Dossier d’œuvre architecture IA56008372 | Réalisé par ;
  • inventaire topographique, Vallée du Scorff
Ancien manoir, puis demeure, Coët Codu (Langoëlan)
Œuvre étudiée
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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Guémené-sur-Scorff - Morbihan
  • Commune Langoëlan
  • Lieu-dit Coet Codu
  • Cadastre 1842 B4 588, 589, 590, 591
  • Dénominations
    demeure
  • Parties constituantes non étudiées
    enclos, jardin, vivier

Le manoir de Coet Codu est une illustration parlante du déplacement d'un lieu noble. Les vestiges étudiés par Benjamin Leroy en 2013, situés au Nord-ouest dans les bois de Coet Codu et identifiés comme camp romain sur le plan cadastral de 1842, montrent un enclos à double talus et fossé et les traces d'un logis porte à soubassement de pierre et superstructure en bois établi sur l'entrée est du talus. Cette structure défensive appartenait à une chaîne de défenses du Haut Moyen-Age situées sur le versant des Montagnes Noires séparant le Poher du Vannetais.

C'est peut-être au 16e siècle, lorsque le nom de Breman s'efface au profit de Coët Codu que le manoir est transféré à son emplacement actuel. Le logis, dont seul l’extérieur a été vu, ne peut être antérieur à la 2e moitié du 18e siècle, mais il reprend curieusement un plan du 15e siècle, dit à faux plan double en profondeur, le logis simple en profondeur doublé d'une tour d'escalier et d'appentis : il serait utile de voir si des cheminées et (ou) l'escalier témoignent d'un édifice antérieur. Au 18e siècle, la seigneurie est en possession de Charles-Yves Le Vicomte mariée à Julienne de Kerhoent, qui possède le château de Coat en Fao en Séglien, du début du 18e siècle, dont ne reste qu'un pavillon vestige du grand logis considéré comme le "Trianon" breton : peut-être fut-ce l'occasion pour cette famille de reconstruire Coët Codu. Mais il peut aussi avoir été reconstruit après vente révolutionnaire.

Identifié à tort comme un camp romain, les vestiges d'une ancienne motte féodale nommés Goh Castel, fouillés en 1907, puis en 2013, ont révélé la trace d'une enceinte pentagonale à double talus et de constructions remontant au Haut Moyen-Age (du 7e siècle au milieu du 12e siècle). Situés au nord-ouest de Coët Codu, ils correspondraient à l'emplacement de l'ancienne seigneurie de Breman, plus tard de devenue Coët Codu et déplacée sur le site actuel.

La seigneurie de Breman est attestée dès 1414, appartenant à Jean de Coethuhan, puis à Guillaume de Penhoet en 1448, qui la donne à sa soeur Beatrix, épouse de Guillaume du Fresnay. La famille du Fresnay conserve la terre de Coet Codu jusqu'en 1658, où elle passe par mariage aux Perenno, seigneurs de Kerduel (Lignol), puis par mariage à Pierre Le Vicomte seigneur du Rumain. Le mariage de son fils Charles-Yves avec Julienne de Kerhoent ajouta à leurs possessions la terre de Coat-en-Fao.

Le bâtiment actuel a été reconstruit sans doute dans la 2e moitié du 18e siècle, au plus tard au tout début du 19e siècle. Une lucarne sur l’élévation est et les deux anciennes lucarnes de l'élévation sud sans doute passantes comme celle qui subsiste au nord, ont disparu au profit, au sud, de trois nouvelles en granite datant du milieu du 19e siècle. L'appentis latéral nord-ouest a été surélevé au 20e siècle.

Les dépendances qui longent la route au sud, de plan en U et terminées par un four sur la plan de 1842, ne comporte aujourd'hui que deux bâtiments parallèles, celui établi le long de la route pouvant être un ancien logis du 18e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 18e siècle
    • Secondaire : 19e siècle
    • Secondaire : 20e siècle

Le manoir est établi le long d'une voie ancienne reliant Langoëlan à Lescouet-Gouarec, en contrebas d'une colline occupé par les bois dits de Coet Codu près du sommet duquel se trouve l'enclos médiéval dit Goh Castel.

Il consiste en un corps de logis orienté au sud auquel on accède par une entrée à deux piliers à la cour située au nord du logis. Construit en pierre de taille, il est à faux plan double en profondeur : l’escalier dans une tour axiale hors-oeuvre est encadré de deux appentis, celui de l'ouest aujourd'hui surmonté d'un étage. L'intérieur n'a pas été vu.

Au sud du logis, jardin enclos, puis dépendance consistant en un logis orienté à l'ouest, en moellon sans étage.

  • Murs
    • granite moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • appentis noue
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • Typologies
    maison à faux plan double en profondeur

Bibliographie

  • Le patrimoine des communes du Morbihan. Paris : Flohic éditions, 2000. (Le patrimoine des communes de France).

    p. 419
  • LAIGUE, Comte René de. La noblesse bretonne au XIVe et XVe siècles. Réformations et montres. Evêché de Vannes. Rennes : Plihon, 1902. Rééd. 2001.

    p. 278-281

Périodiques

  • GALLES, Louis. Étude de géographie féodale. Les arrières-fiefs de la seigneurie de Guémené. Extrait du Bulletin de la société polymathique du Morbihan, 2e semestre 1867.

    p. 16-18
Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 1999, 2015
Articulation des dossiers