Dossier d’œuvre architecture IA56007237 | Réalisé par ;
  • enquête thématique régionale, Inventaire des moulins à marée de Bretagne
Moulin à marée de Noyalo, 45 route du Pont (Noyalo fusionnée en Theix-Noyalo en 2016)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Collection particulière

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne
  • Commune Theix-Noyalo
  • Lieu-dit Noyalo
  • Adresse 45 route du Pont
  • Précisions commune fusionnée après inventaire Commune inventoriée sous le nom de Noyalo
  • Dénominations
    moulin
  • Précision dénomination
    moulin à marée
  • Parties constituantes non étudiées
    digue, étang

Le moulin à marée de Noyalo tel qu'il existe aujourd'hui est une reconstruction datant de 1991. Le moulin précédent, détruit en 1962 pour la mise en barrage de l'étang, datait de 1830, selon Emile Morin, un historien local. Cette époque correspond à son aspect alors industriel qui n'a rien à voir avec le langage architectural utilisé pour sa reconstruction.

Sur la carte de Cassini datant de 1750, le moulin apparait déjà mais Annick Le Boulicault propose une origine bien antérieure : le moulin remonterait au XVe et appartenait aux Dames de la Charité de Vannes. A cette époque l'étang comptait également des salines.

Le moulin a cessé de fonctionner en 1938 avec le dernier meunier, M. Le Nevé.

L'existence du moulin fut marquée par la création d'une chaussée parallèle à sa digue au XIXe, un fait notable puisque bien souvent c'était la digue même du moulin qui se trouvait élargie.

Du fait de la faible profondeur de l'étang, le quotidien du moulin fut rythmé par la pêche à la fouine, pratiquée à l'aide d'une fourche pour harponner les anguilles, et la pêche au carrelet, un grand filet suspendu déposé au fond de l'étang depuis des barques.

  • Période(s)
    • Principale : 15e siècle , (incertitude), , (détruit)
    • Principale : 2e quart 19e siècle, 2e moitié 19e siècle, 1ère moitié 20e siècle , (détruit)

Le moulin actuel de Noyalo se situe sur les fondations du moulin de 1830. Il est d'ailleurs possible de distinguer un changement d'appareil à sa base qui marque la présence de l'ancien bâtiment.

Le moulin se situe entre un bras de mer du golfe du Morbihan et l'étang de Noyalo dont la surface est remarquable puisqu'elle fait partie des plus grandes retenues de moulin à marée. En effet l'étang fait 140 ha, une surface d'autant plus impressionnante quand on la ramène à la taille du moulin qui est parmi les plus petits moulins du Morbihan ( 7,5m x 7,1 m). Le bâtiment se situe à l'extrémité d'une digue rectiligne qu'il flanque en aval. Cette digue a été beaucoup remaniée, notamment pour installer un système d'évacuation du trop plein d'eau pour gérer l'étang qui sert aujourd'hui de réserve d'eau douce à la ville de Vannes et aux communes environnantes.

Le moulin comptait deux roues extérieures réparties sur ses façades Nord Est et Sud-Ouest. Ces deux roues comptaient 24 pales et étaient chacune alimentées par des coursiers très différents comme l'indique le règlement d'eau de 1907. En effet alors que la conduite de la roue rive droite est très basse et associée à une section de digue oblique, la roue rive gauche est alimentée par un conduit haut qui perce un profil de digue rectiligne.

Outre les deux vannes de coursier, la digue est percée par deux portes à mer en plein cintre aux deux extrémités de la digue. Une configuration assez rare puisque la digue est en général équipée d'une seule porte mer, mais le volume considérable de l'étang justifie la conduite cette disposition particulière.

Comme évoqué précédemment, le bâtiment lui même mesurait 7,5m * 7,1, des dimensions proches du chiffre 7 dont l'utilisation n'est pas un hasard, puisqu'il se retrouve dans de nombreux moulins à marée et particulièrement dans ceux Morbihan. Il est à associer à la règle du nombre d'or caractéristique des travaux propre au compagnonnage. (voir moulin de Mériadec, Moulin du Lac, Moulin de Pomper, Moulin du Moustoir à Locmariaquer, Moulin de Becquerel (multiple de 7).

D'après les anciennes photographies, notamment celles présentes dans le livre d'Emile Morin, on remarque que les murs étaient réalisés en maçonnerie de moellons recouverte d'enduit. Contrairement à la disposition du moulin visible aujourd'hui, les deux pentes du toit étaient parallèles à la digue.

La façade aval était percée par trois grandes fenêtres centrales qui laissent distinguer un rez-de-chaussée, un premier étage et un grenier. La façade rive gauche comptait deux grandes fenêtres disposées en quinconce et celle rive droite n'en comptait qu'une au premier étage.

  • Murs
    • pierre moellon enduit
    • pierre pierre de taille
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite sur place roue hydraulique verticale
  • Typologies
    moulin à marée
  • État de conservation
    détruit
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public communal

Le moulin de Noyalo étant totalement reconstruit, il est difficile de parler d'intérêt patrimonial, mais le nouveau bâtiment et l'utilisation de son étang rendent une pédagogie possible autour de la notion de moulin à marée. Sa reconstruction a également le mérite d'attirer l'attention sur l'histoire de cet endroit.

Bibliographie

  • BOITHIAS, J.-L., VERNHE, A. De la. Les moulins à mer et les anciens meuniers du littoral : mouleurs, piqueurs et moulageurs. Nonette : éditions Créer, 1989.

  • LE BOULICAUT Annick, Moulins et meuniers du Morbihan sous l'ancien régime, Vannes, Ed. Conseil général du Morbihan : Archives départementales, Coll. Connaissance du Morbihan, 1993, 238p

    Bibliothèque de Rennes Métropole

Périodiques

  • GUILLET Jacques, Les moulins de la mer. Le chasse-marée, n°5, p.42-57

    Bibliothèque de Rennes Métropole
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Région Bretagne
(c) GRIEF EA7465 - ENSAB
Sonnic Ewan
Sonnic Ewan

Chargé de recherche (ENSAB-GRIEF EA 7475)

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Nadolski Claire
Nadolski Claire

Chargée d'étude (GRIEF EA7465 - ENSAB)

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