L'enseignement assuré sous l'Ancien Régime par des ordres religieux a laissé peu de traces : y sont attestés les Jésuites au Collège, les Ursulines et les Frères de l´Ecole chrétienne. La première mention d´un édifice d'enseignement concerne la création du collège pour l´éducation des clercs et des laïcs, décision prise en 1576 par la communauté de ville. Le terrain au nord de la place du Marché (actuel collège Jules Simon) est dédié à la construction dont la direction sera assurée par les Jésuites, pressentis dès 1593, mais qui n´arriveront à Vannes que dans les années 1630. La construction des bâtiments est achevée en 1643, à l´exception de la chapelle. Le collège qui a pu compter jusqu´à 600 ou 700 élèves selon Leguay (Dubuisson-Aubenay parle de 800 élèves) a été détruit à la fin du 19e siècle pour être remplacé par le collège Jules Simon et la chapelle Saint-Yves est la seule rescapée des bâtiments du collège. La communauté des Ursulines dont la vocation est l´enseignement des jeunes filles fonde un couvent sur le port de Vannes en 1627. Les bâtiments sont érigés au cours du 17e siècle. Repris, modifiés et agrandis par les Jésuites à leur retour à Vannes en 1850, les bâtiments brûlent en 1949, à l´exception de la chapelle de la Sainte Famille. Quant à l´établissement des Frères des Ecoles chrétiennes, son existence est attestée rue du Poulho (aujourd´hui rue Richemont) en 1757. Expulsés à la Révolution, les frères ne reviennent qu´en 1816 et reprennent leur école, devenue école publique. Un projet de Brunet-Debaines de 1813 semble correspondre à une reconstruction de cette école localisée dans la ruelle des Bons-Enfants. L´école s´agrandit en 1827 sur la parcelle voisine. Mais plusieurs autres établissements des Frères des Ecoles chrétiennes sont attestés dans la ville, à Saint-Patern en 1825 et sur la rampe de la Garenne en 1886. Aucun d´eux n´a été conservé, l´école de la rampe de la Garenne détruite dans les années 1970-1980. Les édifices de l'enseignement qui subsistent aujourd´hui sur le territoire de Vannes sont tous construits aux 19e et 20e siècles. On mentionne en 1809 la présence à Vannes de deux écoles primaires privées dont les maîtres sont payés soit par la commune, soit par les parents d´élèves : elles n´ont pas laissé de traces. Pour les créations du 19e siècle qui font suite aux lois sur l'enseignement promulguées dès 1833, mais surtout grâce à la loi Jules Ferry, on soulignera l'importance des deux Ecoles normales, de garçons avenue Roosevelt, de filles sur le port, respectivement construites en 1881 et 1884, ainsi que celle du collège Jules Simon construit à la même époque, celui-ci pour contrebalancer le rôle des Jésuites dans l´enseignement des élites. Naturellemnt de taille plus modeste, les écoles primaires de garçons Paul Bert rue Hoche (1878) et de filles rue Lehélec en centre ville, témoignent par leur qualité de l'importance et du prestige accordé à ces édifices. L´école également signalée à Saint-Patern, place Sainte-Catherine, construite sur des plans de 1879 de Chamoiseau n´offre pas la même qualité de réalisation, non plus que l´école de hameau construite à Bohalgo en 1888 sur des plans de l´architecte-voyer Pressard pour les élèves du secteur rural nord-est de Vannes. Parallèlement, les écoles privées prospèrent : outre les frères des Ecoles chrétiennes, on signalera la construction vers 1883 de l´école Saint-Vincent-Ferrier, tenue par les soeurs de la Providence, établies sur le plateau de la Garenne ou encore celle de l´école Sainte-Thérèse avenue de la Marne au début du 20e siècle. C'est seulement au début du 20e siècle que le quartier de la gare voit la création d'une école sur son territoire, la grande école de filles Germaine de Staël pour suppléer à la surpopulation de l'école du centre ville. Le principe en est adopté en 1906 ; la masse imposante de cette école dominait alors les autres constructions du quartier : elle a été détruite vers 1990. Les nombreux