La station radar de Port Coton a été construite en 1943 pour la Kriegsmarine (marine de guerre allemande) sous maîtrise d’ouvrage de l’Organisation Todt. A l’origine devait être construit un ensemble fortifié - en partie souterrain - pour la défense du Port Coton situé au nord.
La station comprenait deux radars : l'un de type Würzburg See Riese d'une portée de 100 km, monté sur un socle hexagonal situé sur le toit d’un bunker-abri de type Sonderkonstruktion (construction spécial) ; le second de type Seetackt, implanté à proximité immédiate. Un aérophone ou dispositif d’écoute amplifié (Horchgerät) est également installé pour détecter les avions. Les groupes électrogènes nécessaires au fonctionnement des équipements de la station radar sont abrités dans un abri de type V206 (Unterstand für Funkmeßgerät).
Certains bunkers de la station sont reliés entre eux par un réseau souterrain ("Zugang HGS") avec un escalier taillé à flanc de falaise et un monte-charge. Jacques Tominé (voir bibliographie et liens) le décrit ainsi : "Un escalier en béton est construit à flanc de falaise qui permet de rejoindre l’entrée de la grotte ; celle-ci sera prolongée par un souterrain creusé à la barre à mine et à la pioche ; qui se divisera en deux directions : vers le centre du plateau et, un à gauche, vers un repli de terrain. Le premier boyau se termine par un puits vertical qui débouche au sommet du plateau, par lequel pourra être descendu le béton nécessaire à la construction de trois casemates pour mitrailleuses. Le second boyau s’organise en sortie de secours."
Un bunker de type VF (abréviation de Verstärkt Feldmässiger désignant des fortifications semi-permanentes de campagne) abrite un puits (Brunnen). Au moins six postes d’observation et de tir bétonnés dit Tobruk-Stand concourent à la défense rapprochée. Deux canons antiaériens et huit mitrailleuse sont mentionnés pour la protection de la station radar.
Cet ensemble fortifié est numéroté "I 311" (I pour Inselm, île en allemand).
Le réseau souterrain a été condamné en raison de sa dangerosité.
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.