Archives municipales de Vannes, 1 D 1/14 Registre des délibérations du Conseil municipal (5 janvier 1872-27 septembre 1877), f. 130 v.

Séance extraordinaire du mercredi 14 juin 1876. Subvention à l'Orphéon.

La musique de l'École d'Artillerie devant être organisée, tout au moins le donne à croire, au commencement de l'année prochaine la Commission a été d'avis que le crédit de 1 200 Francs proposé par le Maire fût réduit à 600 Francs applicables au 1er semestre de 1877.

Cette réduction n'a point été proposée par la Commission sans qu'elle reconnaisse le dévouement des chefs de l'Orphéon et le plaisir que leur musique avait dans maintes circonstances procuré aux habitants de la ville. Mais il faut l'avouer aussi cette institution qui a eu de beaux jours alors qu'elle comptait dans ses rangs plusieurs artistes doués d'autant de bonne volonté que de talent a bien perdu depuis. La plupart de ces artistes se sont retirés et la décadence a véritablement commencée pour notre musique urbaine aujourd'hui presque exclusivement composée d'élèves plus ou moins laborieux, plus ou moins assidus aux leçons et aux répétitions.

La Commission pense aussi que ces répétitions ne devraient plus, quelle que doive être leur durée, avoir lieu à la salle de spectacle à cause du danger réel d'incendie qu'y font naître; pendant l'hiver surtout, ces réunions de jeunes gens peu surveillés.

Diminution dans l'allocation 600 Francs.

Archives municipales de Vannes, 1 D 1/14 Registre des délibérations du Conseil municipal (5 janvier 1872-27 septembre 1877), f. 158 r.

Séance ordinaire du mardi 8 mai 1877. Commission pour l'établissement d'un kiosque à musique.

Sur la proposition de Me Mauricet, une Commission, dont il fera partie avec MM. Me Buguel et Burgault, est nommée pour l'étude de l'établissement, à moins de frais possibles, à l'emplacement d'un kiosque que devront tour à tour occuper les différentes Musiques.

Archives municipales de Vannes, 1 D 1/14 Registre des délibérations du Conseil municipal (5 janvier 1872-27 septembre 1877), f. 165 v.

Séance extraordinaire du mercredi 30 mai 1877. Rapport sur le Kiosque.

La parole est donnée à Me Buguel, rapporteur de la Commission nommée pour s'occuper de la demande d'un kiosque pour les différentes Musiques.

Messieurs,

Vous avez renvoyé à une Commission spéciale l'examen préparatoire des questions se rattachant à la construction du kiosque demandé par plusieurs membres du Conseil municipal et destiné à nos musiques militaires.

Quelle que soit la nature de la construction que vous voterez, l'emplacement à choisir nous semble tout indiqué. La Commission aidée en cela des conseils de Monsieur l'architecte et de MM. les chefs des deux musiques militaires vous propose la place de l'Évêché. Le kiosque, si kiosque il y a, devra être établi de manière à border à peu près l'allée latérale de la promenade de la Rabine.

Quelques personnes avaient songé à la Garenne ou à la place Napoléon. Cette idée doit être rejetée. D'abord, ni l'un ni l'autre de ces places ne suffirait à la masse du public qui se porte à nos fêtes musicales. Dans l'intervalle des morceaux le public aime circuler librement. La Rabine seule répond à ce besoin d'espace et de circulation.

Une autre considération doit également vous être soumise. La sonorité de la place de l'Évêché est bonne. L'expérience en est faite. Celle de la Garenne serait fatalement insuffisante. L'orchestre étant placé sur le plateau les sons seraient presque instantanément dispersés. L'absence de répercussion ferait perdre aux sons toute leur rondeur, toute leur suavité.

Quelques-uns nous ont fait remarquer que l'orchestre étant placé sur le plateau de la Garenne, les sons seraient entendus au loin.

Notre intention n'étant pas de faire un kiosque à Vannes pour que les sons de nos musiques passent par dessus nos têtes aillent charmer les habitants des villes voisines, nous ne nous sommes pas arrêtés à cette considération.

Les deux chefs de musique n'hésitent donc pas à condamner absolument cet emplacement de la Garenne.

Quant à la place Napoléon, si elle présente l'avantage d'une bonne sonorité, elle offre outre le défaut d'espace, l'inconvénient grave du manque absolu d'arbre. Le meilleur morceau s'il était accompagné d'une insolation perdrait vite la meilleure part de son charme.

