Dossier d’œuvre architecture IA56007457 | Réalisé par
Toscer Catherine
Toscer Catherine

Chargée d'études à l'Inventaire

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  • inventaire topographique
Manoir, puis ferme, Keroual (Kervignac)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ria d'Etel - Port-Louis
  • Commune Kervignac
  • Lieu-dit sud Keroual
  • Cadastre 1837 E 68, 70 ; 2010 ZN 101
  • Dénominations
    manoir, ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, étable

La ferme de Keroual est le vestige d'un édifice plus important : il s'agit d'une petite sieurie dont le possesseur, Jean Courappe ou Courappé est signalé dans l'enquête sur les exempts du fouage en 1448, puis dans les montres de 1464 et 1477. En 1480, Jean Courappe n'a que de 16 livres de rente. En 1536, la sieurie appartient à Morice de Courape. Elle passe en suite à la famille de Baud : dans la réformation de 1620 dépouillée par Galles le lieu est nommé "la maison de Gueroual". Elle appartient en 1628 à Louis de Baud, puis de 1633 à 1667, à Jean de Baud. La sieurie passa ensuite par mariage à Charles de Douville qui possédait aussi Kerfrézec en Sainte-Hélène : peut-être est-ce le début de la déchéance du manoir. La forme des parcelles (E69 et E70) au sud et à l'est sur le plan cadastral de 1837, circulaires, évoquent un site de motte.

Le plan cadastral de 1837 montre un tout autre bâtiment qu'aujourd'hui. Autour de la cour (close ?) se développent plusieurs bâtiments. Au nord, un bâtiment plus large que celui étudié était sans doute le logis du manoir : il n'en reste que ruines aujourd'hui. A l'est le four. Au sud, un bâtiment en T renversé dont ne subsiste que la partie sud étudiée ici : ce sont les bâtiments d'exploitation du manoir.

Le bâtiment de l'ancienne ferme ou métairie présente des dispositions inédites à Kervignac. Il s'agit d'un logis-étable à deux portes, celles-ci établies sur le mur nord en raisons de l'accès à partir de la cour. La particularité de ce bâtiment est la présence d'un mur de refends entre la salle et l'étable, sans cheminée, puisque celle-ci est placée en pignon. Ce mur est percé d'une porte moulurée à accolade en son centre. La fenêtre sud de la salle comme celle dans l'étable proche de la salle correspondent à un remaniement postérieur : leurs pierres d'encadrement ne sont pas moulurées au contraire de toutes les autres baies, chanfreinées ou à cavet ; cependant, si cette baie ne remplace pas une ouverture plus ancienne, il s'agissait alors d'un logis sans fenêtre. Les baies nord, dans l'étable une étroite et haute avec linteau à pointe d'accolade et une fenêtre plus large proche de la salle, sans doute rétrécie lors d'un remaniement sont, comme la porte, contemporaines des ouvertures de la salle ; pourtant, le raccord des moulures ne coïncident pas exactement, ce qui indiquent des reprises et l'on peut toujours se demander si la façade nord n'a pas été en partie remontée.

Le lieu était siège d'un manoir, attesté dans les réformations en 1464 et1536 à la famille Courappe. Du logis du manoir ne subsiste que le mur nord à l'entrée de la cour. La ferme pourrait avoir été construite au début du 17e siècle : on remarquera cependant les reprises des ouvertures, dont les moulures des linteaux et piédroits ne coïncident pas excatement, ce qui pourrait indiquer un remontage. Le pignon est a été repris au 19e siècle et la toiture de chaume a été changée pour du fibro-ciment avec légère modification de la pente de toiture au milieu du 20e siècle. La fenêtre de la salle et une des fenêtres sud de l'étable ont été ouvertes au 19e siècle. Le bâtiment en prolongement vers l'ouest (dépendance) était sans doute contemporain, car on ne constate pas de reprise dans le mur nord entre les deux parties. Cependant une reprise dans le mur sud montre qu'il a été remonté et allongé au 18e siècle (?) et fortement repris au milieu du 20e siècle (ouvertures au nord et au sud, toiture abaissée). Un appentis en ciment a été greffé sur la façade sud côté salle.

  • Période(s)
    • Principale : limite 16e siècle 17e siècle
    • Principale : 18e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 19e siècle
    • Secondaire : milieu 20e siècle

La ferme est située au nord de l'étang de Coatrivas. Sa façade principale est orientée vers le nord, en raison de l'accès du chemin qui vient de la chapelle et de l'implantation probable de l'ancien logis du manoir, au nord de la cour. Elle est constituée d'un bâtiment en moellon regroupant les fonctions de salle et d'étable sous le même toit. Les deux pièces sont cependant séparées par un mur de refends. La cheminée à consoles de granite et linteau de bois encastré dans des sommiers de pierre est engagée dans le pignon est. Une fenêtre au sud éclaire la pièce tandis que la porte à linteau sur corbelets est établie dans le mur nord. Face à la cheminée, une porte rectangulaire chanfreinée dont le linteau est ornée d'une pointe d'accolade distribue la partie étable. Les poutres sans solives aux angles en partie chanfreinés sont encastrées dans les murs gouttereaux. Le plafond aujourd'hui masqué est sans doute à quenouilles. La partie étable est largement éclairée de quatre fenêtres au nord et au sud ; le linteau de la porte d'accès, au nord, est orné d'un motif en dents de scie. Une porte haute axiale, au-dessus de la fenêtre de l'étable, donne accès au grenier. Les rampants découverts du pignon est montrent une mise en oeuvre rare dans ce secteur, en assises de petites pierres régulières disposées horizontalement au sud et en pierres plates obliques au nord calées par des moellons horizontaux.

  • Murs
    • granite
    • moellon
  • Toits
    ciment amiante en couverture
  • Étages
    comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon découvert
  • Typologies
    logis à fonctions multiples juxtaposées, logis-étable à deux portes, logis sans fenêtre
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • dent de scie
  • Précision représentations

    Décor en dents de scie sculpté en réserv sur le linteau de la porte de l'étable.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Les vestiges ne permettent pas de connaître les dispositions du manoir d'origine. Cependant, cette ferme qui en dépendait possède une disposition rare à cette époque, la partition entre salle et étable, avec entrées séparées pour chaque pièce, indiquant la qualité de cette ferme.

Documents d'archives

  • A. D. Morbihan. 3 P, cadastre. Kervignac. 3P 157 : Plan d'assemblage (1810-1852) 3 P 121 : Plan (1837) 3 P 1566 : Tableau indicatif des propriétaires des propriétés foncières et de leur contenance (1837) 3 P 1567-1572 : Matrices des propriétés foncières bâties et non bâties (1843-1941).

    Archives départementales du Morbihan : 3P 121
  • A. D. Morbihan. Fonds Galles. 2J43 : Tableau par paroisses des terres nobles du diocèse de Vannes d´après la réformation de 1666.

Bibliographie

  • LAIGUE, Comte René de. La noblesse bretonne au XIVe et XVe siècles. Réformations et montres. Evêché de Vannes. Rennes : Plihon, 1902. Rééd. 2001.

    p. 268-271

Périodiques

  • LE TALLEC, Frédéric.Kervignac. Histoire d'une paroisse. Présentation Pierre Ollier. Mairie de Kervignac, Dominique éditions, © 2005.

    p. 17, 65, 66

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2009