Dossier d’œuvre architecture IA56132109 | Réalisé par
Jadé Patrick (Contributeur)
Jadé Patrick

Historien, président de l'Association "1846, La fortification du 19e siècle : connaître et partager".

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des fortifications littorales 1830-1870 dans les îles de Bretagne Sud
Galerie de contrescarpe, enceinte urbaine (Le Palais)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne Sud - Belle-Ile-en-Mer
  • Commune Le Palais
  • Adresse Bois du Génie
  • Cadastre AC 79  ; Ac 84

La galerie de contrescarpe est complémentaire des ouvrages A, B et C prévus dans le projet du général de Marescot pour former le camp retranché sur les hauteurs au sud de la citadelle du Palais. Sa construction fait partie des premiers travaux entrepris en 1803. Elle est poursuivie jusqu'en 1812 au gré de la disponibilité des crédits. En 1807, est étudié le changement du type de casemates. Les extrémités de la galerie sont construites d'après le nouveau type à partir de 1810. A la chute de l'Empire, la contrescarpe est pratiquement achevée.

Des années 1820 aux années 1860, les ingénieurs militaires se contentent d'effectuer des améliorations mineures, ainsi que l'achèvement de l'extrémité gauche. En 1870, il est envisagé de transformer certaines casemates en magasins à munitions. D'autres casemates servent à stocker du matériel.

La galerie de contrescarpe de l'enceinte urbaine du Palais est un ensemble de casemates de flanquement établies sous le chemin couvert, d'un développement total de près de 850 mètres interrompu par les réduits G et H et la porte de Bangor avec lesquels elle communique. Elle comporte initialement 121 casemates : 27 de l'extrémité gauche au réduit H, 46 du réduit H à la porte de Bangor, 4 de la porte de Bangor au réduit G, 44 du réduit G à l'extrémité droite. Les deux casemates extrêmes sont actuellement détruites. La hauteur de la contrescarpe est de 4 mètres.

La majeure partie de la galerie est constituée de casemates de petite taille, 4,90 mètres sur 3,30, à voûte en berceau segmentaire formant revêtement en décharge pour la contrescarpe. Elles sont fermées par un mur de masque crénelé de faible épaisseur (50 cm) ne montant pas jusqu'au sommet de la voûte afin de ménager une aération. Les voûtes et leurs piédroits sont en pierres de taille de granite, les murs de masque en maçonnerie de tout-venant, schiste et granite, voire brique. Les casemates communiquent par des portes percées dans les piédroits des voûtes. Ces portes sont munies d'encoches permettant de les barricader au moyen de madriers en cas de besoin. Les murs séparant les casemates sont également percés de créneaux de tir. Les casemates situées au saillants des bastions, en particulier les bastions 20 et 21, sont dotées d'une amorce de galerie de mine dans leur mur de fond. Ce dispositif concerne 6 casemates devant le bastion 19, 29 devant le bastion 20 et 21 devant le bastion 21. Une seule de ces galeries est véritablement creusée, dans la casemate située au saillant du bastion 20. Elle est inondée pratiquement depuis son creusement.

Les parties de galerie situées aux extrémités, le long de la face gauche du bastion 19 et le long de la face droite du bastion 21, sont constituées d'un autre type de casemate. Plus longues, entre 16 et 18 mètres, et moins larges, 2 mètres, elles sont formées d'une seule voûte continue en berceau plein-cintre. Le mur d'escarpe formant piédroit est épais de 1,30 mètre et est percé de créneaux de tirs et d'évents d'aération. Les casemates sont séparées les unes des autres par trois murs de refend crénelés disposés en chicane. Ces casemates sont au nombre de deux (sur trois initialement) à l'extrémité gauche, et de trois (sur quatre initialement) à l'extrémité droite. Ces extrémités communiquaient avec le chemin couvert.

La succession des campagnes de construction peut se lire à travers les matériaux employés et les différences de mise en œuvre. Le souci de lutter contre l'humidité a entraîné le doublement en brique des voûtes et l'emploi de mortiers et d'enduits à base de tuileau. Des canalisations de drainage équipent certaines casemates ainsi que toute la façade de la contrescarpe.

Présence de graffitis anciens.

Les destinations successives de certaines casemates ont entraîné le percement de portes dans leur mur de masque, voire la destruction de celui-ci.

  • Murs
    • schiste moellon
    • granite pierre de taille
    • granite moellon
    • brique
  • Toits
    terre en couverture
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire, en brique
    • voûte en berceau plein-cintre, en brique
  • État de conservation
    état moyen, inégal suivant les parties
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Sites de protection
    site classé, zone naturelle d'intérêt écologique faunistique et floristique
  • Protections
    inscrit MH, 2000/10/30
    classé MH, 2004/11/03
  • Précisions sur la protection

    Classement de l'ensemble de l'enceinte urbaine du Palais.

  • Référence MH

Bibliographie

  • LE POURHIET-SALAT, Nicole. La défense des îles bretonnes de l´Atlantique, des origines à 1860. Vincennes, Service Historique de la Marine, 1983, 375 p.

  • PROST, Philippe, L'enceinte urbaine du Palais, un grand chantier de l'Empire, In CONGRES DE L'ASSOCIATION VAUBAN (5,6,7 mai 1989), Vauban à Belle-Île, Le Palais, Éditions Gondi, 1990, pages 74-87.

  • FAUCHERRE, Nicolas, PROST, Philippe, CHAZETTE, Alain. Les fortifications du littoral, La Bretagne Sud. Chauray-Niort, collection : les fortifications du littoral. 1998, 279 p., ISBN 2-910137-24-4.

  • PORTIER, Carlette, POUTORD, Jacques, Belle-Île-en-Mer. L'enceinte urbaine de Palais, Locmaria, Société historique de Belle-Île-en-Mer, 1998.

Périodiques

  • CHAURIS, Louis, Nature et provenance des pierres mises en œuvre dans les ouvrages défensifs à Belle-Île (Morbihan), Bulletin de l'association bretonne, 2011, CXX, p. 285-302.

Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Région Bretagne
(c) Association 1846
Jadé Patrick
Jadé Patrick

Historien, président de l'Association "1846, La fortification du 19e siècle : connaître et partager".

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