La question d'emplacement étant ainsi fixée, reste le mode de construction à déterminer.

Le mot kiosque ayant été prononcé par tout le monde lorsque la question qui vous est soumise a été renvoyée à la Commission dont je suis aujourd'hui le rapporteur, je vous demande la permission d'appeler votre attention sur les différentes parties dont un kiosque est formé.

Un kiosque pour être complet comprend :

1° Une terrasse retenue par un mur ;

2° Un plancher ;

3° Une galerie circulaire ;

4° Une ossature métallique destinée à recevoir la couverture ;

5° Une couverture avec plafond acoustique.

Dans le projet qui va vous être soumis, les dépenses, applicables à chacune de ces parties, se décomposent ainsi :

- terrasse et maçonnerie 753,20 Francs ;

- galerie 756,10 Francs ;

- plancher 734,20 Francs ;

- ossature métallique 1 547,50 Francs ;

- couverture métallique et plafond acoustique 1 453,70 Francs ;

Total 5 255,60 Francs ;

En ajoutant une somme à valoir sur l'ensemble de 544,40 Francs ;

Le projet porte à 5 800,00 Francs.

Le chiffre de la dépense à prévoir et du crédit à voter.

Cette somme est un peu grosse et dépasse assurément nos prévisions. Nous aurions désiré que le plaisir nous coûtât un peu moins cher. Cependant il faut aujourd'hui raisonner sur ces bases.

Je vous dois ici, Messieurs, un aveu dépouillé d'artifice.

Si la République est comme on l'a dit, la chose qui nous divise le moins, la musique est semble-t-il celle sur laquelle il est le plus difficile de se mettre d'accord. Nos commissions n'ont donc pu s'entendre sur le mode de construction. Chacun de nous, après avoir soutenu son opinion le plus harmonieusement qu'il a pu, a trouvé que son voisin ne chantait pas très juste et n'a pas voulu en démordre.

L'un a déclaré net qu'il voulait tout ou rien.

L'autre trouve que rien n'est peut-être pas assez, mais que peu de chose suffit.

Le troisième enfin, aimerait bien avoir tout ; mais, en trouvant que le tout est bien cher, il préfère encore quelque chose à rien.

tel est, messieurs, l'état moral de votre commission, tot concilia quot sensus.

C'est ce chaos d'opinions que j'ai la mission bizarre de rapporter aujourd'hui devant vous.

Ne pouvant donc vous proposer une solution unique nous sommes convenus (et ici Messieurs notre accord est admirable) de diviser les questions qui doivent vous être soumises successivement. En somme ces questions peuvent être posées dans l'ordre suivant :

1° Emplacement

Quel sera l'emplacement du kiosque ou de la construction quelconque destinée à nos musiques militaires ?

La Commission propose à l'unanimité la place de l'Évêché.

2° Mode de construction

Le Conseil municipal sera ensuite appelé à voter l'un des crédits suivants :

- Crédit de 5 800 Francs pour la construction d'un kiosque conforme aux plans et devis de l'architecte ;

- Crédit de 5 000 Francs pour la même construction, non compris le plancher ;

- Crédit de 2 500 Francs pour la construction de la terrasse avec galerie et plancher ;

- Crédit de 1 800 Francs pour la construction de la terrasse avec galerie sans plancher.

Ces différents crédits comprennent tous une somme à valoir suffisante.

N'ayant pas mandat de préjuger et soutenir au nom de la Commission le mérite particulier de l'une ou l'autre de ces combinaisons, je me contente de vous les indiquer, chacun de nous devant reprendre sa liberté lorsque les questions de crédit seront mises en discussion générale et soumise au vote.

Sans proposer une solution catégorique, la Commission soumet au Conseil, quatre projets entraînant une dépense :

- le premier de 5 800 Francs ;

- le deuxième de 5 000 Francs ;

- le troisième de 2 500 Francs ;

-le quatrième de 1 800 Francs.

À la suite d'une longue discussion l'établissement d'un kiosque est voté par le Conseil, mais ni l'un ni l'autre des quatre projets n'ayant ensuite réuni la majorité, aucun crédit n'est alloué pour cette dépense.

Archives municipales de Vannes, 1 D 1/15 Registre des délibérations du Conseil municipal (13 novembre 1877-28 avril 1882), f. 177 r.

Séance ordinaire du mardi 13 novembre 1877. Rejet de la clôture pour le kiosque.

