• inventaire topographique, ville de Vannes
Moulin de Rohan, puis tannerie Douaud, puis usine Bretagne-métaux, actuellement entrepôt commercial et centre d'affaires Pompidou, avenue Georges Pompidou ; rue de Rohan (Vannes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vannes
  • Hydrographies ruisseau de Rohan
  • Commune Vannes
  • Adresse avenue Georges Pompidou , rue de Rohan
  • Cadastre 1844 A 87, I 810 ; 1980 AM 219, 212, 295
  • Dénominations
    moulin, tannerie
  • Appellations
    de Rohan
  • Parties constituantes non étudiées
    maison, établissement médical

Moulin puis tannerie de Rohan.

Etabli sur le ruisseau de Rohan, le moulin de Rohan dépend du chapître de la cathédrale. Il est transformé par les chanoines en moulin à tan dès le 15e siècle, en raison du caractère rentable de cette activité. Il est mentionné par Dubuisson-Aubenay en 1636. Le chanoine Mahé fait remonter la fondation du moulin au duc de Rohan qui l'aurait donné au chapître au 15e siècle. Il était lié au moulin à vent de Rohan construit sur le chemin du Bondon vers 1787, en ruines lors de l'établissement du lotissement du champ du moulin de Rohan vers 1930.

Vendu à la veuve Mahéo à la Révolution, le moulin devient un moulin à vapeur en 1835, d'après un texte établi par Brunet-Debaines, il est en construction à cette date et les bâtiments d'habitation sont à proximité. On ne sait à quelle époque le moulin était redevenu un moulin à farine. Le propriétaire, A. Le Vannier, dépose une demande d´autorisation pour établir « un nouveau moulin à farine qui sera mu par deux machines à vapeur de huit chevaux chacune, alimentée par une seule chaudière ». Cette autorisation est donnée le 29 septembre 1835. Il s´agit alors du 1er moulin à vapeur établi sur le territoire de Vannes et la commune doit en retirer un grand avantage, tant sur le plan de la qualité de la panification que pour ses possibilités de suppléer aux autres moulions en cas de sécheresse.

Il est acquis en 1880 par Alexandre Douaud Corniquel qui désirait déplacer son usine, occupant alors l'une des roues du moulin au Duc. Une demande d´autorisation faite en mairie le 17 mars 1880 est acceptée en juin. C´est à cette époque que le moulin redevient moulin à tan.

La tannerie construite par Alexandre Douaud en 1880 subit des modifications notables au début du 20e siècle. Tout d´abord, en 1903, Alexandre Douaud sollicite la permission de recouvrir une partie du ruisseau ; l´autorisation lui en est donné le 16 mai. Suite à l´incendie de l´ancien moulin et des bâtiments adjacents en 1911, des agrandissements importants, sont exécutés sans demande d´autorisation en 1912-1913. Ils sont complétés par le projet d´un bâtiment d´administration dessiné par l´architecte Caubert en 1922, situé à l´angle des rues de Rohan et Douaud (actuelle voir Georges Pompidou). Cependant ce projet de bureaux ne semble pas avoir été réalisé : il ne figure pas sur le plan de la reconstruction de 1947. La société est alors florissante, est dotée d´un outillage moderne et emploie 200 personnes. Dès 1926 cependant, « l´entreprise chôme deux jours par semaine et prévoit un chômage plus important » (Bernard André, in : Histoire de Vannes). Les difficultés de l´entreprise amène Douaud à vendre sa maison située au dessus de l´usine, au docteur Caudrelier qui y installe sa clinique du Sacré-Coeur.

Le projet immobilier prévu sur les huit hectares de terrain (B. André) que possède la société autour de son usine, doté de larges allées plantées, ne verra jamais le jour, probablement en raison des difficultés de mise en oeuvre dans un terrain très humide, mais aussi des difficultés financières de l´entreprise.

