Dossier d’œuvre architecture IA56007458 | Réalisé par
Toscer Catherine
Toscer Catherine

Chargée d'études à l'Inventaire

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  • inventaire topographique
Manoir, puis château, Kerbalay (Kervignac)
Œuvre étudiée
Auteur (reproduction)
Copyright

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ria d'Etel - Port-Louis
  • Commune Kervignac
  • Lieu-dit Kerbalay
  • Cadastre 1837 C2 586, 587
  • Dénominations
    manoir

Encore inconnue, la famille qui fait édifier le nouveau logis de Kerbalay au 18e siècle est sans doute liée à la nouvelle ville de Lorient. Fortement influencé par les modes architecturales de cette ville apportées par Gabriel (pavillons dits Gabriel), Kerbalay, par ses dimensions modestes, apparaît en effet moins comme un château que comme la résidence suburbaine d'un marchand ou d'un officier de marine (ce qu'il fut au 19e siècle) en lien avec la compagnie des Indes.

Selon les matrices cadatrales de 1837, Kerbalay appartient à la famille de Monistrol, puis en 1866, il passe à Coudé Louis-Marie, capitaine de vaisseau retraité, puis à Victor Chaumonot, capitaine de frégate en 1879, puis son fils René-Jacques, avocat, en1895. Lucien Dauchez de Baubert, préfet de la Flèche, devenu maire de Kervignac au début du 20e siècle en fait l'acquisition en 1902.

La présence d'officiers de marine parmi les propriétaires ne peut empêcher le rapprochement avec le port de Lorient.

Dans les matrices cadastrales, les parcelles entourant le château sont ainsi dénommées

C587 : Kerbalay : maison, sol, bâtiment fuie cour et chapelle

C586 : le jardin d´en haut, jardin

C589 : le jardin de la chapelle, jardin

C585 : le jardin neuf, jardin

C590 : l´avenue de l´étang, bois de fûtaie

C560 et 562 : la grande taille et la petite taille de la métairie haute, bois taillis

C581 : Kerbalay, bâtiment déport

C588 : le poulaille, courtil

C591 : la grande ferme de l´étang, bois de fûtaie

C592 : l´avenue du verger de devant, bois de fûtaie

C593 : le verger de devant, verger

C594 : le verger Christophe, verger

C595 : l´enclos, pâture

C596 : le verger de derrière , verger

C597 : le verger de derrière, chataigneraie

C646 : avenue de l´étang, pâture

C647 : l´étang, pièce d´eau

C550 : moulin à vent, démoli en 1866

C 575 : (ferme 17e) la métairie haute maison

C574 : masure (en ruine)

C580 : (ferme) maison.

Des fouilles au 19e siècle ont révélé la présence dans les bois de Kerbalay de briques romaines et d'anciennes poteries (Cayot-Delandre), preuve que le lieu est d'occupation ancienne. Il est signalé comme manoir dans les premières réformations du domaine en 1427, appartenant à "Henry de Kermathaman et Jeanne de Kermarec sa femme, à cause d'elle". Le manoir est alors habité par un métayer, mais on y relève 'apparaissance d'hébergement, avec plusieurs vieilles mazières et une maison, et apparaissance de cheminée, avec courtils clos de murs et un beau bois', soit les attributs d'un lieu de manoir. Encore signalé en 1448, puis en 1536, il ne semble pas être habité par une famille noble, car il appartient à Louis Lucas, sieur de Kersalo. La réformation de 1666 le mentionne à nouveau comme lieu noble, "avec ses métairies", tandis qu'un aveu de 1653 décrit ses dépendances, avec chapelle, fuie (colombier), étang et moulins à eau et à vent. De ce manoir ne subsiste en 1837 (plan cadastral) que la distribution du plan masse, avec les murs d'enclos des jardins, la cour autour de laquelle se développaient les bâtiments, le manoir étant peut-être situé au nord. L'entrée par une porte charretière à l'état de vestiges, du 15e siècle, est bordée à l'est par le colombier, à l'ouest par la chapelle, les deux antérieurs au 17e siècle et aujourd'hui transformés en habitation. Le logis est reconstruit au cours du 18e siècle, sous l'inluence des travaux réalisés par Gabriel à Lorient : le plan cadastral de 1837, comme la photographie ancienne font apparaître un pavillon à travée centrale en avancée implanté sur une terrasse. Ce logis a été détruit pendant la dernière guerre, à l'exception de sa terrasse et de son escalier sur laquelle a été reconstruite une maison dans les années 1980. L'enclos est en partie conservé.