La demande d'une somme de 530 Francs pour la clôture du kiosque pour la musique est rejetée comme n'étant pas en rapport avec la simplicité du kiosque lui-même.

Archives municipales de Vannes, 1 D 1/15 Registre des délibérations du Conseil municipal (13 novembre 1877-28 avril 1882), f. 181 r.

Séance ordinaire du jeudi 22 novembre 1877. Adoption de la clôture de la plateforme pour la musique militaire.

Plusieurs nouveaux projets pour la clôture de la plateforme destinée à la musique militaire sont proposés par Monsieur l'architecte. Le Conseil adopte le système mi-rustique comme celui appliqué sur la promenade de la Garenne avec poteaux en bois et ganivelles. Aucune allocation supplémentaire ne doit être votée, la portion restant libre du premier crédit de 500 Francs étant suffisante.

Archives municipales de Vannes, 1 D 1/17 Registre des délibérations du Conseil municipal (4 décembre 1887-28 mai 1889), f. 88 v.

Séance ordinaire du lundi 20 mai 1889. Kiosque pour la musique.

Puis il fait connaître au Conseil que M. le Général de Division Colonieu a demandé l'établissement d'un kiosque pour la musique militaire. Cette demande est renvoyée aux commissaires des travaux publics et des finances.

Archives municipales de Vannes, 1 D 1/17 Registre des délibérations du Conseil municipal (4 décembre 1887-28 mai 1889), f. 89 v.

Séance ordinaire du vendredi 24 mai 1889. Lettre de M. le Général de Division Colonieu.

M. le Maire donne lecture au Conseil d'une lettre que M. le Général de Division Colonieu lui a adressée le 22 de ce mois et par laquelle il remercie l'Administration et le Conseil municipal de l'ordre du jour voté à la dernière séance, à l'occasion du concours donné par l'armée à la fête de charité du 19 mai. M. le Général remercie également le Conseil de l'accueil fait à sa demande de construction d'un kiosque pour la musique militaire.

Archives municipales de Vannes, 1 D 1/18 Registre des délibérations du Conseil municipal (5 juin 1889-3 juin 1892), f. 120 r.

Séance extraordinaire du mardi 23 juillet 1889. Kiosque pour la musique sur la Rabine.

Au nom des commissions réunies à la voirie et des finances, M. Jausions, donne communication au Conseil des plans et devis présentés par M. Bassac, architecte, pour l'établissement sur la Rabine d'un kiosque pour les musiciens. Monsieur Bassac fait connaître que ce plan réunit toutes les conditions désirées de simplicité et de solidité.

Répondant à la question que lui avait posé M. le Maire à ce sujet, il affirme que l'exécution peut parfaitement en être entièrement confiée aux ouvriers de la ville de Vannes. Le devis estimatif s'élève à 2 800 Francs. Le gaz serait payé au compteur pour parer aux imprévus et aux honoraires de l'architecte, M. le Maire met aux voix un crédit de 3 000 Francs qui est voté par le Conseil.

Archives municipales de Vannes, 1 D 1/18 Registre des délibérations du Conseil municipal (5 juin 1889-3 juin 1892), f. 126 v.

Séance extraordinaire du samedi 28 septembre 1889. Adjudication des travaux du kiosque pour les musiques militaires.

Messieurs Mauricet et Lefranc-Rozo sont désignés pour assister à l'adjudication des travaux du kiosque pour les musiques militaires.

Archives municipales de Vannes, 1 D 1/18 Registre des délibérations du Conseil municipal (5 juin 1889-3 juin 1892), f. 147 v.

Séance extraordinaire du lundi 16 décembre 1889. Devis pour l'éclairage au gaz du kiosque de la promenade de la Rabine.

M. le Maire donne lecture d'un devis dressé par M. Bassac pour l'éclairage au gaz du kiosque de la Rabine. Le devis s'élève à 1 000 Francs. Le devis est approuvé par le Conseil qui vote un crédit de 1 000 Francs et autorise M. le Maire à traité au gré à gré avec M. Jobet qui a fourni à M. Bassac, architecte, le devis et le dessin s'appliquant aux dépenses d'appareils à gaz.

Archives municipales de Vannes, 1 D 1/18 Registre des délibérations du Conseil municipal (5 juin 1889-3 juin 1892), f. 161 v.

Séance extraordinaire du mardi 14 janvier 1890. Crédit de 1 000 Francs pour l'éclairage du kiosque de la Rabine.

