Extrait d'un courrier de François Gautier publié dans le journal "L'Illustration du 22 mai 1886

"Les goélettes ont remplacé les grands navires qu´on armait pour la pêche du banc de Terre-Neuve avec deux, trois et même quatre grandes chaloupes, ce qui nécessitait un fort armement et offrait des difficultés pour l´embarquement des équipages sur les lieux de pêche.

Suivant l´exemple des Américains, nous avons adopté les Dories, petites embarcations plates et pointues des deux bouts, pesant environ 150 et 180 kg, très maniables, se comportant bien à la mer et ne nécessitant que deux hommes d´équipage.

L´armement des goélettes de 70 à 80 tonneaux de jauge n´exige qu´une mise de fonds peu élevée, ce qui met à même beaucoup de maîtres de pêche et de petits pêcheurs d´armer un ou deux navires. Malheureusement beaucoup de ces goélettes sont achetées en Amérique. Elles ont, lorsque les armateurs les achètent de 6 à 12 ans de service et coûtent de 12 000 à 18 000 francs. Il est clair que les constructeurs français ne peuvent livrer pour le même prix un bateau neuf de même tonnage, construit en chêne dans les meilleurs conditions".