Malgré d'importants travaux en cours qui empêchent entre autre de connaître aujourd'hui son état au 1er étage sur la rue, la longueur sur rue de cette maison à sa construction montre qu'elle a été construite au 15e siècle pour un important personnage, sans doute, sur l'emplacement de deux maisons au parcellaire étroit signalées dans le rentier ducal de 1455-1458 dont une appartient à Jehan prigent, évêque de Saint-Brieuc. On ne connaît pas non plus la fonction de Guillaume Kerviche qui lui donne sa taille actuelle.
Sa structure avec couloir presque axial (légèrement décalé vers l'est) desservant l'escalier et pièces de chaque côté n'est probablement pas celle du 16e siècle, mais plutôt adoptée lors de la reprise intégrale de la construction vers 1650. De la fin du 15e siècle, ne subsiste que la structure du pan de bois, sablières et entretoises, ainsi que sur le pan de bois d'étage, la base d'une colonnette qui devait border une des anciennes fenêtres.
Le rez-de chaussée est structuré en 6 travées de taille inégale (la travée ouest plus étroite), les abouts de poutres correspondant systématiquement aux piles ornées de pilastres, reprise en sous-oeuvre, qui structurent la façade ; la sablière de chambrée en partie moulurée d'un cavet et assemblée en trait de Jupiter montre encore des traces de peinture. Les abouts de poutres ont été abimés lors de la fixation de l'ancienne devanture en bois (carte postale ancienne). Il faut remarquer la hauteur de l'étage en pan de bois : c'est en effet un des rares cas de maisons vannetaises en pan de bois à gouttereau sur rue où l'étage n'a pas été affecté par un recoupement, visible en façade, destiné à créer un étage en surcroît supplémentaire ; sur les ouvertures des 6 travées, datant toutes de la campagne du 17e siècle, deux fenêtres ont été bouchées ; on distingue cependant sous la fenêtre bouchée à l'ouest, deux croix de saint-André qui pourrait témoigner de la place et de la taille des fenêtres initiales. Les fenêtres ont été agrandies vers le haut : leurs linteaux montrent sur leur face interne une deux mortaises, traces des poteaux intermédiaires les reliant au linteau disparu.
Le pignon ouest à encorbellement en pierre de taille est contemporain de la construction, tandis qu'à l'ouest, l'about de pignon, en moellon et sans encorbellement mouluré est peut-être le pignon de la maison voisine (reconstruite vers 1950).
Les pièces est du rez-de-chaussée ne sont plus lisibles, mais à l'ouest, la pièce sur rue montre sur le gouttereau sud une large cheminée à piédroits chanfreinés, consoles en quart de rond et hotte droite. Une porte dans ce mur de refends donne accès à la pièce arrière, sans cheminée, mais avec une armoire murale dans le pignon ouest.
L'étage sur rue n'a pas été vu. L'escalier à fines balustres, caractéristique du début du 17e siècle dessert, outre les pièces sur rue, une pièce sur cour avec cheminée en boiserie à piédroits galbés caractéristique du milieu du 17e siècle. Au second étage, l'escalier, à rampe à balustres plats, conduit au comble dont le sol est garni de carreux de terre cuite. Ce grenier garde les traces des cloisons en pan de bois qui le divisaient.
Géomètre du cadastre, chromolithographe