M. le Maire donne lecture au Conseil d'un traité amiable passé entre lui et M. Jobet pour la fourniture et la pose des appareils d'éclairage du kiosque, construit sur la promenade de la Rabine.

Vu la nature des fournitures et des travaux à exécuter, le Conseil approuve les termes du traité amiable et vote un crédit spécial de 1 000 Francs.

Archives municipales de Vannes, 1 D 1/18 Registre des délibérations du Conseil municipal (5 juin 1889-3 juin 1892), f. 176 r.

Séance extraordinaire du vendredi 21 mars 1890. Entourage du kiosque de la musique.

M. le Maire communique au Conseil le plan dressé par M. l'architecte Bassac pour l'entourage du kiosque de la musique. Il donne lecture d'une lettre de M. Bassac évaluant comme suit la dépense nécessitée par le travail, savoir :

- pour la menuiserie 545,50 Francs ;

- pour la peinture 101,25 Francs ;

- pour la serrurerie 33,25 Francs ;

Soit au total 680 Francs.

Le plan d'entourage est adopté par le Conseil qui vote en même temps un crédit de 680 Francs pour payer la dépense ci-dessus.

Archives municipales de Vannes, 1 D 1/18 Registre des délibérations du Conseil municipal (5 juin 1889-3 juin 1892), f. 180 v.

Séance extraordinaire du mardi 25 mars 1890. Marché pour la clôture du kiosque.

M. le Maire donne lecture du marché passé avec MM. Normand, entrepreneur, pour l'exécution de l'entourage du kiosque de la musique.

M. Labordette demande pourquoi il n' pas été procédé à une adjudication. M. le Maire répond que, des renseignements pris par M. Bassac, il résulte que MM. Normand sont seuls suffisamment outillés pour effectuer ce travail.

MM. Labordette et Huchet contestent cette appréciation et affirment au contraire qu'il existe d'autres entrepreneurs très capables d'exécuter ce travail. Néanmoins le Conseil accepte le marché passé avec MM. Normand. M. le Maire donne également lecture du marché passé avec M. Laumonnier pour la peinture de la palissade du kiosque. Le Conseil déclare accepter le marché passé avec M. Laumonnier.

Archives municipales de Vannes, 1 D 1/18 Registre des délibérations du Conseil municipal (5 juin 1889-3 juin 1892), f. 181 r.

Séance extraordinaire du mardi 25 mars 1890. Réception du kiosque.

M. le Maire donne lecture du procès-verbal dressé par la commission chargée de visiter les travaux faits par M. Jobet pour l'installation des appareils à gaz au kiosque de la musique et concluant à la réception des travaux.

Le Conseil déclare accepter définitivement les travaux effectuer par M. Jobet.

Archives municipales de Vannes, 1 D 1/18 Registre des délibérations du Conseil municipal (5 juin 1889-3 juin 1892), f. 189 r.

Séance extraordinaire du lundi 28 avril 1890. Marché pour la clôture du kiosque.

M. le Maire rend compte au Conseil de l'adjudication qui a eu lieu pour l'exécution d'une palissade autour du kiosque de la musique, travail montant à 646,75 Francs.

Il ne s'est présenté qu'un seul soumissionnaire, M. Chavagnac, entrepreneur à Vannes, avec une augmentation de 8,95 Francs.

Le Conseil autorise M. le Maire à demander à M. le Préfet l'autorisation de traiter de gré à gré avec M. Chavagnac pour l'exécution de ce travail aux conditions établies dans le marché ci-joint et vote le crédit de 702,63 Francs qui comprend le montant du devis primitif et l'augmentation demandée.

Archives municipales de Vannes, 1 D 1/18 Registre des délibérations du Conseil municipal (5 juin 1889-3 juin 1892), f. 233 v.

Séance extraordinaire du mardi 29 juillet 1890. Musiques Militaires.

Avis est donné par M. le Général de Division Colonieu que la musique de l'École d'artillerie et celle du 116e, étant de retour, joueront alternativement sur la Rabine les mardis et jeudis soir, de huit heures à neuf heures et demie [20h00-21h30] et le dimanche de 2 heures et 1/2 à 4 heures [14h30-16h00], l'une sur la Rabine l'autre dans le parc de la Préfecture.

Archives municipales de Vannes, 1 D 1/18 Registre des délibérations du Conseil municipal (5 juin 1889-3 juin 1892), f. 245 r.

