Pêches d´estran Les pêches d´estran à Dahouët étaient davantage l'usage des habitants de Dahouët ou du Val-André, proches du Verdelet, qui pouvaient disposer de nombreuses pêcheries au 18ème siècle et jusqu´à la fin du 19ème siècle ; par la suite, une véritable réglementation de la pêche à pied et l´interdiction totale des pêcheries (loi de 1851) furent instaurées. Toutes les techniques de pêche à pied sont représentées sur le littoral du Val-André, en particulier la pêche aux araignées de mer, la pêche aux crevettes et aux crustacés, dans la Verdière, et surtout la pêche à la « m´nuse » (pêchée au dranet), servant de boëtte pour la pêche aux maquereaux. Les pêches du bord à la ligne se pratiquaient à la pointe de la Lingouare, en particulier la pêche au mulet. Cependant, c´est la Verdière du Verdelet, qui représente le territoire des pêches les plus fructueuses, avec un estran recouvert d´herbiers et de champs d´algues, parcouru de petits chenaux, où viennent se souiller les homards et les congres (témoignage de Jean Clément). Néanmoins, cette Verdière offre aujourd´hui une pêcherie déserte : les herbiers ont disparu et leurs habitants se font rares. Le pont du Verdelet découvert aux grandes marées voit passer les pêcheurs à pied, qui reviennent souvent bredouilles ou avec quelques grosses huîtres, qui ont remplacé les coquillages plus nobles comme les ormeaux et les palourdes. La pêche à pied contemporaine Le repérage aérien effectué par les agents de l'IFREMER et de la DDASS des Côtes-d'Armor le jeudi 11 août 1995 par une marée de coefficient de 106 a permis de dresser, dans le cadre du SMVM de la baie de Saint-Brieuc, une carte dénombrant les pêcheurs à pied, un jour de grande marée sur l'ensemble du littoral de la baie (Schéma de mise en valeur de la mer). Sur les sites les plus fréquentés de l'estran de Pléneuf-Val-André, ont été dénombrés 61 pêcheurs à pied sur la Ville Berneuf, 81 sur les Platières, 159 autour de l'estran de Dahoüet et 263 au Verdelet, soit 564 personnes. La pêche à pied sous l'Ancien Régime Dans son enquête sur la pêche côtière et la pêche à pied, en 1726, pour la partie intéressant les communes de la baie de Saint-Brieuc, Le Masson du Parc, dénombrait seulement dans la paroisse de Pléneuf, la Ville Pichard et Dahouët seize pêcheurs à pied, dont six dénommés "laboureurs", un seul "cordonnier", deux pêcheurs en mer, un poissonnier et un maçon. Il ne signalait cependant aucune embarcation. Les pêches à pied et à la côte pratiquées sous l'Ancien Régime utilisaient les lignes pour les maquereaux de mai à juillet, la seine et les filets depuis août jusqu'à la fin du carême, pour les soles, plies, carrelets et turbots. Des filets sont tendus sur des piquets à marée basse, pour pêcher des « barcets », des plies et de petits mulets. Les huîtres draguées dans les roches à la fin avril ne sont bonnes qu'à mettre en ragoût, on pêche aussi des moules, des congres, des anguilles ou des homards, on prend des crabes ou des chevrettes avec le « haveniau », on tend des lignes de mer basse dans les « ains » par rangées, appelées « harouelles » dans le pays ; on y prend des plies, soles, bars, « quitons ». On prend sur les rochers des bernicles ou des « bigourdes ». On voit des marsouins, qui sont capturés échoués parfois sur les grèves. On va à Saint-Malo faire provision de la morue verte, du hareng ou autres denrées. D´après un texte manuscrit de Le Brun, préparatoire au Traité des Pesches de Duhamel Du Monceau, daté de septembre 1727 (Musée maritime de Tatihou, département de la Manche). Les outils Nous avons repéré 17 outils relevant des pêches d'estran, dont la plupart provienne de l'Atelier du Patrimoine de Dahouët. L'outil de pêche à pied emblématique de la côte de Penthièvre est certainement le havenet en croix, dont un exemplaire unique avec patins en corne de boeuf est conservé au musée de la Briqueterie de Langueux.