• inventaire topographique, ville de Vannes (secteur sauvegardé)
Palais de justice, place de la République (Vannes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vannes
  • Commune Vannes
  • Adresse place de la République
  • Cadastre 1844 K7 1420  ; 1980 BP 481

Avant sa reconstruction, le palais de justice est installé dans un bâtiment construit au 17e siècle par les Dames de la Retraite. Sans cesse restauré, le bâtiment ne convient plus. Le Conseil général décide sa reconstruction au même endroit après avoir recherché un autre emplacement. Les premiers plans sont dressés en 1861 par Emile Amé mais critiqués par les habitants qui signent une pétition adressée au préfet pour demander que le nouvel édifice de la justice bénéficie d'un plan d'urbanisme plus large et qu'il soit orienté vers les douves. Mais le Conseil général souhaite seulement exécuter "de grosses réparations dans la salle d'assises... Et la faire précéder d'une salle de pas perdus qui permettra d'un côté l'accès du tribunal civil et de l'autre, celui du tribunal de commerce".

L'architecte Eugène Hawke reprend les plans en 1862 selon une construction en 2 temps : celle d'abord de la salle d'assises puis celle des pas perdus flanquée du tribunal de commerce et du tribunal civil dont les plans sont dressés en 1866 mais qui ne seront pas exécutés pour des raisons d'économie. En 1867, la commission des bâtiments publics exclut la construction du tribunal de commerce qu'elle conserve sur son emplacement actuel. Le nouveau projet ne conserve ainsi que le tribunal civil composé d'un "bâtiment à 2 pavillons placés en avant de la salle des assises et en formant la façade" comprenant au premier étage la salle d'audience et la salle des pas perdus au rez-de-chaussée. Les travaux de construction sont réalisés par l'entrepreneur jean-Baptiste Tharreau. Les vieux lambris de l'ancienne salle d'audience sont récupérés et complétés par des lambris neufs. En 1869, l'ancien tribunal est détruit et le nouvel édifice ouvre ses portes. Très vite, la salle d'audience connaît des problèmes d'acoustique que des solutions expérimentées n'arriveront pas à résoudre. Les réformes judiciaires ont entraîné des travaux de restructuration. Des grosses réparations et extension au bâtiment initial ont été opérées dans les années 1960 sous l'égide de l'architecte départemental Guy Caubert de Cléry : rénovation du palais de justice en 1958 avec création d'un escalier central dans la salle des pas perdus, aménagements acoustiques dans la salle d'assises en 1962 et construction d'un tribunal d'instance en 1964 sur un terrain cédé gratuitement par la ville en limite parcellaire de la chambre d'agriculture. Les dernières étant celles des années 2000 menée par le cabinet Arcau de Vannes pour accueillir le pôle familial et en 2009 pour rénover le bâtiment initial et construire un bâtiment de liaison (en 2011) avec le tribunal d'instance siège d'un accueil commun.

Edifice de plan rectangulaire perpendiculaire à la place comprenant un ensemble de 2 bâtiments : le premier en pierre de taille formant façade principale agrémenté de 2 ailes latérales hors oeuvre en léger retrait, le second en arrière montrant un corps central dominant. L'avant corps central antérieur est à alternance à travées sur deux niveaux ordonnancée de pilastres à hauts piédestaux pour le second.

  • Murs
    • granite pierre de taille
    • granite moellon
  • Toits
    ardoise, zinc en couverture
  • Étages
    rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • croupe
    • pignon découvert
  • Escaliers
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    secteur sauvegardé

Le projet de construction du tribunal qui implique la mise en perspective de ce dernier au fond de la place de la République va modifier le projet d'ouverture de cette place. Cette dernière forme avec la rue Thiers au 19e siècle les deux projets majeurs d'urbanisme que la ville entend réaliser avec la construction d'un édifice très important au centre de la place, la halle aux grains, émanation de toute la richesse de l'arrière-pays. Le premier projet consistait à donner un espace moins important relativement régulier autour de la halle aux grains. Avec l'adjonction du tribunal, édifice également majeur, en bordure de la place, l'espace libre est agrandi au nord de la halle. Selon Patrick Dieudonné (cf ref. doc.), le tribunal de Vannes est un bon exemple d'architecture publique engagée dans la voie de l'éclectisme. Le classicisme, par les procédés de composition -symétrie, étage noble, corps central dominant, proportions du double carré- est ici la norme générale mais que l'on retrouve contaminée par d'autres traditions. Il est vrai que certains détails comme les pilastres de l'étage principal et les hauts piédestaux formant contreforts ne sont dans aucun traité d'architecture classique.

Documents d'archives

  • AD Morbihan 49J Fonds Caubert de Cléry-Kervégant.

    Archives départementales du Morbihan : 49J

Bibliographie

  • DIEUDONNE, Patrick. L'architecture publique, métiers et doctrines, XIXe-XXe siècles. Dans Le Département bâtisseur : 200 ans d'architecture. Catalogue d'exposition. Archives départementales du Morbihan.1995. 170 p. ill.

    p. 13
  • HAMON, Geneviève. Les tribunaux : le palais de justice de Vannes . Dans Le Département bâtisseur : 200 ans d'architecture. Catalogue d'exposition. Archives départementales du Morbihan.1995. 170 p. ill.

    p. 117
  • THOMAS-LACROIX, Pierre. Le vieux Vannes. Malestroit, presses de l'Oust, 2e édition, 1975.

    p. 83

Périodiques

  • MOSSER, Françoise. Le palais de justice de Vannes. In : Bulletin des Amis de Vannes, 1980, n°5, p.18-29.

Annexes

  • Sources iconographiques
Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2009