Séance extraordinaire du jeudi 18 septembre 1890. Réception définitive du kiosque de la Rabine.

M. Prulhière, au nom de la commission des travaux publics, lit un rapport tendant à la réception définitive des travaux du kiosque établi sur la Rabine.

Archives municipales de Vannes, 1 D 1/25 Registre des délibérations du Conseil municipal (16 février 1911-23 décembre 1912) f. 378 v.

Séance extraordinaire du mardi 12 décembre 1911. Réfection de la balustrade du kiosque de la Rabine.

La balustrade qui entoure le kiosque de la Rabine est en fort mauvais état et absolument irréparable. Il y a donc lieu de la remplacer et la question se pose de savoir s'il faut la remplacer par une balustrade semblable à l'ancienne ou par une balustrade en fer. Tout d'abord, il convient de comparer les prix de revient des deux différentes balustrades.

Celle en bois, plus esthétique et s'harmonisant parfaitement avec le kiosque, coûterait 1 200 Francs toutes ferrures et peinture comprises.

Celle en fer, beaucoup moins décorative, ne coûterait pas moins de 2 500 Francs.

Nous n'hésitons donc pas à vous proposer de voter la réfection de la balustrade dans la forme de celle existant actuellement et de voter aussi la dépense de 1 200 Francs nécessaire au titre du budget additionnel de 1912.

Archives municipales de Vannes, 1 D 1/25 Registre des délibérations du Conseil municipal (16 février 1911-23 décembre 1912) f. 486 v.

Séance extraordinaire du mardi 1er octobre 1912. Réfection du plancher du kiosque de la Rabine.

Par lettre en date du 24 juin 1912, M. l'architecte-voyer signalait à l'attention de M. le Maire de Vannes le mauvais état du plancher du kiosque de la Rabine, susceptible de provoquer à bref délai des accidents et indiquait le chiffre de la dépense à effectuer pour le remettre en état, soit 430 Francs.

Notre Commission des travaux, consultée sur la question, émettait l'avis qu'il y avait lieu, tout en admettant l'urgence signalée par M. Combot, d'attendre la fin des concerts d'été pour procéder aux réparations nécessaires. Elle prenait en même temps des renseignements sur l'opportunité qu'il y aurait à remplacer le plancher en sapin existant par un plancher en bois dur susceptible d'une plus longue durée. À cela il était répondu par les intéressés, en l'espèce les musiciens utilisant le kiosque, que le plancher en sapin était indispensable au point de vue de l'acoustique, ses qualités vibratiles étant de beaucoup supérieures à celles des bois durs.

Dans ces conditions il a paru convenable à notre Commission de profiter du départ de la classe, entraînant l'interruption des concert militaires, pour vous proposer de voter un crédit de 430 Francs permettant d'exécuter d'urgence les réparations utiles.

le Conseil approuve les conclusions du rapport qui précède ainsi que le devis des travaux établi par M. l'architecte-voyer. Il demande à M. le Préfet l'autorisation de faire exécuter les travaux dont il s'agit par l'adjudicataire des travaux d'entretien de menuiserie des bâtiments communaux en 1912.

LE BŒUF Yves, "La 'promenade du Port' ou 'La Rabine'", Bulletin des Amis de Vannes, n°25, 2000, p. 57-96.

La petite Rabine et le kiosque à musique, p. 88-93.

Au XIXe siècle, dans des circonstances que nous ignorons, disparaît l'allée de tilleuls conduisant au couvent des Carmes déchaussés, devenu, depuis le Concordat, le siège de l'Évêché. Avec cette allée disparaissent aussi un certain nombre des arbres qui l'entourent, en sorte que nait une clairière rectangulaire. Un petit monticule circulaire, qu'on appelle à l'occasion le 'rond-point', meuble la clairière. Peu après 1870, équipé sur son flanc sud par deux rampes d'accès, son sommet écrêté, il devient ce 'tertre en terre' sur lequel les musiques militaires viennent donner des concerts.

[...]

