• enquête thématique régionale, L'orfèvrerie religieuse de Haute Bretagne du Moyen-Age jusqu'au 19e siècle
Calice
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Haute-Bretagne - Ploufragan
  • Commune La Méaugon
  • Emplacement dans l'édifice sacristie
  • Dénominations
    calice

Pierre de Saint Verguet, sieur du Chesne, né en 1693, est reçu maître à Saint-Malo en 1719 près avoir fait son apprentissage chez l´orfèvre René Briceau. Au moment de la réalisation de ce calice pour la paroisse de La Méaugon, qui relève alors de l´évêché de Saint-Brieuc, l´orfèvre malouin, pourtant au début de sa carrière, jouit déjà, d´une solide réputation qui lui vaut d´être prévôt de la confrérie dès 1725. L´oeuvre, bien construite et parfaitement équilibrée, montre le savoir faire d´un maître qui possède parfaitement son métier. La frise découpée et ciselée qui borde la pied est la seule survivance des modèles du siècle antérieur avec toutefois il faut le noter l´emploi d´un décor de godrons, décliné sur l´ensemble de l´objet qui lui appartient bien sans retard aucun au style en vigueur au début du XVIIIe siècle. Un autre détail caractéristique et d´importance, les bagues à liens ou joncs reliés par des rubans croisés, dont l´emploi n´apparaît guère dans les pièces parisiennes avant 1715. Ce motif se retrouve, identique sur un calice de modèle très proche, réalisé pour la paroisse de Saint Solen, en Coëtquen, aujourd´hui affecté à la paroisse de Lanvallay, oeuvre dénuée de poinçon d´orfèvre mais que sa très forte ressemblance permet d´attribuer au maître malouin. Le Musée de Saint-Malo, conserve un autre calice de même style et même époque, accompagné de sa patène, attribué à Hugues II Lossieux. Outre leur étroite parenté stylistique, ces trois pièces présentent une mise en forme très particulière qui mérite d´être soulignée : les décors de godrons de la cloche du pied et du noeud n´y sont pas directement exécutés dans la feuille de métal au repoussé-ciselé comme c´est le cas le plus souvent, mais sont découpés puis appliqués à chaud. Ce raffinement dans l´emploi d´applications, qui augmente à la fois le travail de l´orfèvre et le poids de métal employé, et donc au total le prix de l´objet, a déjà été observé sur un calice de l´orfèvre malouin Charles Lossieux réalisé en 1690 et conservé à Plouer-sur Rance.

Calice réalisé vers 1725 par l'orfèvre malouin Pierre de Saint-Verguet. Coupe refaite entre 1798 et 1809.

Base reperçée à godrons. Collerettes enrubannées. Noeud en forme d'urne, à godrons. Fausse coupe à godrons.

  • Catégories
    orfèvrerie
  • Matériaux
    • argent, repoussé, ciselé, découpé, gravé
  • Précision dimensions

    h = 27 ; d = 16

  • Inscriptions & marques
    • poinçon de communauté
    • poinçon de maître
  • Précision inscriptions

    Poinçons (sous le pied) : initiales P et V séparées par une hermine surmontée d'une fleur de lys couronnée, entre deux grains de remède, maître Pierre de Saint-Verguet ; communauté de Saint-Malo : navire surmontant une lettre illisible ; marque de Saint-Malo, 1722-1727 : lettre M surmontée d'un petit chiffre 9 avec couronne au-dessus. Sur la coupe : poinçon de titre Paris 1798-1809 : poinçon de garantie gros ouvrages d'argent Paris 1798-1809.

  • État de conservation
    • partie remplacée
  • Précision état de conservation

    Coupe remplacée au début du 19e siècle.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre objet, 1968/06/18
  • Référence MH

Bel exemple de pièce aux poinçons de Saint-Malo, à rapprocher d'un calice dû à Hugues Lossieux, conservé dans le Musée de cette ville.

Bibliographie

  • Trésors secrets des Côtes-d'Armor, 1991, catalogue d'exposition.

Date(s) d'enquête : 2003; Date(s) de rédaction : 2003