Le périmètre d’étude
Le Parc naturel régional du Golfe du Morbihan est un territoire classé par décret du Premier ministre en date du 2 octobre 2014, qui se déploie sur 33 communes.
Les activités liées au monde de la mer ont façonné les paysages littoraux du territoire par l’implantation de nombreux ouvrages et aménagements.
L’opération d’inventaire du patrimoine bâti lié aux activités maritimes recense les éléments présents sur le Domaine Public Maritime1, le trait de côte2 et la surface terrestre des îles et îlots des 22 communes sélectionnées, sur un linéaire côtier total de 486 km. Les communes concernées par l'inventaire sont : Saint-Philibert, Locmariaquer, Crac'h, Auray, Pluneret, Plougoumelen, Le Bono, Baden, Arradon, Vannes, l’Île d’Arz, Séné, Theix-Noyalo, Le Hézo, Saint-Armel, Surzur, Sarzeau, Arzon, Saint-Gildas de Rhuys, Le Tour-du-Parc, Damgan et Ambon. A ce jour, plus de 1000 éléments ont été recensés.
Une première phase “pilote” d'inventaire s'est déroulée de décembre 2016 à novembre 2017 sur 7 communes : Saint-Philibert, Locmariaquer, Arradon, l’Île d’Arz, Séné, Le Hézo et Damgan.
A l’issue de cette première phase, les élus du Bureau syndical du Parc ont souhaité que la démarche soit étendue à l’ensemble des communes littorales du Parc naturel régional du Golfe du Morbihan. Ainsi, en 2018, l'opération a fait l'objet d'une seconde phase d'inventaire sur les cinq communes suivantes : Arzon, Saint-Gildas de Rhuys, Le Tour-du-Parc, Ambon et Auray. En 2019, une troisième phase a été conduite sur les communes de Crac'h, Pluneret, Plougoumelen, Le Bono et Baden; en 2020 une quatrième phase a concerné les communes de Theix-Noyalo et Surzur, puis en 2022 une cinquième et dernière phase a été menée sur les communes de Saint-Armel, Sarzeau et Vannes.
Le contexte de l’opération
La première phase de l’inventaire du patrimoine bâti maritime a été réalisée dans le cadre de l’appel à projet “Héritages littoraux” (2015) de la Région Bretagne.
La première phase de l'inventaire (2016-2017) a été financée par la Région Bretagne, la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Bretagne (DREAL), la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bretagne (DRAC) et le Parc naturel régional.
Pour les quatre phases suivantes de l'inventaire (phase 2 en 2018, phase 3 en 2019, phase 4 en 2020 et phase 5 en 2022), le Parc naturel régional a bénéficié du soutien financier de la Région Bretagne, auquel s'est ajouté pour la troisième phase, le soutien financier du projet européen PERICLES.
En effet, d'autres pays s'interrogent également sur le devenir de leurs patrimoines maritimes, qu'ils soient matériels (bâti ou navigant), immatériels (savoirs, pratiques, chants, etc.) ou paysagers.
En 2018, un groupements de chercheurs de huit pays européens (Danemark, Estonie, France, Grèce, Malte, Pays-Bas, Royaume-Uni) s'est constitué afin de mettre en commun et en regard ces patrimoines, les risques naturels ou/et humains auxquels ils sont confrontés, les diverses prises en compte, réglementations et mesures de gestion. Ce projet de recherche-innovation triennal (2018-2021), du nom de PERICLES "Préserver et gérer durablement le patrimoine culturel et paysager des régions côtières et maritimes européennes", a été sélectionné par l'Union Européenne pour bénéficier de financements dans le cadre du programme Horizon 2020. Il réunit 11 partenaires dont le Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan (PNRGM) et l'Université de Bretagne Occidentale (UBO) pour la France.
L'Union Européenne attend de ce projet des préconisations pour orienter ses politiques en faveur d'une gestion durable des patrimoines maritimes (matériel, immatériel et paysager). 29 études de cas sont menées dans l'ensemble des 8 pays partenaires et cherchent à produire un guide pour l'identification, la préservation et la valorisation du patrimoine maritime. Parmi ces études de cas figure la phase 3 de la mission d'inventaire du patrimoine bâti maritime conduite sur les communes littorales de Crac'h, Pluneret, Plougoumelen, Le Bono et Baden. La méthode appliquée pour l'inventaire a été valorisée auprès d'autres pays et de la Commission Européenne et l'utilisation de l'outil cartographique a permis de rendre compte de la complexité des enjeux de gestion de ce patrimoine.
La méthodologie
L’opération applique la méthodologie de l’Inventaire telle que décrite dans « Principes, méthode et conduite de l'Inventaire général du patrimoine culturel ». Ainsi, chaque élément bâti inventorié a fait l’objet d’une fiche de recensement permettant de le décrire, le photographier, l'enregistrer et le géo-localiser. Il est à noter que des typologies de bâtis ont été recensées sous la forme d’ensembles d’éléments bâtis, tels que certains chantiers ostréicoles ou marais salants. En effet, sur le terrain, l’emprise d’origine de certaines typologies de bâtis est parfois complexe à appréhender et n’a de sens que considérée dans un ensemble. A l'issue de la mission d'inventaire, l'ensemble des fiches produites est mis en ligne sur les sites web du service régional d'inventaire de Bretagne et abrité par Géobretagne, ainsi que sur le site du Parc. En complément de ces informations, des dossiers d'étude approfondie, relatifs aux catégories de l'inventaire, sont également réalisés sur la base de données en ligne GERTRUDE "Groupe d'étude, recherche technique, de réalisation et d'utilisation du dossier électronique". Cet outil de gestion et de diffusion des travaux d'Inventaire permet de produire des données homogènes à l'échelle nationale. Les dossiers réalisés par le Parc sont consultables en ligne et sont actualisés à la fin de chaque phase d'inventaire.
L'inventaire permet de rendre compte de l'état de conservation de ce patrimoine et de sa vulnérabilité aux facteurs naturels et humains. Les structures situées directement sur la mer, sur la côte Atlantique ou sur le littoral à faible relief, sont particulièrement vulnérables à la submersion et à l'érosion marine. Ces facteurs accentuent la dégradation des éléments bâtis qui ne sont plus entretenus (fontaine, chantiers ostréicoles, escaliers, etc.).
En parallèle de ce travail d’inventaire, le Parc naturel régional du Golfe du Morbihan mène une réflexion sur les problématiques de gestion et de valorisation du patrimoine bâti maritime. Dans ce sens, un comité de pilotage a été créé. Il est constitué des partenaires suivants : les représentants des communes recensées, la Région Bretagne (Service de l’Inventaire du patrimoine culturel), la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Bretagne, la Direction Régionale des Affaires Culturelles, la Direction Départementale des Territoires et de la Mer, le Conservatoire du Littoral, le Conseil Départemental du Morbihan (service Espaces Naturels Sensibles), le Comité Régional de la Conchyliculture de Bretagne Sud, le Comité Départemental des Pêches Maritimes et Élevages Marins, le Parc naturel régional.
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