lotissements créés entre les deux guerres dans les différents quartier de la ville aboutissent à un effort sans précédent de la municipalité pour la scolarisation des nouvelles populations vannetaises. L´architecte Thiévard chargé des plans conçoit en 1930 trois groupes scolaires, à Trussac, à la Madeleine, et aux Trois Moulins, ainsi qu´une école maternelle à Saint-Guen, dont les caractéristiques architecturales s´inscrivent dans la tradition de l´architecture privée contemporaine : variétés de volumes, enduit tyrolien, ouvertures bordées de ciment, toiture à croupes. Parallèlement, la construction d´école privée se fait plus discrète. Signalons cependant le retour des Ursulines à Vannes après leur expulsion suite à la loi Falloux : elles rachètent en limite urabaine au nord de la voie ferrée la manoir de Ménimur, qu´elles agrandissent d´un haut et long bâtiment construit en 1925 sur des plans de Caubert. L´école primaire Sainte-Marie au sud de la voie ferrée dans le même quartier rejoint cependant les préoccupations architecturales de Thiévard. Après la seconde Guerre mondiale, le lien entre architecture scolaire et nouveaux programmes urbains liés à la crise du logement ne peut être nié. Aussi les groupes scolaires construits en dehors de ces programmes très complets (Kercado, puis Ménimur) restent rares : le groupe scolaire Brizeux, situé dans un quartier ouvrier (secteur nord-gare) majoritairement constitué entre les deux guerres est un des seuls exemples.
- inventaire topographique, ville de Vannes
Dossier non géolocalisé
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Dénominationsécole
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Aires d'étudesVannes
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Adresse
- Commune : Vannes
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Période(s)
- Principale : 19e siècle
- Principale : 20e siècle
Dans le quartier de la gare, l'école Germaine de Staël édifiée au sud de la voie ferrée et le long du principal axe du quartier, la route de Pontivy, ne comptait pas moins de six classes ainsi que des logements pour les enseignantes, répartis sur trois niveaux : c'est le seul établissement d'enseignement primaire de cette hauteur à Vannes. Elle est construite en moellon, plus tard enduit, avec encadrement des baies en brique, au contraire des deux écoles primaires plus anciennes du centre-ville, écoles Sévigné et Paul-Bert, construites en pierre de taille, à l'image des Ecoles normales contemporaines. Les écoles primaires de centre-ville sont de taille plus modestes que Germaine de Stael (un étage à Paul-Bert, en rez-de-chaussée pour Sévigné). Les écoles de l'entre deux guerres se caractérisent par une grande unité architecturale : composées de plusieurs corps de hauteur différente, mais n'excédant pas un étage carré, elles sont toutes recouvertes d'enduit tyroliens. L'absence de contrainte parcellaire, puisque ces écoles sont établies à la limite des nouveaux quartiers permet à l'architecte une plus grande latitude de composition que dans le centre-ville. Cette absence de contrainte se retrouvent dans les plans concertés des quartiers édifiés après la seconde Guerre mondiale.
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Toitsardoise
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Murs
- granite
- béton
- enduit
- moellon
- pierre de taille
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Décompte des œuvres
- repérés 20
- étudiés 12
- (c) Région Bretagne
Documents d'archives
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A. D. Morbihan. Vannes 2 O 260/13. Ecoles.
Bibliographie
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LEGUAY, sous la direction de Jean-Pierre. Histoire de Vannes et de sa région. Toulouse : éditions Privat. Pays et villes de France, 1988. 320p. ; 23,5 cm.
p. 263 -
RICHARD, Marcelle. Le premier Empire en Morbihan, 1800-1815.. Archives départementales du Morbihan, Service éducatif, 1980.