• inventaire topographique, ville de Vannes (secteur sauvegardé)
Église paroissiale Saint-Patern, rue Saint-Patern ; rue de la Fontaine ; place Sainte-Catherine (Vannes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vannes
  • Commune Vannes
  • Adresse rue Saint-Patern , rue de la Fontaine , place Sainte-Catherine
  • Cadastre 1809 I1 343, 344 ; 1844 K2 574  ; 1980 BO 81, 80
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Patern
  • Parties constituantes non étudiées
    enclos, escalier indépendant, fontaine

La reconstruction de l´édifice a beaucoup souffert d´un manque de moyens financiers. La décision de reconstruire l´église par parties successives en est une conséquence. Le choix de commencer cette réédification par la nef à partir de la croisée permet aux paroissiens d´aménager rapidement un lieu de culte assez grand avant la fin des travaux.

Des problèmes de structure et de poussée rencontrés très tôt sont en partie dus à des problèmes de liaison avec les parties anciennes de l´édifice ou à de mauvais choix faits dans les années antérieures. Enfin, un procès datant de 1784 entre le recteur Le Croisier et le Général de la paroisse à propos des quêtes effectuées pour la construction de la tour-clocher et l´utilisation des fonds récoltés, ajouté aux événements révolutionnaires ont largement contribué à un ralentissement des travaux, surtout ceux concernant l´achèvement de la tour-clocher.

Avant la chute de la tour-clocher en 1726 située à la croisée des transepts, il faut mentionner en 1701-1703 le prolongement du choeur et la réalisation d´une sacristie au nord de ce prolongement par l'architecte Le Ray. Le procès-verbal de 1727 indique le mauvais état de ces augmentations et préconisent leur destruction avant la reconstruction de l´édifice. Ce qui sera fait.

D'après les archives et l'analyse architecturale, on distingue trois grandes périodes de travaux :

1) 1727-1737 : reconstruction de la nef, de la croisée et du choeur prolongé d´une sacristie d´après les plans de l´architecte Olivier Delourme ; les lambris de la voûte sont réalisés durant cette période, tout comme le parquet et les vitraux. Les murs intérieurs et extérieurs sont enduits. L´édifice se présente en 1737 avec une nef composée de trois travées, un choeur de deux travées prolongé d´une sacristie à étage et un transept peu saillant à pans coupés dont la croisée est surmontée d´un clocheton en forme de dôme.

2) 1769-1777 : l´architecte Ulliac procède au rallongement de la nef de 2 travées supplémentaires et à la construction de la tour-clocher sur trois étages ; la reprise de maçonnerie était nettement visible sur le mur nord de la nef avant la restitution des enduits.

3) 1825-1826 : achèvement de la tour-clocher par l´architecte-voyer Louis Philippe Brunet-Debaines. D´après les archives, son travail consiste à lui donner une partie supérieure, réaliser le beffroi (la charpente en chêne pour la chambre des cloches) et un entablement dorique. Concernant cette tour, le plan cadastral de 1809 décrit un ouvrage non terminé en maçonnerie légère semble t-il. Par contre celui de 1844 affirme très nettement l´achèvement de la tour-clocher que l´on devine supportée par un important ouvrage de maçonnerie et montre également la réalisation de l´escalier d´accès à l´édifice depuis la rue.

Les travaux réalisés en 1905 sur le plafond des voûtes du transept indique à cette date l´existence d´un enduit en plâtre posé sur un voligeage en bois non daté.

Le dessin conservé aux Archives départementales (1Fi126) attribué à Delourme semble concerner Saint-Patern plutôt que l'église du Mené à laquelle il est attribué : la comparaison entre le dessin de cette élévation et l'état actuel montre une certaine similitude au niveau inférieur. Cependant, le dessin de la tour-clocher prévoyait trois niveaux d'élévation : Ulliac qui succède à Delourme pour la réalisation de cette tour modifie le portail, en créant un niveau intermédiaire qui accueille l'oculus : dans le projet, celui-ci surmontait la porte ; cette dernière et le fronton sont fortement abaissés, la moulure forment corniche du fronton se prolongeant vers les bas-côtés de l'édifice et soulignant la volute du pignon. La forte verticalité soulignées par les pilastres sur le dessin est contrebalancée par cette ligne horizontale en forte saillie au premier niveau, reprise au second niveau. On soulignera également la parenté des étages supérieurs de la tour avec ceux de Saint-Gildas d'Auray, en partie reconstruits en 1832.

Débarrassé de ses ajouts postérieurs (sacristies secondaires), l'église parfaitement symétrique laisse apparaître son style sévère dit "style des ingenieurs" ; seule la façade ouest avec son pignon à volutes s'inspire encore du style Jésuite de la seconde moitié du 17e siècle. Ce dessin est aujourd'hui peu visible, car masqué par le massif de la tour. La sacristie d'axe à étage est une caractéristique morbihannaise présente dans de nombreux édifices religieux ruraux.

Situé au coeur même de la ville antique sur la colline de Boismoreau, l'édifice actuel succède à deux édifices antérieurs : le premier construit vraisemblablement au cours du 6e siècle pour abriter les reliques de saint-Patern, premier évêque connu de Vannes, sacré en 465 et le second reconstruit au 11e siècle sur les vestiges du précédent détruit après les invasions vikings. L'église devient au Moyen Age une étape du Tro-Breiz (tour de la Bretagne), ou pèlerinage aux sept saints fondateurs de Bretagne.