En 1938, l´activité de la tannerie s´arrête. « La société Bretagne-Métaux, filiale d´une société parisienne, les établissements Mauger, installe une usine de transformation de métaux non ferreux. Interrompue par la guerre, l´usine occupée par les allemands est détruite en 1944» (Bernard André). Après la guerre ne subsiste qu´une activité de vente de fonte d´aluminium et bronze.

En 1990, les locaux sont transformés en centre d´affaires : le bâtiment de 1912-1913 est réhabilité, partiellement coupé au sud et augmenté d´un corps côté est. Cependant, la partie la plus ancienne de la tannerie, située à proximité du moulin, semble avoir totalement disparu : elle a été remplacé par des bâtiments industriels de stockage en tôle et bâti acier.

Les bâtiments qui subsistent consistent en deux corps de bâtiment perpendiculaires, dont l´un situé le long de la rue Pompidou, datant des années 1912-1913, et d´un bâtiment isolé également rue Pompidou appartenant dans sa partie ouest à l´époque Douaud, mais modifié ou reconstruit, peut-être après guerre, pour Bretagne-Métaux.

Le premier corps est construit en moellon enduit, avec des ouvertures et chaînes d´angle en brique et enduit alternés. Il possède une élévation irrégulière sur la rue, avec quatre travées à l´est, sept travées à l´ouest entourant un corps central à trois travées avec fronton sur la travée centrale. Il est aujourd´hui couvert en zinc d´un toit à croupes, mais à l´origine, il était comme le bâtiment en retour, couvert d´un toit en tuile industrielle, à croupes avec lanterneau. Le corps en retour vers le sud est en moellon de granite. Il se compose de onze travées au nord, de sept travées au sud, la huitième ayant été détruite en 1990. Ses ouvertures sont établies côté est et ouest ; autrefois formées de deux fenêtres rectangulaires superposées par travée, en brique, elles ont été agrandies vers le bas, formant une ouverture unique. La toiture, à longs pans avec lanterneau, à croupes, est en tuile industrielle. Ce corps à étage est accosté côté ouest d´un local en rez-de-chaussée couvert à croupes, avec deux frontons triangulaires en moellon : situé au dessus du ruisseau, ce corps de bâtiment abritait probablement les machines à vapeur.

L´intérieur des deux corps de bâtiment a été complètement vidé et repris lors de la transformation de 1990.

Etabli sur le ruisseau de Rohan, le moulin de Rohan dépend du chapître de la cathédrale. Il est transformé par les chanoines en moulin à tan dès le 15e siècle, en raison du caractère rentable de cette activité. Le chanoine Mahé fait remonter la fondation du moulin au duc de Rohan qui l'aurait donné au chapître au 15e siècle. Il était lié au moulin à vent de Rohan construit vers 1787, en ruines lors de l'établissement du lotissement du champ du moulin de Rohan vers 1930. Vendu à la veuve Mahéo à la Révolution, le moulin devient un moulin à vapeur en 1835, date de sa construction. Il apparaît comme tel sur le plan cadastral de 1844 et sur le plan Bassac de 1869.

Il est acquis en 1880 par Alexandre Auguste Douaud qui désirait déplacer afin de l'agrandir l'ancienne usine Corniquel que son père par son mariage avec Françoise Corniquel avait repris. Celle-ci était située au sud du moulin au Duc. En 1887, il y transfère le principal de son outillage. Le moulin et les bâtiments qui le jouxtent sont détruits par un incendie en 1911 et reconstruits : un plan détaille l'ensemble des bâtiments avec leur date de construction : les nouveaux agrandissements effectués en 1903 et à la suite de l'incendie en 1912-1913, sans autorisation, provoque une plainte de la ville ; une nouvelle demande d'autorisation est donc faite, avec plans datés du 29 août 1921, signé de l'architecte Caubert qui s'accompagne d'une demande d'extension vers le nord-est (angle des rues de Rohan et Douaud, aujourd'hui Pompidou) : ce projet ne sera pas réalisé. L'activité de tannerie s'arrête avant la 2e Guerre mondiale, avec l'incendie des locaux par fait de guerre en 1944. Par la suite, les bâtiments sont restaurés et utilisés par un revendeur en métaux. Vers 1990, l'ensemble est agrandi et modifié pour devenir un centre d'affaires. En 1919, le fils d'Alexandre Douaud construit sa maison sur un terrain surplombant l'usine. L'accès se fait par le chemin vicinal de Rohan à Kerbiquette qui traverse l'usine. Cette villa est acquise dès 1926 par le docteur Caudrelier à fin de transformation en clinique. Les Douaud eurent en projet un très grand lotissement au nord et à l'est de leur usine. Un plan aquarellé montre le tracé de larges rues plantées et séparées par des plate-bandes. Ce projet n'eut pas de réalisation, certainement en raison du caractère humide du terrain qui posait des problèmes pour la construction, mais aussi (ou surtout ?) des difficultés financières de l'entreprise.