  • Période(s)
    • Principale : 15e siècle , (incertitude)
    • Principale : 18e siècle , (détruit)

Une photographie ancienne montre la structure du logis disparu : élevé sur une terrasse à laquelle on accède par deux volées d'escalier convergentes, le logis possèdait un plan double en profondeur d'après les deux cheminées établies sur la toiture et les deux travées des élévations latérales. L'élévation enduite, fortement architecturée par des chainages d'angle et des bandeaux était aspectée vers l'est. Ordonnancée, elle avait cinq travées, la travée centrale en avancée soulignée par une chaîne d'angle à bossages et un fronton triangulaire dans lequel s'inscrit un oculus. Dans la toiture brisée à croupes se logeait un étage de comble éclairé de lucarnes en pierre surmontée d'un étage de grenier. Il ne subsiste que le soubassement de la terrasse, en moyen appareil de pierre de taille, et son escalier. Le colombier est enduit, avec corniche à modillons en pierre de taille ; sa porte d'entrée se situe sur la face nord, dans la cour. Les autres ouvertures au sud, l'escalier sont des modifications modernes. La chapelle qui lui fait face sur le côté ouest de l'entrée est devenue un logement enduit à pièce unique. Une partie des hauts murs d'enclos en moellon est conservée.

  • Murs
    • granite
    • enduit
    • moellon
    • moyen appareil
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
    • croupe
    • noue
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier symétrique en maçonnerie
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • A. D. Morbihan. 3 P, cadastre. Kervignac. 3P 157 : Plan d'assemblage (1810-1852) 3 P 121 : Plan (1837) 3 P 1566 : Tableau indicatif des propriétaires des propriétés foncières et de leur contenance (1837) 3 P 1567-1572 : Matrices des propriétés foncières bâties et non bâties (1843-1941).

    Archives départementales du Morbihan : 3P 121
  • A. D. Loire-Atlantique. B 1564. 1653. Aveu et déclaration. Paroisse de Kervignac. Kerbalay.

  • A. D. Morbihan. Série B. B2915. 1721-1726. Inventaire et vente de meubles après-décès : au Moustoir, à Kerdren, à Kersech et à Kervégan en Locoal-Hennebont. À Locmaria, à Kerginio, à Kerpot, à Kericu, à Légevin, et au Magouero en Nostang ; à Kernaven, à Lojean, à Lotuen, au lieu noble de Kermassonnet, à Keremhouarne, au Moustoir, aux maisons nobles du Parco et de Kerballay, à Kercaradec, au Hinguaire, au Manétro et à Kergunay, paroisse de Kervignac. (non dépouillé).

  • A. D. Morbihan. Fonds Galles. 2J43 : Tableau par paroisses des terres nobles du diocèse de Vannes d´après la réformation de 1666.

Bibliographie

  • CAYOT-DELANDRE. Le Morbihan, son histoire et ses monuments. Vannes, Caudéran, 1847.

    p. 495
  • LAIGUE, Comte René de. La noblesse bretonne au XIVe et XVe siècles. Réformations et montres. Evêché de Vannes. Rennes : Plihon, 1902. Rééd. 2001.

    p. 265-271

Périodiques

  • LE TALLEC, Frédéric.Kervignac. Histoire d'une paroisse. Présentation Pierre Ollier. Mairie de Kervignac, Dominique éditions, © 2005.

    p. 48

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2009