La guerre de 1870 entraîne de grandes conséquences pour Vannes. La perte des garnisons et places-fortes de l'Est oblige le Ministère de la Guerre à organiser un redéploiement des forces armées. Vannes intéressée par la perspective d'atteindre, grâces à l’appoint d'une population militaire importante, les 20 000 habitants qu'elle appelle de ses vœux, se porte sur les rangs des villes candidates à l'accueil d'une garnison nouvelle. La ville traite donc avec l'État, au prix de sacrifices qu'elle espère rémunérateurs à terme. Elle s'engage à se procurer, à ses frais (mais avec remboursement ultérieur par l'État) les terrains nécessaires à la construction des casernes. Elle recueillera ainsi les 28e et 35e régiments d'artillerie, et le noyau du 116e régiment d'infanterie ainsi que des services divers dont l'École d'artillerie à l'intention de laquelle elle achète l'hôtel Castellot, construit près d’un siècle plus tôt par le restaurateur Lagorce sur les ruines du 'château de l'Hermine'.

La 'musique de l'École d'artillerie' et celle de l'infanterie sont très tôt détachées à Vannes en sorte que ces deux formations donnent sans attendre des concerts sur le terre-plein de la petite Rabine, pour le plus grand plaisir de la population qui apprécie le spectacle. Un orchestre civil, l'Orphéon, est aussi de la partie mais qui, bientôt, va s’essouffler et perdre ses meilleurs éléments, d'où son déclin.

En 1875-76, devant l'engouement des amateurs de musique, la municipalité décide d'améliorer les lieux ; la première année on plante des fleurs annuelles, la seconde année on ajoute des massifs de plantes vivaces et des arbustes. On parle du 'square de la Musique'.

Au cours de sa séance du 8 mai 1877 le Conseil municipal nomme une commission chargée d’examiner les conditions de création d'un véritable 'kiosque pour les musiciens'. Le 30, Me Buguel, rapporteur de la Commission, rend compte des conclusions de son groupe. La Commission, favorable à cette création, examine en premier lieu, aidée en cela par l'ingénieur de la ville et les chefs de musique des deux formations, le meilleur emplacement. La Garenne n'offre pas les conditions idéales car sa 'sonorité' est mise en cause en raison de l’absence de 'répercussion' : les sons risquent en effet de passer au-dessus de la tête des auditeurs pour se disperser dans les quartiers qui ne s'y intéressent pas ! La place Napoléon pourrait convenir mais elle 'manque d'abri'. Que personne ne songe un instant à un abri contre la pluie, il s'agit de s'abriter, à cette époque, contre le soleil ! Le rapport précise, au demeurant, que 'le meilleur morceau, s'il était accompagné d'une insolation, perdrait vite meilleure part de son charme'. Revenons plutôt sous les ombrages de la Rabine : elle recueille les avis favorables, une bonne sonorité, l’ombre propice à toutes les satisfactions, des allées pour se promener de long en large.

Sur le plan technique, nous explique Me Buguel, un kiosque comporte :

- une terrasse maintenue par un mur (estimation 753,20 Francs) ;

- un plancher (estimation 756,10 Francs) ;

- une galerie (estimation 734,20 Francs) ;

- une ossature métallique destinée à recevoir la toiture (estimation 1 547,50 Francs) ;

- une couverture avec plafond acoustique (estimation 1 453,70 Francs) ;

soit, au total, 5 255,60 Francs, montant auquel on joutera 554,40 Francs pour arriver au total de 5 800 Francs tout rond.

S’agissant de tirer des conclusion pratiques à l’intention de ses collègues conseillers Me Buguel, emporté par le lyrisme de son sujet, met en quelque sorte en musique l'avis du groupe qu'il représente. 'La musique est, semble-t-il, [la chose] sur laquelle il est le plus difficile de se mettre d'accord'. Les commissaires n'ayant pu 's'étendre' dans la recherche d'une 'harmonie' hautement souhaitable ont tous observé que leurs voisins 'ne chantaient pas très juste'. Pour l’un 'c'est tout ou rien', pour l'autre 'rien n'est pas assez mais peu de choses suffit' ; quant au tiers il 'aimerait bien avoir tout... mais tout est bien cher... et préfère encore quelque chose à rien'. Après ces prises de position il conclut 'tot concilia quot sensus', à quoi nous ne pouvons qu'adhérer. A défaut d'exprimer une opinion commune notre commissaire 'dans un accord admirable', propose de 'diviser' ses propositions en retenant :

1° le devis de 5 800 Francs ci-avant ;

2° celui de 5 000 Francs sans le plancher ;

3° celui de 2 500 Francs pour terrasse, galerie et plancher ;

4° celui de 1 800 Francs pour terrasse, galerie sans plancher.

