Dossier collectif IA56132367 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, Les ports de Sainte-Catherine et Pen Mané à Locmiquélic
  • enquête thématique régionale, Les ports de Bretagne
Les cales et embarcadères de Locmiquélic : traverser la rade
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  • (c) Soazig Le Hénanff

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    cale, quai, embarcadère
  • Aires d'études
    Bretagne
  • Adresse
    • Commune : Locmiquélic

Les liaisons d'une rive à l'autre existe depuis toujours. L'intensité de ces traversées augmente au rythme de l'accroissement des activités portuaires sur l'autre rive, à Lorient, de l'arrivée du chantier de construction naval en 1666 aux multi-activités en 2023.

Les liaisons sur la rade de Lorient existent depuis toujours. D'une berge à l'autre, en appui sur les îles de Sainte-Catherine et Saint-Michel, les passages sont réguliers depuis l'installation de communautés humaines au plus près de l'océan, dans l'estuaire, riche en coquillages et poissons, en gibiers et oiseaux.

Si les cales de Pen Mané et de Sainte-Catherine ne permettent plus, ces deux dernières décennies, l'amarrage des bateaux du réseau de transport de l'agglomération, elles rappellent les liaisons incessantes depuis le 17e siècle entre Port-Louis, Locmiquélic et le chantier de la compagnie des Indes sur le Scorff.

Jusqu'alors, ce sont les moines du couvent des Montagnes installés sur l'île Saint-Michel au 12e siècle puis les Franciscains à Sainte-Catherine au 15e siècle qui ont autorité sur cette liaison, de l'amont vers l'aval, de la rive gauche à la rive droite, c'est-à-dire de Ploemeur à Riantec. Les cartes les plus anciennes de la rade de Lorient (18e siècle) mentionnent le passage de Sainte-Catherine au nord de l'île Saint-Michel et le grand chemin de Sainte Catherine qui mène de Kergroise à l'entrée de la ville de Lorient. Les cales contemporaines et la ligne actuelle de Sainte-Catherine reprennent la voie ancienne à quelques détails près à l'emplacement.

Existe t'il des équipements portuaires ? Non, les chaloupes échouent sur les plages, dans les anses. La première cale est opérationnelle à Pen Mané en 1865 et se corrèle à la fin de la construction du port de commerce au Faouëdic. Une étude des Ponts et Chaussées en date de 1879 fait état de 80 000 passagers transportés par an. Pour l'essentiel des ouvriers de l'arsenal, ils viennent de Locmiquélic, de Riantec, de Belz, d'Etel.

La cale de Sainte-Catherine est construite dans les années 1880 mais pour les bateaux de pêche. Son usage pour la liaison vers Kergroise sera effective à la veille de l'inauguration du port de pêche de Keroman à Lorient en 1927.

En 1909, l'auteur de "Littoral breton de l'Atlantique" observe "un passage presque incessant de petits steamers sur la rade [...] les [bateaux] manquent fort d'élégance ; ils ne font que la traversée directe de la rade jusqu'au débarcadère de Pen Mané conduisant dans les hameaux qui constituent Riantec et qu'habitent beaucoup d'ouvriers de l'arsenal". [In Voyage en France, 51e série, Bretagne (4e partie), Littoral Breton de l'Atlantique, Ardouin Dumazet, Berger-Levrault et Cie éditeurs, p. 225]. Par exemple, accostent à Pen Mané et Sainte-Catherine, les vedettes de l'Arsenal, des vedettes d'entreprises privées transportant leurs ouvriers et la société coopérative des vedettes de Locmiquélic (SCV), auxquelles s'ajoute le bateau de M. Portanguen à Sainte-Catherine, soit au départ et à l'arrivée, 1697 passagers pour la journée du 10 décembre 1946. Et c'est sans compter les marchandises débarquées !

La coopérative des vedettes de Locmiquélic reconnaissable à ces vedettes jaunes est fondée le 22 février 1932, dissoute en 1993, transférant la gestion des lignes maritimes intérieures à la rade à la CMN.

Si la fréquentation des vedettes baisse grandement à partir des années 1970, au profit de la voiture, elle est à la hausse ces dernières années avec passage des vélos. Dès l'après guerre, les élus de Locmiquélic défendait la construction d'un pont entre les deux rives, à partir de Locmiquélic, au nom de la modernité et du développement de l'économie locale. D'importantes études très sérieuses sont réalisées en ce sens dans les années 1970, sans résultat.

En 2023, ces deux lignes régulières existent toujours, sur un total de quatre dans la rade, une cinquième s'ajoute en juillet/août. En 2022, on comptabilisait 800 000 passagers pour toutes les lignes de bateaux bus sur la rade. En 2023, le nombre de passages affleure les 900 000. Les vedettes sont désormais symbole du "déplacement doux".

Il s'agit de deux pontons flottants en aluminium, bois et béton, l'un à Sainte-Catherine, le second à Pen Mané.

De vedettes à passagers (capacité au moins de 150 personnes selon les bateaux), pilotées par un capitaine et un matelot.

  • Toits
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2023