• inventaire topographique, ville de Vannes (secteur sauvegardé)
Porte dite porte Prison, anciennement porte Saint-Patern, rue Porte Prison (Vannes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vannes
  • Commune Vannes
  • Adresse rue Porte Prison
  • Cadastre 1807 I3 650  ; 1844 K8 1703, 1704 ; 1980 BR 287, 288, 357
  • Dénominations
    porte de ville
  • Appellations
    dite porte Prison
  • Parties constituantes non étudiées
    corps de garde, courtine

L'ancienne voie romaine traversant le castrum d'Ouest en Est passait probablement au voisinage direct de la porte, supposée permettre l'accès à la cité dès le III-IVe siècles depuis le faubourg Saint-Patern qui se développait sur la colline de Boismoreau et où s'étendait la ville antique avant son repliement dans l'enceinte fortifiée. Pour preuve, les vestiges de l'enceinte gallo-romaine en place à proximité de la porte, rue Francis Decker.

Un édifice médiéval fait suite à ce passage de la ville antique. Il est élevé au XIIIe siècle, sous Jean II. Cette première campagne comporte la porte proprement dite et la partie antérieure de son passage fermée par une herse.

La deuxième campagne intervient sous jean IV, au cours de la seconde moitié du XIVe siècle. On dote la porte d'un pont-levis à bascule, d'une poterne pour le passage des piétons et d'un grand arc de décharge surbaissé qui les surmonte.

On attribue la troisième campagne à Jean V. Elle consiste en la réfection des parties hautes rehaussées de mâchicoulis sur consoles formant arcs brisés. La porte est aussi renforcée d'après les textes anciens à cette époque par une barbacane, défense avancée permettant de protéger les entrées rendues plus vulnérables par le progrès de l'artillerie à feu.

Sous François II ou Anne de Bretagne, on insère entre les rainures du pont-levis, un écu sculpté aux armes de Bretagne.

De la fin du 18e siècle au début du 19e siècle, la porte sert de lieu d'incarcération pour les hommes et prend alors le nom de porte Prison. Des plans sont dressés à cette occasion par l'architecte Brunet-Debaines en 1811.

La seconde moitié du 19e siècle voit l'aliénation de l'édifice à des propriétaires privés qui n'ont pas toujours les moyens de l'entretenir. En 1886, la tour sud est démolie exception faite d'une partie de son rez-de-chaussée et du parement extérieur de son niveau inférieur qui sert d'appui à la maison voisine.

En 1912, la porte Prison est classée Monument Historique et est achetée par la ville en 1934. La porte a fait l'objet de plusieurs restaurations : en 1972-1975, on refait les toitures et l'aménagement intérieur ; en 1985-1987, c'est la tour sud et la courtine adjacente qui sont dégagées afin d'y rétablir un cheminement ouvert l'été pour les promeneurs. L'ensemble a fait l'objet en 2010-2011 d'une restauration importante.

  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle
    • Principale : 2e moitié 14e siècle
    • Principale : 15e siècle
  • Dates
    • 1886, daté par source

Porte édifiée en granite appareillé composée d'une tour ronde flanquée d'un corps de bâtiment de plan rectangulaire, au sud ; l'édifice est longé à l'ouest par une courtine qui jouxte les vestiges de l'ancienne tour sud ; la porte comprend 2 étages carrés surmontés de combles. L'ensemble montre la légère avancée du deuxième étage et côté sud un arrachement consécutif à la démolition de la tour en 1886.

Le corps central est couvert d'une toiture à longs pans et la tour d'une toiture conique.

Il est caractérisé par une porte charretière sous arc brisé et une porte piétonne. En façade ouest, les passages du corps central décrivent des arcs en plein cintre. Les rainures qui surmontent ce double passage montrent que la porte était commandée par un double système de ponts-levis fermant la porte charretière et le passage piéton dévié en chicane. Il s'agit de ponts-levis à balanciers mus par de longues flèches de bois qui viennent s'encastrer dans les hautes rainures visibles au-dessus des passages. Une herse coulissante fermait à l'arrière le sas. Porte et tour sont dotées de mâchicoulis sur consoles en forme de pyramides renversées formant arcs brisés.