Le Conseil vote l'ensemble du rapport, mais, le manque d'harmonie étant contagieux, se montre incapable de trouver un terrain d'entente pour voter en faveur de l'une des propositions retenues. Le principe de la construction d'un kiosque est et bien acquis mais l'indécision quant à son choix va durer une dizaine d'années. L'indécision s'étend même à des points secondaires. Ainsi le 13 novembre 1877 le Conseil rejette une formule de clôture qu'il juge peu en apport avec la simplicité du kiosque lui-même et préfère un système 'mi-rustique avec poteaux en bois et ganivelles'.

Faut-il installer des bancs autour du kiosque ? Les conseillers sont partagés : il y a les partisans des bancs à dossier et ceux qui les refusent car constituant autant d'obstacles à la circulation des auditeurs amateurs de déplacements entre deux morceaux. Tous cependant se mettent d'accord sur le fait que le nivellement laisse à désirer et qu'il faut le reprendre.

Peut-être, est-ce la raison pour laquelle, peu après, les musiques militaires émigrent vers la place des Halles (future place de la République). Le 13 mai 1879 en effet, le Conseil municipal se penche sur une demande du Général Fournès, commandant de la subdivision, qui souhaiterait voir installer des bancs à dossier sur ladite place, face à l'hôtel Cibois (lire Sesbouez), siège du tout nouveau cercle militaire 'où se font entendre les musiques de la garnison'.

[...]

Le 23 juillet 1889 le Conseil municipal examine enfin, un projet de kiosque évalué par l'architecte Bassac à 2 800 Francs qu'il accepte en votant un crédit de 3 000 Francs. Le 28 septembre deux commissaires sont désignés pour assister à l'adjudication prévue le 5 octobre. Le 16 décembre le Conseil prend connaissance d'un second projet Bassac concernant l'éclairage au gaz du kiosque, évalué à 1 000 Francs.

L'environnement immédiat du kiosque va poser problème car le maire, le sénateur Riou, passe directement marché pour la construction d'une barrière avec l'entrepreneur Normand. Il en rend compte au Conseil le 21 mars 1890 et l'un des conseillers lui reproche de ne pas avoir organisé une adjudication à quoi il répond ne pas avoir rencontré de concurrence compétente sur place. Nous vivons alors une époque très agitée avec la querelle des écoles ; le Maire appartient à un clan et le Préfet à l'autre (la presse de l'époque se fait l'écho intéressé des prises de position des uns et des autres). Le Préfet se fait un plaisir de casser le marché passé par le Maire avec l'accord de la majorité de son conseil et ordonne une adjudication. Le maire obtempère mais peut-être avec un rien de machiavélisme constate qu'un seul soumissionnaire s'est présenté (ce n'est pas l'entrepreneur Normand subitement désintéressé par l'opération !) qui offre 8,95 % de plus que le prix proposé dans le marché précédent. La palissade qui est construite

fait 17,25 m de long sur 16,50 m de large.

Entre temps le kiosque a fait l'objet d'une réception en bonne et due forme ainsi que son éclairage 'moderne' qui consiste en un lustre hollandais en cuivre bronzé à huit branches,16 globes Manchester opale, 8 rampes cintrées, 30 becs et l'inévitable compteur à gaz.

En 1912 il faudra changer le plancher, qui ne 'vibre' pas assez au gré des musiciens, pour le remplacer par du sapin, 'meilleur pour l'acoustique car plus apte à vibrer' qu'un bois dur de plus longue durée.

FRÉLAUT Bertrand, Le Vieux-Vannes en cartes postales, La Baule : éd. des Paludiers, 1978, p. 64.

Sauvé de la destruction en 1975 : il [le kiosque à musique] devait être remplacé par des postes à essence et une station service.

FRÉLAUT Bertrand, Vannes de 1900 à 1960, Rennes : Alan Sutton, 2012, p. 71.

Après l'installation des régiments d'artillerie en 1874, la Rabine voit reprendre les défilés militaires inaugurés par les fêtes révolutionnaires. Un kiosque y est construit pour les concerts de la musique militaire ou des sociétés locales. Prises d'armes, remises de décorations, processions, manifestations politiques ou autres, la Rabine est le lieu de toutes les festivités.

FURON Olivier, Vannes, Rennes : Alan Sutton, 1995, p. 57.

La promenade de la Rabine n'aurait pas été complète sans ce kiosque à musique qui faillit disparaître définitivement en 1975. Fort heureusement, le conseil municipal se ravisa et empêcha sa destruction.