L'église actuelle fait suite au dernier édifice ruiné par deux tempêtes successives en 1721 et 1726 provoquant l'effondrement de la tour-clocher située à l'origine à la croisée du transept, comme il est d'usage à la période romane. La première phase des travaux, comprise entre 1727 et 1737, effectués sur les plans de l´architecte vannetais Olivier Delourme, concerne la reconstruction d'une nef à trois travées et d'un transept à pans coupés dont la croisée est surmontée d´un clocheton en forme de dôme. Le choeur est prolongé d´une sacristie.

Entre 1769 et 1777, l'architecte Ulliac procède au rallongement de la nef de 2 travées supplémentaires et à l'édification de la tour-clocher actuelle prévue sur deux étages. La tour est achevée en 1825-1826 par l´architecte-voyer Louis Philippe Brunet-Debaines, de même qu'est réalisé le monumental escalier d'accès à l'édifice depuis la rue de la Fontaine. Les dates de début et d'achèvement de la tour sont d'ailleurs inscrites sur le portail de celle-ci, accompagné de l'inscription : "Terribilis locus hic templum Dei est et domus orationis -1770-incoepitur et perfectum 1826" (ce lieu vénérable est le temple de Dieu et la demeure de la prière. Commencé en 1770 et achevé en 1826). En 1907, sur demande de la fabrique, la reconstruction des 2 porches d'entrée latéraux édifiés au cours de la première moitié du 19e siècle est réalisée par l´architecte Gabriel Muiron. Ces deux porches sont ensuite repris et transformés en 1922 et 1923 par l´architecte Joseph Caubert de Cléry en même temps qu'il construit des annexes à la sacristie au nord et au sud du chœur. La restauration de l'église entre 2006 à 2008 a redonné à l'édifice ses volumes du 18e siècle et du 19e siècle en supprimant les rajouts intempestifs du début du 20e siècles. Les enduits extérieurs sans doute supprimés dans les années 1960, ont également été restitués.

En forme de croix latine et à chevet plat, c´est une église en moellon enduit à vaisseau central aveugle et collatéraux qui ouvrent sur des chapelles non communicantes. L´ensemble est coiffé d´une toiture à deux pans augmentée à l´ouest par une tour-clocher en pierre de taille. A l'est, l'édifice est prolongé par une sacristie d'axe à deux étages.

  • Murs
    • granite moellon enduit
    • granite moyen appareil
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • noue
    • croupe
    • dôme polygonal
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • peinture
  • Précision représentations

    Les peintures du choeur qui n'ont pas été conservées lors de la restauration de l'édifice étaient du peintre Pierre-Gustave Chevalier.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    secteur sauvegardé
  • Protections
    inscrit MH, 2005/10/19
  • Précisions sur la protection

    L'église en totalité, à l'exclusion des deux annexes latérales ajoutées au début du 20e siècle (cad. BO 81) : inscription par arrêté du 19 octobre 2005.

  • Référence MH

L´intérêt de l´édifice repose non seulement sur son homogénéité stylistique retrouvée (1727-1767), période qui correspond pourtant à un ralenti de l'activité architecturale dans le secteur, mais également sur la présence de l'escalier monumental, dispositif conservé d'accès à l'édifice depuis la rue. L'influence des conceptions constructives des ingénieurs de l'époque est perceptible au niveau de la sévérité des ouvertures (en arc segmentaire) et l'absence de décor mis à part les volutes terminant le pignon ouest, réminiscence du style jésuite. La sacristie d'axe à deux étages est un trait propre au Morbihan. La tour-clocher affiche des parentés avec celle de l'église du Mené disparue, du même architecte.

Documents d'archives

  • A. D. Morbihan B 497 : 30 avril 1727 : Descente et PV en l´église de Saint Patern à la requête des fabriques attendu la chute du clocher. François Hyacinthe Dondel écuyer seigneur de Kergonan premier président et sénéchal du siège présidial de Vannes en compagnie de Me François Marie Fabre avocat substitut du procureur du roi et Henry Nicolazo commis au greffe.

    Archives départementales du Morbihan : B 497

Bibliographie

  • THOMAS-LACROIX, Pierre. Le vieux Vannes. Malestroit, presses de l'Oust, 2e édition, 1975.

    p. 63-65
  • LE MENE, Joseph-Marie. Topographie historique de Vannes. Vannes, Galles, 1897.

    P. 34-39

Périodiques

  • GUYOT-JOMARD, Alexandre. La ville de Vannes, ses murs, ses abords, ses fauxbourgs, voies, chemins et routes. In : Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, 1887 et 1888. Vannes, impr. Galles, 1889.

    p. 62-66
  • LE PENNEC, Christophe. Fouilles archéologiques à l'église Saint-Patern de Vannes (2006-2008) . In : Bulletin de la Société polymathique du Morbihan . T.CXXXVII. 2011.

    p. 47-64
  • BONGRAND, Nathalie. L'église Saint-Patern de Vannes. in : Congrès archéologique de France. Morbihan. 1983.

    p.332-338.
  • FRELAUT, Bertrand. Les retables de l'église Saint-Patern. In : Bulletin des Amis de Vannes, 2009, n°34.

    P. 22

Documents figurés

  • A. D. Morbihan 1 Fi 126. Projet d'élévation : chapelle du Méné (?), 18e siècle.

    Archives départementales du Morbihan : 1 FI 126
  • A. D. Morbihan 2 Fi. Vue de la ville de Vannes (prise du nord). Dessin par Taslé, 1836.

    Archives départementales du Morbihan : 2 Fi
  • Inventaire général. Bretagne. Fonds cartes postales anciennes.

  • A. M. Vannes. 7Fi. Fonds cartes postales anciennes.

    Archives départementales du Morbihan : 7 Fi

Annexes

  • Procès-verbal, 1727
  • Sources iconographiques
  • Repères chronologiques
Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2000