La tannerie s'étend sur un large terrain au débouché de l'étang de Rohan, aujourd'hui asséché et qui n'est plus parcouru que par le ruisseau de Rohan. Les premiers bâtiments, dont le moulin, bordent la chaussée de l'ancien étang : ils ont disparu. Les bâtiments de 1922 consistent en un plan en H.

  • Murs
    • granite
    • brique
    • enduit
    • moellon
    • pan de fer
  • Toits
    tuile mécanique, zinc en couverture
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • A. D. Morbihan. 149 J 87. Fonds Joseph Caubert de Cléry. 1914-1927. Tannerie Alexandre Douaud et Le Calvé. Evaluation des bâtiments de la manufacture, construction de nouveaux ateliers : devis, pièces comptables, correspondance.

    Archives départementales du Morbihan : 149 J 87
  • A. M. Vannes. 5 I 162. Tannerie de Rohan.

    Archives municipales de Vannes : 5I162
  • A. D. Morbihan. 5M 532. 17 mars 1880. Demande d'Alexandre Douaud d'établir une usine de Tannerie au moulin de Rohan. Enquête de commodo et incommodo. 16-30 Septembre 1921. Tannerie Douaud Calvé et Cie : Enquête sur la demande d´autorisation de la transformation et agrandissement de la tannerie de Rohan.

    Archives départementales du Morbihan : 5M 532

Bibliographie

  • La Bretagne, d'après l'itinéraire de Monsieur Dubuisson-Aubenay. Suivi de Profil de la Bretagne, par Jean-Baptiste Babin (1663). Coordonné par Alain Croix. Presses universitaires de Rennes ; Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, Rennes, 2006.

    p. 139
  • ANDRE, Bernard. Bourgeoisie rentière et croissance urbaine. Vannes 1860-1910. Paris X, école des Hautes Etudes en Sciences Sociales, thèse, 1980. 260 p. ; 29 cm.

    p. 34
  • LEGUAY, sous la direction de Jean-Pierre. Histoire de Vannes et de sa région. Toulouse : éditions Privat. Pays et villes de France, 1988. 320p. ; 23,5 cm.

    p. 86, 207-208, 251, 271
  • MOISAN, Joseph. La propriété écclésiastique dans le Morbihan pendant la période révolutionnaire. Vannes, imprimerie Lafolye frères, 1911.

    p. 220

Périodiques

  • MAHE, chanoine. Essai sur les Antiquités du département du Morbihan. Vannes : Galles Aîné, 1824. In : Bulletin des Amis de Vannes, 1995, n° 20, p. 5-38.

    p. 32-33

Documents figurés

  • A. D. Morbihan. 149 J 298. Fonds Joseph Caubert de Cléry. 1903-1920. Tannerie Alexandre Douaud et Le Calvé. Construction d'ateliers de la tannerie : plans.

    Archives départementales du Morbihan : 149 J 298

Annexes

  • La Bretagne, d'après l'itinéraire de Monsieur Dubuisson-Aubenay
  • Construction du moulin à vapeur de Rohan, 1835
  • Transformation et construction de nouveaux bâtiments, demande d´autorisation, 1922
  • Sources iconographiques
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2005