Dossier d’œuvre architecture IA56132180 | Réalisé par ;
  • enquête thématique régionale, Inventaire des lieux et objets de pardon et de pèlerinage en Bretagne
Chapelle de pèlerinage ou chapelle Notre-Dame-du-Roncier (basilique Notre-Dame-du-Roncier à Josselin)
Œuvre monographiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne
  • Commune Josselin

Le décor mural de lys et de ronces fait référence à la découverte légendaire de la statue de la Vierge dans un buisson d’épines par un laboureur, au IXe siècle. La tradition rapporte qu'un oratoire fait de branchage aurait été élevé à cet endroit, où lui a succédé à partir du XIIe siècle l’église que nous connaissons aujourd’hui.

Les nombreux ex-voto témoignent à la fois de l’intensité et de la contemporanéité des pratiques de dévotion qu’inspire Notre-Dame du Roncier.

Une chapelle dédiée à sainte Catherine au Moyen Age

Cette chapelle n'est dédiée à Notre-Dame du Roncier qu’au XIXème siècle. Auparavant, elle était placée sous le vocable de sainte Catherine. Sa date de construction n’est pas certaine. Les deux arcs romans qui la mettent en communication avec le chœur montrent qu’une chapelle existait à cet endroit dès le XIIe siècle. Mais elle est sans doute reconstruite à la fin du XIVe siècle, à l’initiative d’Olivier de Clisson, comte de Porhoët et seigneur de Josselin, en même temps que la chapelle sud, dédiée à sainte Marguerite, qui présente des maçonneries de schiste assez comparables à celles que l’on observe en partie basse de la chapelle nord. A la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, elle est à nouveau remaniée, sous la houlette des seigneurs de Rohan. Les réseaux flamboyants des deux baies du mur nord et la base buticulée, vestige de la grande baie est, visible dans le passage nord vers le rez-de-chaussée de la tour, témoignent de cette intervention. De cette période date probablement la charpente lambrissée à chevrons formant ferme, encore visible en 2022, au-dessus de la voûte d’ogives qui couvre la chapelle depuis le XIXe siècle. 

Dans son Répertoire archéologique du département du Morbihan, antérieur d’une trentaine d’années à la transformation de cet espace en chapelle du pèlerinage en 1893, Louis Rosenzweig, mentionne la présence d’une « niche », d’une « piscine » (lavabo liturgique) et d’une « fenêtre en accolade », qui correspond à la baie du mur est, aujourd’hui occultée par le retable néo-gothique et la tour. Louis Rosenzweig témoigne aussi des vestiges, encore visibles en 1863, d’une fresque représentant une danse macabre, sujet populaire au XVe siècle en Bretagne. Cette fresque n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle de l’église paroissiale Notre-Dame de Kernascléden [consulter le dossier IA00008294]. Il évoque enfin le tombeau d’Olivier de Clisson et Marguerite de Rohan, placé au centre de la chapelle Sainte-Catherine depuis 1853 mais qui était auparavant positionnée dans le chœur.

Une chapelle transformée pour accueillir la statue miraculeuse à la fin du XIXe siècle

D’après Jean-Marie Le Mené (1891), la statue miraculeuse de Notre-Dame du Roncier était anciennement située « à l’entrée du transept nord », localisation que corrobore la lecture des archives paroissiales des années 1880, dans lesquelles on trouve mention d’une « niche de Notre-Dame du Roncier » voisine d’un pilier relié à celui de la chaire[1]. Une estampe, datée du XVIIe siècle et conservée à la basilique Notre-Dame-du-Roncier, représente la statue miraculeuse dans son ancien dispositif de présentation, une niche, entourée d’ex-votos.

En 1893, la statue est placée dans la chapelle nord qui devient alors chapelle de pèlerinage, ou chapelle Notre-Dame-du-Roncier. La rénovation de cet espace, qui aboutit à une véritable mise en scène solennelle de Notre-Dame du Roncier, s’inscrit dans le contexte de la restauration générale de l’église lancée dans les années 1880 et menée par le chanoine Louis Simon, curé de Josselin de 1885 à 1920. L’année choisie pour cette opération est celle de la consécration de la basilique, deux ans après l’octroi du titre par le pape Léon XIII, et celle du 25e anniversaire du couronnement de Notre-Dame du Roncier.

L’ensemble néo-gothique formé par l’autel, le retable et le tabernacle est commandé à un sculpteur nantais du nom de Vallet pour accueillir et magnifier la statue de Notre-Dame du Roncier, auparavant placée au nord de la croisée du transept. Les deux verrières sont offertes dès 1893 par Jean-Marie Le Maignan de Kerangat, maire de Josselin et son prédécesseur Aristide Delebecque. Un article paru en octobre 1938 dans Le Lys parmi les Ronces (bulletin paroissial) indique que la chapelle est terminée pour le pardon du 8 septembre 1893, à l’exception du décor mural, du dallage et de l’extrémité de l’autel. La chapelle a été consacrée la veille par Mgr Trégaro, évêque de Sées (1881-1897). Faute de budget, ce n’est qu’en 1910 que le décor mural de la chapelle est exécuté, par la maison Perruchot de Nantes.

On ne connaît pas la date de construction exacte de l’arcade monumentale qui marque l’entrée de la chapelle mais on peut supposer que, procédant de cette même recherche de majesté et de parade, elle est élevée au moment de la transformation de la chapelle Sainte-Catherine en chapelle de pèlerinage.

[1] Extrait du registre des délibérations du Conseil de fabrique de Josselin (8 juillet 1883). 

(Garance Girard, Gabrielle Maksud, enquête thématique régionale, 2022)

  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle , daté par travaux historiques , (incertitude)
    • Principale : 2e moitié 14e siècle , daté par travaux historiques , (incertitude)
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle , daté par travaux historiques , (incertitude)
    • Secondaire : 4e quart 19e siècle , daté par source
    • Secondaire : 1er quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1893, daté par source
    • 1910, daté par source
  • Auteur(s)

La chapelle de pèlerinage occupe les deux travées adjacentes au nord du chœur. Elle communique avec le chœur par deux arcades et ouvre à l'ouest sur l’alignement formé par le bas-côté nord et le croisillon nord par une arcade monumentale. Le mur oriental est occupé par un autel néo-gothique au centre duquel trône la statue de Notre-Dame du Roncier, vêtue et couronnée.  Un reliquaire renfermant un fragment de l’ancienne statue, brûlée pendant la Révolution, est placé devant l’autel, sur une clôture en fer forgé du XVIIIe siècle.

La chapelle est éclairée par deux baies percées dans son mur nord, dont les verrières figurent les miracles à l’origine du culte de Notre-Dame du Roncier : la découverte de la statue miraculeuse par un laboureur au IXe siècle et la guérison de la fille de ce dernier, née aveugle. De nombreux ex-voto sont encore visibles dans la chapelle : des plaques en marbre sur le mur nord et des cœurs de dévotion métalliques accrochées sur la pile entre les deux arcades citées plus-haut. Un décor mural de lys et de ronces sur fond d’or se déploie sur les murs et sur les voûtes.

  • Murs
    • granite pierre de taille enduit
    • schiste
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
  • Techniques
    • peinture
    • décor stuqué
  • Précision représentations

    Décor stuqué néogothique formé par le retable.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune, Classée Monument historique comme le reste de la basilique (arrêté du 22/06/22).
  • Protections
    classé MH, 22/06/22
  • Précisions sur la protection

    Basilique classée Monument historique en totalité par arrêté du 22/06/22.

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022