Les façades ne sont pas ordonnancées.

Les niveaux supérieurs de la porte sont accessibles depuis un escalier droit inséré côté nord entre la courtine ouest et l'immeuble voisin. Une deuxième volée mène à la courtine nord jouxtant le corps de garde ainsi qu'à celle longeant la façade ouest et les vestiges de la tour sud démolie.

Les intérieurs sont constitués de salles de garde. Les salles du rez-de-chaussée sur sol en terre battu sont voutées en plein-cintre. Le toit de la tour nord comprend une enrayure.

  • Murs
    • granite moyen appareil
    • granite moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    2 étages carrés, étage de comble
  • Couvertures
    • toit conique
    • toit à longs pans
    • noue
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    charpente d'assemblage
  • Sites de protection
    secteur sauvegardé
  • Protections
    classé MH, 1912/05/02
    classé MH, 1936/03/24
    classé MH, 1936/11/30
  • Précisions sur la protection

    Porte-prison et tour y attenant : classement par arrêté du 2 mai 1912 ; soubassement de la tour gauche qui flanque la Porte-prison (cad. K 1704) : classement par arrêté du 24 mars 1936 ; Partie de la Porte-prison acquise par la ville : classement par arrêté du 30 novembre 1936.

  • Référence MH

Remarquable exemple de porte fortifiée à l'époque des ducs de la maison de Montfort. Malheureusement la tour sud fut en grande partie détruite en 1886. Des photos anciennes en gardent encore le témoignage.

Documents d'archives

  • A. D. Loire-Atlantique. B 2339 fol. 32 Rentier du domaine ducal à Vannes, parchemin, 1455-1458. La transcription du rentier a été réalisée par Marion Mauvais. Ce travail de transcription a fait l'objet de son master 1 sous la direction de Marie Casset (Lorient : Université de Bretagne sud. 2012). Dans un travail complémentaire en master 2 "La topographie de Vannes au 15e siècle, à partir des données du livre rentier de 1455-1458", Marion Mauvais a appliqué les données du rentier aux surfaces cadastrales de la ville émanant du premier cadastre de 1807-1809. Elle figure à ce titre comme enquêteur dans l'opération d'inventaire du secteur sauvegardé.

    Archives départementales de Loire-Atlantique : B 2339
    Fol. 32

Bibliographie

  • HERBAUT Claudie. La Porte Prison. Dans : Vannes, ville d'art et d'histoire. Le tour de la ville en 24 fiches. Vannes, le centre historique, fiche 5.

    Fiche 5
  • HERBAUT Claudie, DANET Gérard, LE PENNEC Christophe. Les remparts de Vannes. Edition ville de Vannes. 2001.

    p. 37
  • THOMAS-LACROIX, Pierre. Le vieux Vannes. Malestroit, presses de l'Oust, 2e édition, 1975.

    p. 6
  • LAGNEAU, Jean-François. Etude préalable à la restauration de la Porte Prison. 2005.

Documents figurés

  • A. D. Morbihan 1Fi 205. 19 février 1811. Plans et coupe et élévations des tours du Bourreau, de la Pistole et de la Geole par Brunet-Debaines.

    Archives départementales du Morbihan : 1 FI 205
  • Musée des Beaux-Arts, Vannes. 96.1.5.jpg. 96.1.6.jpg. Porte Prison, dessin par Charles de Lambilly, milieu 19e siècle.

  • Musée départemental breton, Quimper. Vue sur la porte Prison depuis le logis des soeurs de l'hôpital. Photographie par J. Mounteney-Jephson, vers 1859.

Annexes

  • Rentier du domaine ducal à Vannes, 1455-1458
  • Sources iconographiques
Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2011