15e siècle. Le décor des autres pièces date pour l'essentiel du début du 19e siècle. La ferme en moellon de plan allongé sans étage possède une double façade, vers le sud et vers la rabine au nord.

  • Murs
    • granite
    • enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
    • toit polygonal
    • appentis
    • ruellée
    • noue
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • Typologies
    plan allongé ; tour postérieure
  • Statut de la propriété
    propriété privée

La comparaison du logis actuel avec son aspect décrit dans le prisage de 1684 fait apparaître des différences notoires. On peut admerttre que le texte de 1684 montre le logis proche de son état d'origine. Il est alors composé de deux parties distinctes. La première au sud comporte salle et cuisine au rez-de-chaussée, et une seule pièce chauffée dans le comble, une chambre, l'autre partie étant sans doute un grenier. La partie nord, sans doute postérieure, se compose de deux pièces superposées, la chambre logée dans un comble éclairée par une lucarne. La tour d'escalier qui s'articule sur le logis sud domine largement ce logis au contraire d'aujourd'hui. Ce schéma de manoir sans étage ne manque pas d'étonner : il est peu fréquent en Bretagne, mais à Vannes, plusieurs autres manoirs, moins anciens, le montrent : la Santière (détruit), Kerino ou encore Tohannic. Il ne faut donc pas exclure que des modifications intervenues après la construction masquent souvent comme à Botcouarh l'aspect ancien de ces manoirs.

Documents d'archives

  • A. D. Morbihan.1 J 587. 20 avril 1684 : mesurage et prisage de la maison noble de Botcouarc'h.

Bibliographie

  • LAIGUE, Cte R. de. La noblesse bretonne aux XIVe et XVe siècles. Evêché de Vannes. Rennes, 1902. Rééd. 2001., p. 558-562.

    p. 841, 843, 846
  • THOMAS-LACROIX, Pierre. Le vieux Vannes. Malestroit, presses de l'Oust, 2e édition, 1975.

    p. 111-112

Documents figurés

  • A. M. Vannes. 21 Fi. Plan cadastral 1807-1809. Tableau d'assemblage de la commune et plan par sections. Delavau (ingénieur) ; Dreuslin (géomètre). Plan aquarellé, 99,5 x 67,41 cm.

    Archives municipales de Vannes : 21 FI
  • A. D. Morbihan 3P593. Plan cadastral 1844 : plan d'assemblage et plan des sections.Graff (géomètre) ; Herviant (géomètre) ; Tanguy (géomètre).

    Archives départementales du Morbihan : 3P593

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 2000
Articulation des dossiers